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Rayons de lumière

 

Maurice Capelle (Rayons de lumière)

 

Table des matières :

1     TOURNEZ-VOUS VERS MOI ! — Ézéchiel 1:26-28 et Matthieu 27:25-61

2     UNE FEMME DE JÉRICHO — Josué 2 et 6:5 et Hébreux 11:31 et Jacques 2:25-26

3     UN GARÇON ÉGYPTIEN — 1 Samuel 30

4     HISTOIRE D’UNE FÊTE — Évangile selon Jean ch. 5

5     IL N’Y A RIEN DE NOUVEAU SOUS LE CIEL — Job ch. 14 v. 1 à 14

6     ONÉSIME L’ESCLAVE FUGITIF — Épître à Philémon et Colossiens ch. 4 v. 9

 

 

 

1                        TOURNEZ-VOUS VERS MOI ! — Ézéchiel 1:26-28 et Matthieu 27:25-61

 

(Maurice Capelle – Rayons de lumière n° 1)

 

La Haye 1931

 

Après la lecture d’une portion aussi importante des Saintes Écritures, on ne devrait rien ajouter. On craint de ternir ces vérités par un misérable commentaire. Ce serait mieux d’imiter le prophète Ézéchiel qui tomba sur sa face pour adorer le grand Dieu qu’il a vu, dans cette glorieuse vision, présidant au gouvernement de l’univers et qui est ici, pour nous, dans Matthieu, l’Homme de douleurs.

Peut-être le ferons-nous ce soir, ensemble, étant réunis autour du trône pour le contempler Lui, l’Agneau qui a été immolé. Alors nous aurons le privilège de l’adorer durant toute l’éternité. Mais cet instant glorieux n’est pas encore arrivé, la dernière pierre n’est pas encore ajoutée à l’édifice. Quel grand privilège pour nous, que de pouvoir parler de Lui, ce soir. Certes les mots, les expressions nous manquent ; mais aussi il nous est permis de compter sur sa grâce merveilleuse pour le faire.

Je vais tâcher de vous dire ce que le péché a fait. Il a fait de l’homme un transgresseur, du jugement une nécessité, de Satan un tyran, du monde un désert, de la terre un étang de larmes. Il a rempli l’univers de cimetières ; il a fondé les Facultés de médecine ; des nations, il a fait un front unique, où les hommes font la guerre à Dieu. Encore il a fait de l’homme un forçat dans sa galère. De la vie, il a fait un drame. Il a forgé des armes et rendu les lois nécessaires. Il a bâti les hôpitaux, érigé les échafauds, construit des prisons. Il a fait de ce monde une scène de douleur et de ruine. Quelle liste ! ! ! Il a séparé l’enfant de sa mère, la femme de son époux… De la merveilleuse création de Dieu, il a fait une pauvre martyre qui soupire et est en travail. Le péché a donc apporté dans ce monde toutes ces terribles souffrances et cela dure depuis des milliers d’années. Le merveilleux paradis est devenu un désert où poussent les ronces et les épines. Mais arrêtons-nous. Le péché a fait… (passez-moi les mots, je vous prie) du « Dieu bienheureux » « un Homme de douleurs, sachant ce que c’est que la langueur et comme quelqu’un de qui on cache sa face » (1 Timothée 1:11 ; Ésaïe 53:3). Il est là entre le ciel et la terre, et l’homme, dans sa nuit profonde, passe.

Chers amis, si votre cœur reste insensible lorsque nous portons nos regards vers la croix, ce cœur restera toujours insensible, car Dieu n’a pas d’autre moyen pour vous sauver. Il a donné tout ce qu’il pouvait donner ; l’Objet de Son cœur, pour avoir le vôtre.

Dans les versets qui précèdent ceux que nous avons lus dans le chapitre 27 de Matthieu, nous voyons ce que l’homme a fait pendant les veilles de la nuit. Ici, sur la terre, les hommes ne peuvent jamais tomber d’accord, même pas les enfants. On joue de la flûte sur les marchés, mais ils ne veulent pas danser ; on leur chante des complaintes, et ils ne veulent pas pleurer (Matthieu 11:16-17).

Partout il y a des conférences pour bannir la guerre, mais il y a toujours quelqu’un qui arrête le char de la paix. Mais lorsqu’il s’agit du Fils de Dieu, à l’unanimité, ils s’écrient : « Crucifie, crucifie-Le ». Élection sans ballottage, pas de bulletin blanc, pas de bulletin nul, pas d’abstention. Satan a obtenu tous les suffrages contre Celui qui avait passé de lieu en lieu faisant du bien, le seul homme sur lequel le ciel s’est ouvert deux fois, l’enfant de Bethléhem, le charpentier de Nazareth, l’homme qui avait séché les larmes de la veuve de Naïn, qui avait fait sauter de joie Jaïrus en lui rendant sa fille ; l’homme qui avait rassasié les foules et bandé toutes les plaies de la fille de son peuple !!! (Jérémie 6:14 ; 8:11, 21).

Au pied de cette croix, qui sont ceux qui passent par là ? Ceux qui, la nuit précédente, ont été tenus en éveil par les événements ; les désœuvrés, les curieux qui ont flâné dans les rues de la ville « qui tue les prophètes et qui lapide ceux que Dieu envoie » (Matthieu 23:37). Plusieurs fois le sanhédrin a été rassemblé et vers neuf heures du matin, le Saint Esprit nous dit que ceux qui passaient L’injuriaient. Pouvez-vous imaginer un spectacle semblable à celui-là ? Pécheur, ce soir, tu passes par là ; regarde Celui qui est élevé. Il meurt pour tes fautes, si tu l’acceptes pour ton Sauveur. Regarde donc Sa tête couronnée d’épines ; Sa face porte encore les traces d’infâmes crachats. Je te supplie, contemple cette face, arrête-toi un instant et tu verras toute l’étendue de la gloire de Dieu. Elle brille dans cette face couverte de mépris. Sais-tu qui Il est ? Si David eut été là avec sa harpe, il aurait pu entonner un de ses cantiques favoris : « les cieux annoncent Ta gloire, et l’étendue l’ouvrage de Tes mains » (Psaume 19:1). Il se trouvait là sur la croix, pendu entre le ciel et la terre. Écoute ce qui sort de Sa bouche. Oh ! écoute, âme perdue, nous te sollicitons, fais-le.

« Je compterais tous Mes os. Ils Me contemplent ils me regardent ; ils partagent entre eux Mes vêtements » (Psaume 22:17, 18).

Peut-être diras-tu : ce sont des ignorants et « ils tordent les Écritures à leur propre destruction » (2 Pierre 3:16), disant : « Toi, qui détruis le temple et qui le bâtis en trois jours » ; (or il n’avait jamais dit cela, mais : « Détruisez ce temple et en trois jours Je le relèverai »). Voici la réponse de sa bouche : « N’est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin ? Contemplez, et voyez s’il est une douleur comme ma douleur qui m’est survenue, à moi que l’Éternel a affligée » (Lamentations de Jérémie 1:12). C’est la détresse de Jérusalem, mais qui était celle de Christ dans cette heure-là.

Ce n’est donc pas pour toi qu’Il endure ces souffrances ? Elles ne seraient donc rien pour toi qui passes ? Pouvons-nous croire que le cœur de l’homme est tellement dur ? Et pourtant c’est un tableau fidèle de l’éloignement de celui-ci.

Lorsqu’on L’outrage, Il ne rend pas l’outrage et souffrant, Il ne menace pas, mais au contraire, Il dit encore : « Tournez-vous vers Moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre » (Ésaïe 45:22).

Tournez-vous : voilà la condition ; vers Moi : c’est la Personne ; soyez sauvés : c’est le résultat ; tous les bouts de la terre, d’un pôle à l’autre pôle ; ceux qui ont vécu dans les égouts de ce monde, tous peuvent venir, tous sont invités, tous peuvent regarder.

Dans l’étable de Bethléhem, tous pouvaient poser les pieds : bergers, rois, esclaves, soldats ; à Golgotha, tous peuvent le voir : le monarque sur son trône, comme l’esclave qui tourne la meule, toutes les classes de la société peuvent se tourner vers l’Homme de Golgotha, il y a pardon pour chacun. Et c’est Lui qui t’invite ce soir à le faire. Ne vous tournez pas vers Moïse, il vous condamne ; ne vous tournez pas vers vous-même, c’est le désespoir ; ne vous tournez pas vers les chrétiens, ils n’ont rien pour vous, ils ont tout juste pour eux ; non vers la chrétienté, elle a fait faillite ! Tous ceux qui ont peur à cause de leur culpabilité, pour tous et pour chacun il y a une invitation : « Tournez-vous vers Moi ». Écoutez ces quelques mots : « et soyez sauvés ». Pas d’incertitude, pas d’autre condition : un seul regard vers le fruit de l’arbre et l’homme fut perdu, un seul regard vers l’Homme de la croix et les perdus sont sauvés.

« Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix ». Pas de réponse, mais des preuves qu’Il est véritablement Fils de Dieu. Il était venu pour la gloire de Dieu, Son œuvre était commencée. Satan voulait l’empêcher de l’achever.

La preuve la plus puissante et la plus merveilleuse c’est qu’Il est resté entre les cieux et la terre. Il croyait à Son œuvre, Dieu aussi. Les lits de morts sont respectés, les exécutions capitales inspirent une certaine pitié—pour Lui, l’outrage ! Cher Sauveur, en amour, Tu pris la dernière place ! Quel spectacle pour le monde des anges ! Mais continuons, les grands de la terre sont là, les anciens, les docteurs de la loi, les principaux sacrificateurs, certainement tous hommes lettrés, et qu’entendons-nous ? « Il a sauvé les autres, et Il ne peut se sauver Lui-même ». J’écoute et je suis obligé de dire : c’est vrai, Amen. —Oh ! ne leur confiez pas le sort de votre âme… les sages ne L’ont pas connu et ils sont appelés les « taureaux de Basan » (Psaume 22:12) ; ils ont crucifié le Seigneur de gloire. Oh ! puissions-nous trouver les mots pour en parler. Mais là-haut, le ciel nous passera son dictionnaire et son vocabulaire et dans la langue du Pays nous le pourrons.

Il me sera donné un jour de parler de mon Sauveur et d’une manière digne de Lui et du ciel.

Qu’était-ce donc qui Le retenait sur la croix ? La puissance de l’empire romain en ce jour-là était grande, le monde habité était soumis aux lois de César. Le marteau romain avait servi à forger les armes pour soumettre les nations et des idoles pour les égarer. Ce même marteau a servi à forger les clous qui furent enfoncés dans les mains du Créateur du ciel et de la terre. Le bruit est difficilement entendu à une grande distance, mais lorsque les clous furent enfoncés dans les mains du Fils de Dieu, le bruit en arriva jusqu’au cœur du troisième ciel et celui-ci en frémit. Que se passait-il dans le cœur de Dieu ? Qui le dira, qui le comprendra ? Mystère d’amour et de justice, un jour il me sera donné de te sonder !…

Oh ! quel privilège pour nous de pouvoir en parler déjà sur la terre en attendant de comprendre ! Pensez-vous, peut-être, que les clous romains qui ont laissé dans ses mains une plaie assez grande pour y mettre le doigt, pensez-vous que ces clous l’on retenu à la croix ?

Non, mais c’est Son amour pour moi et Son amour pour toi. Pour me sauver il fallait qu’Il y restât. Ils ont dit : « Il a sauvé les autres », et c’est vrai.

Dans son service ici-bas, Il a sauvé les autres. Il avait dit : « Tes péchés sont pardonnés » (Luc 7:48), mais il faut ajouter : pas expiés. Quatre mille ans s’étaient écoulés et l’Écriture appelle ce temps : « le support des péchés précédents » (Romains 3:25).

Considérons le catalogue des fautes de tous les saints de l’Ancien Testament : d’Adam, d’Ève et de tant d’autres ! Le fleuve du temps avait tout charrié jusqu’au Calvaire et tout Lui était mis en compte et Il devait les expier. Énoch était dans le ciel, Élie l’avait suivi, et leurs fautes, là, Lui étaient mises en compte. Et les enfants ? quelle multitude était passée de ce monde dans l’autre ! Non, les clous ne le retenaient pas, mais Son amour. Il ne pouvait pas descendre de la croix, ma dette et celle de beaucoup de milliers d’autres devait être payée jusqu’à la dernière pite.

Une pauvre femme était entrée une fois à la dérobée dans une somptueuse maison ; son casier judiciaire était des plus chargé, ce n’était pas une femme qui avait péché en secret, sa vie était comme affichée sur les murs de la ville ; et quand elle entre, Simon s’exclame : « C’est une pécheresse ! » (Luc 7:39).

En présence de témoins, Jésus lui dit : « Femme, va-t’en en paix » (Luc 7:50). Et se tournant vers les accusateurs Il leur dit : « Ses nombreux péchés sont pardonnés » (Luc 7: 47). Pardonnés, oui, mais pas expiés. Maintenant, l’heure avait sonné pour cela. Il en avait sauvé d’autres. Nous ne pouvons trouver les mots pour parler plus longuement de telles choses ; et que dirai-je de la Samaritaine, des douze apôtres, du démoniaque ! Il était entré dans la maison de l’homme fort (Matthieu 12:39 ; Marc 3:27 ; Luc 11:21,22) et avait délié les prisonniers ; il fallait expier leurs forfaits. On ne va pas en prison lorsqu’on est innocent ; et ils étaient tous des coupables.

« S’il est le roi d’Israël, qu’Il descende maintenant de la croix, et nous croirons en Lui ». Mais il ne Le pouvait pas. Ce que Zacharie avait dit devait s’accomplir : « Ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé » (Zacharie 12:10). Il ne pouvait pas régner sur l’homme en Adam. Ceux-là, sur lesquels Il régnera, auront un cœur nouveau. Satan doit être lié et pour que la tête du serpent fût brisée, il fallait que le talon du Sauveur fût brisé (Genèse 3:15) ; il fallait sa mort pour « la confirmation des promesses faites aux pères » (Romains 15:8). Il était un roi sans peuple et il fallait sauver les sujets de son futur empire ; il avait dit aux douze : « Vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël » (Matthieu 19:28). Quelle œuvre et quels résultats !

Oh ! un instant et la scène change…

S’Il ne descend pas de la croix, les hommes vont s’en prendre à Dieu. On a l’impression que ceux-ci disent : « Nous L’avons maintenant entre nos mains, arrache-Le, si Tu peux le faire ! Quel défi, et il faut que Dieu l’accepte. « Il s’est confié en Dieu, qu’Il le délivre maintenant ».

« Arrache-Le donc de nos mains » ! Savez-vous ce que Dieu doit répondre ? « Je ne puis pas Le délivrer, je vous Le laisse, vous avez commencé vous avez continué, il faut terminer, et si Je Le délivre de vos mains, Mon ciel restera fermé à tout jamais. Vous L’avez placé là. Il va mourir pour vous ».

Oh ne me demandez pas de parler de ces choses, ce serait trop me demander ; vous attendez trop d’un homme. Bientôt nous en parlerons là-haut ! Nous chantons dans un cantique : « Bientôt ayant fini notre pèlerinage, nous comprendrons tout ton amour ». —Seigneur, hâte ce jour !

II y a encore d’autres témoins, malfaiteurs, iniques, brigands. C’est ainsi que l’Écriture les appelle. Ceux-ci ont blasphémé de la même manière.

À la croix toutes les classes de la société humaine étaient représentées. Nous ne pouvons entrer dans tous les détails, mais qu’Il est grand pour nos âmes. L’homme a enseveli Sa gloire sous un monceau d’infamies, mais, plus magnifique que tous les météores au sein de la nuit, au travers de ce voile d’ignominie, la figure du Céleste est reconnue par un brigand.

Regardez le Pauvre, Il lègue en héritage quatre choses :

1°) à ses bourreaux son intercession, car quelques jours plus tard des milliers d’âmes furent sauvées sur la place de Jérusalem par la prédication de l’Apôtre Pierre (peut-être y en avait-il de ceux qui étaient passés par là).

2°) à un pauvre brigand malfaiteur, repoussé par les hommes, Il a laissé en héritage le Paradis de Dieu.

3°) dans la foule se trouvait aussi un ami qui avait été couché dans son sein ; Il lui laisse Sa mère : « Voilà ta mère ». Il est possible que nous ayons lu ce passage superficiellement. Qui était cette femme ? La femme de l’étable de Bethléhem ; elle avait élevé l’Enfant. Connaissant toute sa vie, Dieu avait parlé d’elle en Éden, et dans le royaume de Juda par la bouche d’Ésaïe.

Voyez-vous ces deux êtres ? De quoi parle-t-on quand on revient d’un ensevelissement, si ce n’est de celui que l’on vient de quitter ?

On rappelle les anciens souvenirs, on parle du disparu, de sa bonté, de ce qu’il a été. Les voyez-vous tous deux, Marie et Jean, parlant de Celui qui les avait quittés pour s’en aller au ciel ! Ah ! comme on aurait aimé les écouter ! Trente-trois ans elle avait vécu avec Lui, et Jean, trois ans.

Quel héritage que cette mère !

4°) à sa mère Il dit : « Voilà ton fils ». Quel soutien pour elle, quelle compagnie pour finir sa vie, car elle était veuve !

Mais c’est midi. Tout à coup le soleil, plus sage que les hommes, voile sa face comme quelqu’un qui ne peut plus regarder une scène aussi horrible, parce que les hommes sont devenus les meurtriers de leur Créateur. Le soleil qui a été leur flambeau pour les éclairer, étend maintenant un voile sur la création. Arrêtez-vous, vous ne pouvez continuer votre chemin ! Ici nous sommes obligés de nous arrêter.

Lorsqu’Abraham s’en fut avec ses serviteurs à Morija, il leur dit : « Restez ici, moi et l’enfant nous irons » (Genèse 22:5). Nous avons ici devant nous une scène émouvante par son silence ; écoute, mon âme, quelle déclaration : « il est fait péché pour toi » (2 Corinthiens 5:21), entends-tu ? Les « vagues et les flots » (Psaume 42:7) de la colère divine passent sur Sa tête. Écoute ce qu’Il dit : « Mes iniquités m’ont atteint » (Psaume 40:12)… Mon Sauveur adorable, ce ne sont pas les tiennes, mais les miennes ! Écoute encore dans le lointain ces mots solennels : « Épée, réveille-toi, (tu sommeilles depuis quarante siècles), frappe donc le Berger » (Zacharie 13: 7). Trois heures cette épée fouille Son être saint, mais elles ne rencontre que perfection. Oh ! cher Sauveur, combien de temps devons-nous encore attendre pour Te voir ? Là, nous comprendrons pleinement Ton amour.

Les trois heures sont passées. On entend un cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M’as-Tu abandonné ? » Beaucoup de serviteurs de Dieu ont demandé : pourquoi ? Jacob, Job, au moins quatorze fois, David, Asaph et tant d’autres ont posé cette question, ne comprenant pas le pourquoi de leurs alarmes. Connaissant la sagesse de Dieu et Son amour, cela ne fait que ressortir la faiblesse de ceux qui ont posé cette question. Nous faisons souvent comme Joseph, qui, lorsque son père voulait bénir ses fils, disait : « Pas ainsi, mon père » (Genèse 48:18). C’était grave pour le révélateur des secrets, mais cette chose arrive si souvent. Le Fils de Dieu veut-Il prendre place parmi ceux qui ont passé avant Lui sur la terre ? Non, Son pourquoi est le pourquoi de la perfection. « Mon Dieu, mon Dieu, pendant trois heures ton épée a fouillé mon âme, qu’a-t-elle rencontré » ? Oh ! si Dieu avait pu répondre verbalement, il aurait dit : « Mon Fils, Tu as pris leur place, Tu as voulu les avoir avec Toi dans la gloire ; c’est à cause d’eux que j’ai dû T’abandonner, car ils sont tous pécheurs ».

Mais il y a une autre réponse : le voile du temple se déchire depuis le haut jusqu’en bas ; nous entrons au Saint Lieu. Le ciel est ouvert et tous peuvent venir à la Maison. Il y avait sur cette porte : « DÉFENSE D’ENTRER », mais il y a aujourd’hui ces mots si précieux : « UNE PLEINE LIBERTÉ POUR ENTRER » et tous les pécheurs peuvent venir.

Voilà le chemin nouveau et vivant consacré à travers le voile : c’est-à-dire sa chair (Hébreux 10:19). Des multitudes sont passées par ce chemin, béni soit Son Saint Nom.

Sur la porte de la mort il y avait : « SORTIE INTERDITE » et lorsque Lui, le Prince de la vie y entre, la mort ouvre ses portes, elle fait l’aveu : « je suis vaincue, je ne puis plus Le retenir ».

Après Sa résurrection, plusieurs corps des saints endormis ressuscitèrent. Mais qui pourrait ouvrir la porte du hadès (Mot grec désignant le lieu invisible, où les âmes des hommes vont après la mort, distinct de géhenne, le lieu des tourments infernaux) car nous ne savons pas où elle est ? Luc 16 nous parle de ce milieu, mais où se trouve la porte ? Pour que les corps des saints endormis puissent ressusciter et apparaître à plusieurs, cette porte inconnue a dû s’ouvrir et Il en tient les clefs (Apocalypse 1:18) : ainsi on trouve trois portes ouvertes : celle du CIEL du HADÈS et de la MORT.

Il est maintenant 3 heures de l’après-midi, c’est l’heure où l’on offre l’agneau pascal dans le temple et que les lévites chantent le Psaume 22. Représentez-vous cette scène ; il y avait des hommes dans le temple et voici que tout à coup le voile se déchire et l’homme est dans la présence de Dieu et ne meurt pas ! L’accès à Dieu nous est ouvert.

Ce soir tu peux entrer et tu seras bien reçu.

Mais voilà que la terre tremble et pourtant ses fondements sont solides, la mort s’émeut, elle est pourtant insensible ; les rochers si durs se fendent. Le ciel exprime sa pleine satisfaction.

Une porte reste fermée… C’est la porte du cœur humain.

Et la vôtre ? Ne voulez-vous pas l’ouvrir ce soir ? Ah ! si tu ne le fais pas, chère âme, il arrivera un jour que tu te trouveras devant la Sienne fermée ! Depuis combien de temps le Seigneur de gloire frappe-t-Il à ta porte ? Oh ! laisse-moi t’avertir. Après avoir vainement frappé et attendu à la porte de ton cœur, Il fermera la sienne et quand Il ferme, personne ne peut ouvrir ; en vain tu frapperas.

Lorsque je parle de cette chose, les feuillets de ma Bible tremblent entre mes doigts ! Veux-tu commettre un péché que les démons n’auront pas commis ? Il y en a, dit l’Apôtre Pierre, qui sont liés « dans des chaînes d’obscurité » (2 Pierre 2:4) pour le jugement du grand jour. Ah ! si on allait leur prêcher qu’il y a un Rédempteur pour eux, quel cri de joie sortirait de ce lieu de tourments ; ceux qui sont en liberté demandaient jadis au Seigneur Jésus : « Es-tu venu avant le temps pour nous tourmenter » (Matthieu 8:29) ? Si on leur avait dit : il y a pour vous un Sauveur, pensez-vous qu’ils l’eussent méprisé ? Pour moi, je ne le crois pas. J’ai peine à le croire. Voulez-vous vous rendre coupable de ce crime affreux, qui ne pourra être mis en compte aux démons ?

Réfléchis, pécheur, c’est solennel…

Le diable te dit : « Demain », mais demain est une île flottante sur laquelle tu pourrais ne jamais poser les pieds. « Demain » est une route qui conduit à la ville « JAMAIS ». Félix a dit : « Demain » dans le livre des Actes. « Demain » n’a pas de frère, il naît seul, c’est une chose fragile et glissante. Demain tu pourrais être dans un lieu où les demains et les lendemains sont terribles.

« Aujourd’hui, si vous entendez Sa voix n’endurcissez pas votre cœur » (Psaume 95:7-8 ; Hébreux 3:7). En face de la croix se trouvait un centurion romain. Je me le représente avec sa cuirasse, sa lance à la main, son casque d’acier sur la tête. Ses soldats avaient tressé la couronne d’épines ; lui, avait vu tant de choses : la flagellation et la douceur de l’Agneau ; il avait entendu ce que les passants disaient de Lui : « Si tu es Fils de Dieu… » etc. ; lorsqu’on Le clouait, il était resté là. Lorsqu’une exécution capitale a lieu, la police en a la responsabilité, ses soldats avaient frappé la tête du Sauveur avec un roseau, L’avaient injurié et Lui avaient craché au visage. Il les avait laissé faire, digne représentant de l’empire de fer, annoncé par Daniel le prophète (ch. 2 et 7). Il n’avait pas été à l’école du dimanche, il était un soldat, il avait combattu pour son pays et avait obtenu ce grade, s’étant sans doute distingué sur les champs de batailles.

Marc nous dit qu’il était vis-à-vis de la croix. Ô pécheur, regarde cet homme et écoute ce qu’il dit : « En vérité, celui-ci était Fils de Dieu », Il chantera avec nous le cantique du Ciel et vous qui, depuis l’enfance, avez appris à connaître les Saintes Lettres qui peuvent vous rendre sages à salut, le chanterez-vous ?…

Il en viendra d’Orient et d’Occident, du Nord et du Midi (Luc 13:29), d’où vient celui-ci ? Du Nord, peut-être. Et vous qui avez une mère pieuse, ne serez-vous pas jeté dehors ? Voyez ce pauvre païen, soldat romain, la porte de son cœur s’ouvre ; écoutez bien ce qu’il semble ajouter : « j’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé » (Psaume 116:10).

Nous arrivons à Joseph d’Arimathée, homme riche, possédant un jardin dans la capitale et un sépulcre (un caveau) ; les hommes sont tellement sûrs de mourir qu’ils s’occupent à l’avance de leur sépulture. C’est la seule certitude que l’homme possède.

La parole nous dit qu’il avait taillé ce sépulcre lui-même (je pense qu’il y avait employé quelques ouvriers, mais c’est à dessein que Dieu dit les choses ainsi dans Son livre), car c’est l’homme qui a creusé sa fosse par le péché. Jamais on ne cède ce lieu à un autre, surtout quand on est haut placé ; « de mes mains », aurait dit Joseph d’Arimathée, « j’ai préparé ce sépulcre et il m’est réservé ». Mais voilà qu’un autre y entre, Jésus, et après avoir déposé Son corps et roulé la pierre, Joseph s’en va. Il y sera couché plus tard, mais après que son sépulcre aura été témoin de la résurrection du Seigneur Jésus. Ô mort ! où sont tes terreurs ? Le temps nous manque pour parler de ce sépulcre.

C’est le Seigneur Jésus qui ferme les paupières des siens. C’est aussi Lui qui les réveille et plusieurs iront à Sa rencontre sans passer par la mort.

Les Saints de l’Ancien Testament avaient peur de la mort : Ézéchias et Job, par exemple ; ce dernier dit : « je suis forcé de marcher vers le roi des terreurs » (Job 18:14), tandis que l’Apôtre peut dire : « j’ai le désir de déloger » (Philippiens 1:23).

Je me souviens de ma mère ; je m’endormais le soir sous son ombre et, me réveillant le matin, ce visage connu apparaissait dans la chambre pour remplir mon cœur de joie et de mes lèvres sortait ce mot : « mère ».

Un mot sera sur nos lèvres quand Il viendra : « Seigneur » ! « Si je me réveille, je suis encore avec Toi » (Psaume 139:18).

Vous avez peut-être beaucoup d’amis dans le monde. Quand quelqu’un débute dans sa carrière mondaine, il arrive sur la scène avec tout ce que la jeunesse met à sa disposition. Les païens adorent le soleil levant, mais tournent le dos au soleil couchant. Chère âme, si tu n’a pas Jésus, tu seras seule pour mourir. Là, il faut que tous te laissent, mais tes péchés te resteront : tristes compagnons ! Tu seras dans la vallée de l’ombre de la mort avec tes péchés.

Oh je t’en supplie, ouvre ton cœur à Jésus et, sur le Sien, sache que ta place est prête, pour toi qui t’es attardé jusqu’à cette heure si avancée du jour de la grâce. Car il se fait tard, le soleil descend à l’horizon, les ombres de la nuit s’avancent dans la plaine.

Regarde vers Lui avant l’éternelle nuit ! Il est ton meilleur ami, le seul qui t’aime. David était le meilleur ami de Saül ; Élie, d’Achab ; Jésus, du pécheur. Satan ne t’aime pas, tes compagnons ne t’aiment pas.

Sans la connaissance de Jésus, point d’amour dans le cœur et toi-même, tu ne t’aimes pas. Tu laisses périr ton âme, elle t’est donc si peu précieuse ?

Encore un mot sur cette tombe. Elle a été le témoin oculaire de la victoire remportée sur la mort. Dans ses sombres parois, regarde quel champ de bataille, tout est en ordre : suaire plié dans un lieu à part, les linges à terre, et non pas comme Lazare qui sortit avec toutes ses bandes. Des anges dans ce lieu, car il y a là les trophées de la victoire et c’est là que va le chrétien si Christ ne vient pas pour le prendre.

Je te souhaite ce bonheur. Encore une fois chanteras-tu : « À Celui qui nous aime » (Apocalypse 1:5) ? En enfer tu diras : « Je suis l’artisan de mon malheur ». Tu forges toi-même tes chaînes qui pèseront lourdement pendant toute l’éternité. Il me semble te voir attaché au roc de ce lieu, le vautour du remords dévorant ton âme. Tu désireras une goutte d’eau et elle te sera refusée par Celui qui a eu soif à la Croix. « Dehors seront les chiens » (Apocalypse 22:15), et il y en avait au pied de la croix et le Seigneur en a rencontré dans son ministère. Tu désireras les miettes qui tombent de la table du Maître et elles te seront refusées. Que Dieu ait pitié de toi, c’est le cri de mon cœur. Aie pitié de toi-même, je t’en conjure et tu n’en auras jamais de regret, ni dans ce monde, et encore moins dans l’autre.

 

 

2                        UNE FEMME DE JÉRICHO — Josué 2 et 6:5 et Hébreux 11:31 et Jacques 2:25-26

 

(Maurice Capelle – Rayons de lumière n° 2)

 

Le livre de Josué nous met en présence de deux faits remarquables. En premier lieu le voyage des enfants d’Israël va prendre fin. Seul, le fleuve du Jourdain les sépare maintenant du pays de la promesse. Pendant quarante ans, Israël n’a eu sous les yeux que le sable du désert. Le peuple s’est trouvé aux prises avec les serpents brûlants (Nombres 21:6) et des dangers de toutes sortes se sont pressés nombreux sous ses pas. Mais le pays dont Dieu a parlé est à présent en vue. Les promesses que le Tout-Puissant a autrefois faites à Abraham, à Isaac et à Jacob vont recevoir leur accomplissement. Ne voit-on pas là-bas les plaines fertiles ! C’est le pays dont Dieu a dit : « Il est ruisselant de lait et de miel » (Exode 3:8). Aussi Israël va bientôt dire adieu à la tente qui fut l’abri du voyageur et au bâton qui fut l’appui du pèlerin. Voici le pays et ses maisons, sa végétation luxuriante : figuiers, oliviers, pampres qui s’étagent sur les collines ensoleillées. Voici le pays aimé avec ses sources et ses ruisseaux qui coulent doucement au fond des vallées. Mais, dans le désert, Israël a fait l’expérience de la fidélité de Dieu ; de sorte que le peuple a moissonné une abondante provision de précieux souvenirs. Le vêtement ne s’est point usé et le pied ne s’est point enflé pendant ces quarante ans (Deutéronome 8:4). Que de grâces accumulées sur la tête des voyageurs.

De la même manière, l’Église du Seigneur se trouve aujourd’hui au terme de sa course. Elle va d’un instant à l’autre être introduite par Christ (le vrai Josué) dans sa céleste patrie. Comme le ministère de Moïse a pris fin, (car Moïse n’est pas entré en Canaan,) ainsi le ministère de la Parole va prendre fin et comme dit un poète : « Face à face, en Ta lumière, nous Te parlerons, saint Agneau ».

Voilà donc le premier fait : Le voyage s’achève et le pays avec toutes ses délices va être la part de ceux qui ont cheminé dans ce « grand et terrible désert ». Parlant de la sollicitude de Jéhovah à l’égard de Ses rachetés, le psalmiste dira plus tard : « Il les fit marcher par les abîmes comme par un désert » (Psaume 106:9). Mais passons au second fait. Ce qui est un sujet de bonheur pour Israël va être le malheur des Cananéens. Pour Israël, franchir le Jourdain et être introduit dans le pays va être l’ultime délivrance. Pour les Amoréens, la conquête de la Palestine sera l’épouvante et la mort. Le jugement de Dieu va s’exécuter sur ces nations impies. Cela nous rappelle ce que nous trouvons à la fin du Nouveau Testament : « Malheur à la terre » (Apocalypse 12:12). Oui, malheur à ceux qui ont choisi pour leur portion la terre et ses vanités, méprisant les joies que donne la connaissance de l’œuvre et de la personne du Seigneur Jésus. Comme pour Israël et les nations, nous trouvons d’une part le bonheur et d’autre part le jugement ; pour l’Église et le monde, nous trouvons d’un côté la vie et la bénédiction, et d’un autre côté la mort et la malédiction.

Il faut toutefois que vous sachiez, cher lecteur, que la « patience de notre Seigneur est salut » (2 Pierre 3:15). Et jusqu’à la dernière minute avant que l’heure du jugement ait sonné au cadran de l’horloge divine, jusqu’aux derniers instants, la grâce de Dieu est en activité pour sauver ceux qui sont encore perdus ; et c’est cette vérité que nous allons voir illustrée d’une manière saisissante avec le salut et la conversion de Rahab.

Une question se pose : Israël était-il un peuple sans imperfections ? Point du tout et le livre des Nombres nous le prouve d’une manière surabondante. Ici encore le parallèle est frappant entre Israël et l’Église. Avec cette dernière, il y a actuellement des taches, des rides et des choses semblables. C’est ce qui ressort de la lecture des chapitres 2 et 3 du livre de l’Apocalypse. Oui, le passé est chargé de manquements et d’inconséquences de toute nature, qu’il s’agisse de l’histoire du peuple terrestre ou de l’Assemblée. Mais l’un et l’autre sont au bénéfice de la Rédemption. Il en va tout autrement du monde. Qu’en était-il autrefois des Amoréens qui allaient être détruits par les armées victorieuses d’Israël ? Ah ! les Cananéens étaient jugés par Dieu depuis longtemps. L’Éternel avait dit à son serviteur Abraham : « L’iniquité des Amoréens n’est pas encore venue à son comble » (Genèse 15:16). Maintenant la coupe du péché et de l’infamie déborde. Les siècles ont passé et l’heure solennelle du châtiment est là. Israël campe à Sittim et sous peu il franchira le Jourdain. Puis il dressera ses tentes à Guilgal, comme nous le savons, dans les plaines de Jéricho (Josué 5:10).

Y eut-il jamais un plus étonnant spectacle que la marche en avant, bannières déployées au vent, d’un peuple racheté et conduit par Dieu ? Regardez ces guerriers. Ils ont été dénombrés peu de temps auparavant dans les plaines de Moab. Le résultat du dénombrement a été celui-ci : Six cent un mille sept cent trente (Nombres 26:51). Il s’agit bien entendu des fils d’Israël propres au service militaire, depuis l’âge de vingt ans et au-dessus (Nombres 26:2). Chacun est à sa place, près de sa bannière, sous les enseignes de sa maison de père, qu’il s’agisse de camper ou de marcher (Nombres 2:34).

Revenons un instant aux Amoréens voués par Dieu à une entière destruction. Dieu avait parlé au patriarche Abraham de leur iniquité. Plus tard, Dieu mettant en garde son peuple contre différents crimes, souillures et abominations, avait dit : « Vous ne vous rendrez point impurs par aucune de ces choses, car c’est par toutes ces choses que les nations que je chasse devant vous se sont rendues impures ; et le pays s’est rendu impur ; et je punis sur lui son iniquité, et le pays vomit ses habitants » (Lévitique 18:24-25). Il y a des choses dont on a honte de parler et desquelles on ne doit pas parler. N’est-il pas écrit : « Mais que ni la fornication, ni aucune impureté ou cupidité, ne soient même nommées parmi vous » (Éphésiens 5:3) ? L’Écriture nous montre l’homme tel qu’il est. Et quand Dieu fait le tableau de ce que nous sommes comme de ce que nous produisons, nous ne pouvons que dire, le rouge au front : « C’est juste, telle est ma lamentable histoire ». Supposez un instant que je me sois maculé le visage avec du charbon. Je me présente devant un miroir qui, naturellement, réfléchit très fidèlement mon image. Que diriez-vous si, irrité et rageur, je saisissais un marteau et que j’en porte de violents coups sur le miroir ? Ce serait, n’est-ce pas, de la folie de ma part ? Néanmoins combien il y a d’hommes qui agissent de cette manière insensée à l’égard des Saintes Écritures ! Il y a toutefois cette différence que la Parole de Dieu n’est nullement affectée par les assauts, les moqueries, les critiques, les négations et autres égarements des malheureux incrédules. Ne vaut-il pas mieux courber le front et dire : « Le miroir est fidèle, mon cœur est capable de commettre tous ces crimes : j’ai horreur de moi » ?

Il y a beaucoup de choses qui ont motivé le courroux de Jéhovah sur les Amoréens. La première est que la famille est désormais ensevelie sous un monceau de boue (Lévitique 18). C’est en tremblant que l’on écrit ces choses, craignant de manquer de ce sens moral que seule donne la communion avec Dieu. La deuxième accusation à la charge des Amoréens est qu’ils donnaient de leurs enfants pour les faire passer par le feu à Moloc. Les affections naturelles sont détruites, ravagées par le cyclone du péché. Il ne reste rien des beautés de la famille. La tempête effrayante du mal a tout saccagé. Le diable est adoré et on lui sacrifie ce que l’on a de plus cher, c’est-à-dire les enfants que Dieu avait donnés. C’est l’infanticide perpétuel au pays des Amoréens et ce crime est, par l’Éternel, puni de mort. Mais ce n’est pas tout, et je renvoie mon lecteur au chapitre premier de l’épître aux Romains. Ce que Dieu a établi au commencement est complètement rejeté. Puis encore un trait, au sujet des Amoréens, et nous toucherons le fond de l’abîme. Ce sont les « vagues impétueuses de la mer » qui jettent « l’écume de leurs infamies ». C’est le « bourbier fangeux ». C’est « une boue profonde ». C’est « la mer agitée, qui ne peut se tenir tranquille et dont les eaux jettent dehors la vase et la boue » (Ésaïe 57:20).

Mais parlons de Rahab. C’était une fille de cette race maudite. La Parole nous dit ce qu’elle était, ce qu’elle a fait, et, ce qu’elle est devenue par la grâce infinie de Celui qui sauve les plus coupables et les plus dépravés. Rahab ! L’Écriture lui donne un nom, un titre, un qualificatif que la plume n’aime guère écrire. Quand la Parole parle de Judas Iscariote, elle ajoute souvent après le nom de ce triste personnage ces mots : « qui allait le livrer » ou « qui le livrait » (Jésus). Quand l’Écriture mentionne Rahab, elle la désigne sous le nom que vous trouverez au livre de Josué, chap. 2:1 ; chap. 6:22 à 25 ; Hébreux, chap. 11:31 ; Jacques, chap. 2:25. Il s’agit en vérité d’un titre lugubre, point enviable du tout, et qui donne lieu de rougir de honte... Mais il est ainsi écrit dans la Sainte Parole du Seigneur et il ne fait qu’exalter la miséricorde et la charité ineffables du Sauveur des pécheurs.

Rahab ! C’est une fleur qui a surgi on ne sait comment des marais pestilentiels de la corruption morale de Jéricho. Fleur qui s’est épanouie sous les doux et chauds rayons du soleil de la grâce, sous les effluves de l’amour de Dieu. Fleur d’une rare beauté, telle est Rahab, et, éternellement, elle ornera le sanctuaire, à la louange de la GLOIRE DE LA GRÂCE DU DIEU ET PÈRE DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST. Pécheur perdu qui maintenant lisez ces lignes, prenez courage. Considérez je vous prie un instant, cette femme de mauvaise vie, cette pécheresse, cette coupable, cette femme qui s’est déshonorée, dégradée, avilie et dont la conduite passée fait naître un sentiment de répulsion, d’horreur et de dégoût. Cette femme fut sauvée. Il y a donc de l’espoir pour vous. Si même vous aviez commis autant de péchés que les arbres d’une vaste forêt ont porté de feuilles, cela ne devrait pas vous empêcher d’aller au Calvaire. Il faut aller à Jésus qui est mort sur la Croix. Nul qui est venu au Sauveur n’en a jamais éprouvé la moindre ombre de regret. La route que vous suivrez sera celle qui fut dans les jours d’autrefois parcourue par un brigand, par une femme pécheresse, par un persécuteur de l’Assemblée, par un geôlier, par un esclave fugitif pour ne citer que ces gens-là. Tous sont venus déposer aux pieds du Seigneur Jésus leur lourd fardeau de culpabilité. Aucun n’a été repoussé, mais chacun a reçu un inoubliable accueil. Cette réception que les mots ne peuvent décrire, cet accueil que nulle expression ne peut traduire, sera votre part, si seulement vous venez aujourd’hui à Jésus. Parfois, au matin d’un jour de fête, nous voyons une foule endimanchée et tout à la joie, se dirigeant vers les soi-disant « lieux de plaisir ». Le soir, si nous croisions le même cortège, combien l’aspect de chacun serait différent. Fatigue, déception, désappointement, peine, regret, remords, besoin, chagrin, tout se lirait sur les fronts de ce troupeau que Satan a encore une fois abominablement trompé. Il s’est joué d’eux. Leur cœur est toujours aussi vide et bien souvent piétiné et meurtri. L’Écriture se vérifie en disant : « Même dans le rire le cœur est triste ; et la fin de la joie, c’est le chagrin » (Proverbes 14:13). Quand on va déposer son poids de péchés aux pieds du Sauveur, rien de semblable ne se produit. En partant, ce sont sans doute des larmes de repentance qui coulent, mais ensuite c’est la joie et une joie qui ne prend jamais fin. Et, si dans les yeux se trouvent encore des larmes, ce sont celles d’une profonde gratitude à l’égard de Celui qui aurait pu nous repousser comme on repousse une chose immonde, mais qui, ô profond mystère, nous a étreints dans Ses bras d’amour, pour nous posséder éternellement pour Lui.

Il faut que je vous dise quelques mots des espions qui furent envoyés par Josué à Jéricho. Ce sont les instruments que Dieu emploie pour l’accomplissement de Ses desseins. Ils sont envoyés secrètement de Sittim. Les serviteurs de Dieu sont  premièrement choisis (Luc 6:13) ou désignés (Luc 10:1), puis « envoyés » (Romains 10:15). Enfin, il faut obéir quels que soient les sacrifices demandés. Sittim, veut dire « acacias ». Les serviteurs laissent « Sittim » et l’ombrage des acacias pour parcourir le pays de la misère morale et les sombres plaines du péché. Les espions auraient pu dire à Josué : « Pourquoi nous envoies-tu ? Nous risquons nos vies. Là-bas c’est la nuit, c’est la souffrance et d’innombrables périls. Tu connais le pays, tu l’as visité toi-même en compagnie de Caleb. N’as-tu pas rapporté avec tes compagnons de voyage, un sarment avec une grappe de raisin, coupé à la vallée d’Eshcol,—avec des grenades et des figues ? » Moïse avait définitivement fixé les fils d’Israël quant à la stature des Cananéens. « Ce sont des nations plus grandes et plus fortes que toi, des villes grandes et murées jusqu’aux cieux, un peuple grand et de haute stature, les fils des Anakim ». Telles furent les paroles du législateur. Non, cher lecteur, les espions n’ont pas raisonné ainsi. L’esclave obéit à son Maître quand Celui-ci a parlé. On ne disposait pas alors des moyens de locomotion dont nous avons maintenant l’usage. Il faudra traverser le Jourdain... Que de difficultés ! Enfin, les serviteurs de Christ doivent se laisser diriger et conduire.

Les espions « s’en allèrent et vinrent dans la maison d’une prostituée nommée Rahab, et y couchèrent ». Ah ! combien les enfants de Dieu doivent prier pour que les serviteurs de l’Évangile soient conduits et gardés. Les messagers de la Bonne Nouvelle vont souvent dans les bas-fonds de la société, derrière les grilles des prisons ; et en tant d’autres sinistres endroits... pour l’amour de Christ et pour l’amour des âmes. Le Seigneur Jésus Lui-Même a dit : « Va-t-en promptement dans les rues et les ruelles... va-t-en dans les chemins et le long des haies… » (Luc 14:21 et 23). Pourquoi ? Pour contraindre les gens d’entrer. Quelle sphère d’activité que celle de l’évangéliste qui, en figure, a laissé Sittim, son confort et ses aises, les frondaisons vert sombre des acacias, pour parcourir un pays dangereux s’il en fut. Mais le Maître a dit : « Allez » (Marc 16:15). Oh, Seigneur donne à tes serviteurs d’obéir !

Voilà donc les espions dans la ville de Jéricho, cherchant un asile dans une maison mal famée. Quelqu’un aurait dit de Rahab : « Ce n’est pas une personne intéressante ». En elle-même, non, certainement non ! Savez-vous comment l’Écriture désigne une telle femme ? Elle l’appelle : « Une fosse profonde ». Lecteur ! Prenez garde, le danger est réel si vous ne vous conformez pas point par point au code de la route ! Écoutez ce commentaire : « Elle a fait tomber beaucoup de blessés, et ceux qu’elle a tués sont très nombreux. Ce sont les voies du shéol que sa maison, elles descendent dans les chambres de la mort » (Proverbes 7:26-27). Voilà donc la personne chez qui les espions sont allés. Rahab était peut-être la personne la plus mauvaise de la ville. Mais, ne sommes-nous pas tous pécheurs ? Car « tous ont péché » (Romains 3:23), dit l’Écriture, et nous sommes tous « par nature des enfants de colère » (Éphésiens 2:3).

Poursuivons avec Rahab. C’est une épave humaine, mais c’est une épave qui va échouer sur le rivage du salut et du pardon. Que dit la Parole ? Rahab « reçut les espions en paix » (Hébreux 11:31). Ceux-ci furent toutefois reconnus et « on parla au roi de Jéricho », au sujet de ces hommes d’entre les fils d’Israël qui étaient venus « pour examiner le pays ». C’est ainsi que l’ennemi ne laisse jamais tranquilles les messagers de la paix. Voyez ce jeune converti qui cherche à servir Christ. Tout de suite il est inquiété. Satan se lance immédiatement sur sa piste. Ici l’agent direct de Satan est le roi de Jéricho et non seulement ce dernier en veut aux espions, mais encore à celle qui les a reçus sous son toit. Serviteurs de Christ, courage ! Dieu aura le dernier mot quoique l’enfer gronde si souvent sous vos pas. Que rien surtout ne vous arrête. Souvenez-vous que la crainte de l’homme tend un piège.

Où sont maintenant les espions dépêchés par Josué ? Chez une femme coupable mais troublée. C’est l’arrière grand-mère d’Isaï, le Bethléhémite, qui fut lui-même le père de David. Le roi selon la grâce, le roi selon le cœur de Dieu. Nous allons considérer la conversion de Rahab. L’Évangile selon Matthieu mentionne cette femme en rapport avec son mariage. Quelle grâce ! L’épître aux Hébreux la cite comme faisant partie de la « grande nuée de témoins ». Quant à Jacques, il traite de sa foi réelle, vivante et agissante. Les émissaires du roi de Jéricho, pour en revenir à notre chapitre, disent : « Fais sortir les hommes qui sont venus chez toi, qui sont entrés dans ta maison ». Il faut en d’autres termes, supprimer le témoignage, faire mourir les émissaires du grand Roi. Mais le Seigneur veille sur Ses ouvriers et Il délivrera les siens de la gueule du lion.

Rahab a reçu les espions. Elle montre par là qu’elle s’identifie avec le peuple de Dieu. Elle estime les messagers comme étant des moyens de salut que Dieu lui envoie. Cette femme qui s’est autrefois dégradée renie « l’impiété et les convoitises mondaines » (Tite 2:12), elle veut faire partie du peuple de Dieu. Quelqu’un objectera peut-être que Rahab ajoute encore à la somme déjà considérable de ses crimes, car elle trahit son pays. Oui, si la foi était absente du cœur de cette femme, ce raisonnement serait vrai. Abraham aussi, sans la foi, serait un misérable meurtrier. N’a-t-il pas levé son couteau pour égorger son fils ? De même le chrétien, que serait-il si la foi n’habitait pas dans son cœur, lui, qui se prive volontairement de toutes les joies terrestres ?

Voilà donc la première manifestation, la première étincelle de la vie divine chez cette étrangère, pécheresse notoire même parmi les païens. Elle aime les gens de la maison de la foi. Plus que cela, elle les abrite, elle les protège, elle les entoure de ses soins, elle les dissimule soigneusement. Sa sollicitude pour les messagers témoigne hautement de son amour pour Celui qui les a envoyés explorer le pays. Je vous renvoie, cher lecteur, à la première épître de Jean. Vous y verrez comment Rahab réalise certaines vérités qui y sont développées. « Quiconque aime Celui qui a engendré, aime aussi celui qui est engendré de Lui » (1 Jean 5:1). « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères ; celui qui n’aime pas son frère, demeure dans la mort » (1 Jean 3:14). Puis, « avant qu’ils se couchassent (les espions), elle (Rahab) monta vers les hommes sur le toit ». Ah ! quelle fin de journée pour cette femme ! Quelle nuit que celle où Rahab est montée sur le toit de la maison ! Je crois pouvoir dire qu’elle en gardera le souvenir, aux siècles des siècles. Dans le silence de cette nuit mémorable, sous la voûte étoilée, Rahab a murmuré, peut-être tout bas, ces deux mots aux oreilles des espions : « Je sais ». Quelle connaissance que celle que possède cette habitante de Jéricho. Il n’y a pas d’incertitude chez elle. Il n’y a pas un échafaudage précaire de pensées, de suppositions, d’hypothèses, de présomption humaine. Mais, quelle assurance, quelle certitude absolument inconnues à l’esprit de ceux qui ne sont pas en relation avec le grand Dieu Sauveur !

Et vous, ami lecteur, pouvez-vous dire comme Rahab : « Je sais ? ». Seriez-vous devancé par cette païenne de la race maudite des Amoréens ? Seriez-vous dépassé par cette pécheresse de la cité coupable de Jéricho ? Que savez-vous ? Que connaissez-vous ? Les hommes ont cherché et ils ont trouvé beaucoup de choses : de l’or, de l’argent, des pierres précieuses. Mais la sagesse, l’avez-vous trouvée ? « Voici, la crainte du Seigneur, c’est la sagesse, et se retirer du mal est l’intelligence » (Job 28:28). Le grand roi Salomon a dit : « La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse, et la connaissance du Saint est l’intelligence » (Proverbes 9:10). Aussi, réfléchissez, cher lecteur, et ne vous donnez aucun repos avant que vous puissiez dire comme Rahab : « Je sais »,— » j’ai la certitude de mon salut »,— » je connais le Seigneur ».

Et voyez aussi comment Rahab se place devant Dieu, comme méritant son juste jugement. Elle prend sa vraie place, celle qui seule lui convient. Et c’est ce que le Seigneur aime : « Nous avons entendu comment l’Éternel a mis à sec les eaux de la mer Rouge devant vous, lorsque vous sortiez d’Égypte, et ce que vous avez fait aux deux rois des Amoréens qui étaient au delà du Jourdain, à Sihon et à Og, que vous avez entièrement détruits ». Il y avait en effet quarante ans qu’à la mer Rouge, le Pharaon et son armée avaient été engloutis. Quelle délivrance et aussi quel cantique que celui de la rédemption chanté par Israël au sortir de la fournaise de fer et après la destruction de l’oppresseur. Lecteur inconverti ? Vous avez, vous aussi entendu les chants d’allégresse, les hymnes de louange, de ceux qui ont connu le Christ des Écritures, mort sur la croix et ressuscité. Dieu a pris soin de ces croyants qui vous entourent et que vous voyez aller et venir autour de vous. Pendant quarante ans, Israël fut l’objet de la miséricorde de Jéhovah. Il en est exactement de même de nos jours du croyant en Jésus. La sagesse de Dieu, Sa puissance et Son amour, s’unissent pour le conduire au séjour bienheureux. Sihon et Og étaient tous deux des monarques des Amoréens. Ils régnaient, non pas dans le pays lui-même, mais au delà du Jourdain. Ils ont essuyé une écrasante défaite devant les armées victorieuses d’Israël. Eh bien ! Rahab veut se mettre du côté du vainqueur. Il fait bon se trouver du côté du plus fort. Cette femme de Jéricho veut désormais faire partie du peuple de Dieu. Croyez-vous que sa foi restera sans réponse ? Ce serait totalement ignorer la grâce qui se trouve dans le cœur de Dieu, que d’en douter une fraction de seconde. Avant d’aller plus loin, je vous dirai, ami lecteur, qu’il est facile pour vous de faire maintenant partie du peuple de Dieu. Comment cela ? « Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu » (1 Jean 5:1). Voilà comment on peut être introduit au sein d’un peuple dont le départ pour le ciel va se produire d’un instant à l’autre.

Remarquez aussi combien la foi de Rahab est grande. Elle n’a jamais vu le peuple. Elle en a simplement entendu parler. Elle a cru. Le peuple est à la frontière et Rahab peut dire : « Je sais que l’Éternel vous a donné le pays ». Elle ajoute : « Nous l’avons entendu et notre cœur s’est fondu, et le courage d’aucun homme ne se soutient plus devant vous ». Ce que les hommes de Jéricho avaient entendu n’avait pas produit chez eux la foi, mais avait suscité la crainte. Ah ! les hommes montrent une grande énergie pour faire le mal, mais quand Dieu montre Sa puissance, le courage d’aucun homme ne résiste. Il fond comme fondrait un morceau de cire au souffle d’un brasier. Car, « c’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ! » (Hébreux 10:31). Les hommes de la ville s’abritaient, sans doute, derrière les remparts de leur orgueilleuse cité. Et quels sont les remparts du pécheur ? Ferez-vous du mensonge votre abri ? Chercherez-vous une sécurité illusoire derrière les murailles du scepticisme, de l’incrédulité et de l’infidélité ? Sachez que le moment s’approche rapidement où devant la colère de l’Agneau, votre cœur se fondra, et votre courage ne vous soutiendra plus. Il vaut mieux que vous fassiez comme Rahab. Elle a été pour ainsi dire au-devant du jugement qu’elle savait avoir mérité. Aussi écoutez la requête, la supplique de cette femme. Elle fait appel à la grâce. Elle implore la miséricorde. Elle demande à être épargnée. Le jugement est là et Rahab le sait très bien. Mais la grâce aussi est là et cette pécheresse voudrait se placer au bénéfice de cette grâce. « Et maintenant, je vous prie, jurez-moi par l’Éternel, que, puisque j’ai usé de bonté envers vous, vous aussi vous userez de bonté envers la maison de mon père, et vous me donnerez un signe certain... ».

Rahab pense sans doute à elle, à sa sécurité, à sa délivrance, à son salut. Elle veut être épargnée. Mais sa foi ne s’arrête pas là. Cette foi ne connaît pas d’étroites limites. Elle ne désire rien moins que le salut de tous les siens. Elle n’avait pourtant pas lu, cette pauvre païenne, le commencement du chapitre 7 du livre de la Genèse, où l’Éternel dit à Noé : « Entre dans l’arche, toi et toute ta maison ». Elle n’avait pas lu, et pour cause, le chapitre 16 des Actes des Apôtres : « Tu seras sauvé, toi et ta maison ». Aussi la requête que Rahab adresse aux deux espions démontre surabondamment que la foi rend intelligent. Mais celui qui n’a pas la foi est stupide quoique, au fond, il se croit peut-être très sage. Le serment que Rahab réclame des messagers de Josué montre qu’elle a une pleine et entière confiance dans la parole de ces représentants de Jéhovah. Pour elle, ces hommes parlent au Nom de l’Éternel et, si ces espions engagent leur parole à son égard, c’est exactement comme si Dieu s’engageait envers elle. Lecteur, croyez aussi à la véracité du message que les serviteurs de Christ vous apportent. Quels sont ces serviteurs ? Qui sont ces messagers ? Ce sont les quarante auteurs des soixante-six livres qui constituent le Livre des livres, la sainte Parole de Dieu. Jésus a pu dire : « Sondez les Écritures... ce sont elles qui rendent témoignage de Moi ».

Quant au « signe certain » que Rahab réclame et que les espions lui donneront avant leur départ, il est une figure de la personne du Seigneur Jésus. C’est : « l’homme Christ Jésus ». Lecteur, arrêtez-vous un instant sur le seuil de l’étable de Bethléhem de Judée. Vous vous souvenez sans doute que l’ange a dit aux bergers qui gardaient leurs troupeaux, parlant du Sauveur qui était né : « Et ceci en est le signe pour vous, c’est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche » (Luc 2:12). Les bergers sont allés en hâte, et ils ont trouvé Marie et Joseph et le petit enfant comme il leur avait été dit. Oui, un petit enfant dort là son premier sommeil. Il est emmailloté. Il participe au sang et à la chair. C’est « le signe » dont l’ange a parlé. C’est Jésus, le « Sauveur », le « Christ », le « Seigneur ». Et Il est « pour vous » a dit le céleste messager. Déjà, le prophète Ésaïe avait parlé de cette manière : « C’est pourquoi le Seigneur, Lui, vous donnera un signe : Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel » (Ésaïe 7:14). La prophétie s’est accomplie. Le signe est là. Et quand Joseph et Marie ont apporté dans le Temple le petit enfant Jésus, Siméon, homme juste et pieux, dit à Marie : « Voici, Celui-ci est mis pour la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et pour un signe que l’on contredira... en sorte que les pensées de plusieurs cœurs soient révélées » (Luc 2:34).

Ami lecteur, le Seigneur Jésus est « un signe » pour les bergers, alors qu’Il est couché dans la crèche. Les bergers ont cru. Ils sont allés à Bethléhem en hâte. Ils ont glorifié et loué Dieu. Souvenez-vous que Jésus est un signe que l’on contredira. Est-il cela pour vous ? L’avez-vous contredit, ce signe ? Oh ! s’il en était ainsi, cessez de le faire. Ne le contredisez plus !

La foi de Rahab a eu sa récompense. Cette fille perdue de Jéricho, la païenne, a eu le serment des espions et le signe. Puis-je vous demander si vous possédez aussi ces deux choses ? Le serment est ce que Dieu a dit. Le signe est ce que le Dieu bienheureux est devenu... l’homme Christ Jésus.

Considérons la réponse des espions à l’appel que fait Rahab à la miséricorde divine : « Nos vies paieront pour vous ». En d’autres termes ces deux hommes se portent garants de la sécurité absolue de Rahab et des siens. Cela est magnifique. Jésus est le garant du pécheur. N’est-il pas écrit : « Sois le garant de ton serviteur pour son bien » (Psaume 119:122). Voilà ce que le psalmiste désirait, souhaitait. Et remarquez, cher lecteur, ces mots : pour son bien. La prière du psalmiste trouve sa réponse dans l’épître aux Hébreux, car celle-ci nous parle « d’une alliance d’autant meilleure que Jésus a été fait le garant » (Hébreux 7:22). Quel garant, quel répondant que Celui du croyant ! C’est Jésus et Jésus dans la gloire !

Les messagers de Josué vont quitter la ville dangereuse de Jéricho. Rahab facilite l’évasion. Mais avant de la quitter, les espions remettent à celle qui les a reçus en paix, un cordon de fil écarlate. Ce cordon nous parle du précieux sang de Christ qui seul met à l’abri du jugement qui va balayer ce monde. Le cordon que les espions ont sorti de leur poche n’avait pas été acheté dans une boutique de Jéricho, mais il venait directement du camp d’Israël. Et d’où est venu le Seigneur Jésus ? « Le second homme est venu du ciel ». La couleur écarlate nous suggère l’efficacité du sacrifice du Seigneur Jésus. C’est la sécurité, la sûreté parfaite que procure le sacrifice expiatoire accompli par Jésus sur la croix. Rahab « attacha le cordon d’écarlate à la fenêtre ». Elle confesse ainsi la nécessité du sacrifice et d’autre part proclame qu’elle se trouve au bénéfice de la grâce. La plus misérable fille de Canaan est désormais abritée du jugement qui va fondre sur la ville.

Mais écoutez encore l’ultime et suprême recommandation des espions. « Tu assembleras auprès de toi, dans la maison, ton père, et ta mère, et tes frères, et toute la maison de ton père ». Voilà ce que doit faire Rahab, son occupation pendant le court intervalle qui précède l’anéantissement de la ville. Suivons Rahab après le départ des espions. Elle se met tout de suite à l’œuvre. Elle va chez son père. Oh ! combien elle a dû le supplier de se rendre à ses paroles, après lui avoir raconté son entretien avec ceux qui venaient du camp d’Israël. Quel zèle, quelle chaleur dans les instantes supplications de cette femme de foi ! Et ses frères, où les trouvera-t-elle ? Peut-être sont-ils dans les rangs de l’armée ? Puis, il y a ses sœurs et leurs maris, ses neveux et ses nièces. Rien n’arrête cette nouvelle convertie. Elle amènera tous les siens dans sa maison, sur le rempart. Sa maison symbolise désormais la maison de la foi. Lecteur ! nous pouvons aussi nous demander « où sont les nôtres ? » Sont-ils dans la ville, ou en sûreté dans la maison ? Avons-nous amené chacun des nôtres dans la maison ? Pensons à l’amour de Rahab pour sa famille, à sa foi, à son dévouement, à son manque total d’égoïsme.

Laissons cette femme à sa tâche et retournons un instant au camp d’Israël, à Sittim. Que font les serviteurs ? Ils racontent à Josué « tout ce qu’il leur était arrivé ». C’est ainsi aussi que plus tard les apôtres « se rassemblèrent auprès de Jésus et ils lui racontèrent tout : et tout ce qu’ils avaient fait, et tout ce qu’ils avaient enseigné ».

Nous arrivons au chapitre 6 de ce livre de Josué et nous lisons : « Jéricho était fermée, et avait barré ses portes... ». Voyez-vous ces pécheurs retranchés dans leur ville derrière leurs épaisses murailles ? Mais que sont ces remparts pour protéger les coupables quand le Juge se présente ? Moins que le vide et le néant. Il faut le sang de Christ pour être abrité du jugement de Dieu. Les remparts de l’incrédulité tomberont et les hommes se trouveront en présence de Celui qui « doit juger en justice la terre habitée ». L’Éternel dit à Josué : « Vois, j’ai livré en ta main Jéricho... ». Puis Dieu indique le plan de l’attaque de la cité coupable : « Vous ferez le tour de la ville, vous tous les hommes de guerre... ». Et cela devait être répété pendant six jours. Pourquoi encore attendre ? Dieu veut donner une dernière occasion à quelques pécheurs, de trouver la porte de la grâce. « Et le septième jour, vous ferez le tour de la ville sept fois, et les sacrificateurs sonneront des trompettes ». Les habitants de Jéricho ont ainsi vu défiler tous les corps d’armée d’Israël. Et il n’y a pas que des guerriers. Il y a aussi l’Arche portée par les sacrificateurs. Les malheureux spectateurs ont pu penser du haut de leurs remparts qu’il s’agissait là uniquement d’une parade militaire. Toutefois, une femme et tous les siens savaient que l’Éternel avait livré le pays. Les moqueries de ses anciens compatriotes devaient briser le cœur de Rahab. Sa foi fut inébranlable. Pauvre monde ! Ton sort est aussi désespérément mauvais que celui des Amoréens. Le septième jour, l’ordonnance de la manifestation change. Les hommes d’Israël font sept fois le tour de la ville. Sur le rempart quelques moqueurs de dire : « Ils restent bien longtemps aujourd’hui ». Oui, c’est le jour où l’iniquité des Amoréens est arrivée à son comble. Pourtant la plaine est fertile et c’est le temps joyeux de la moisson. Le soleil lance ses plus beaux feux sur une nature en fête. Ce que Dieu a dit à Abraham va s’accomplir envers et contre tout. Savez-vous, cher lecteur, que les ennemis de Christ vont être placés « pour marchepied de ses pieds ? » Échéance solennelle pour ceux qui se seront opposés à Lui !

La trompette sonne, le peuple jette un grand cri, la muraille tombe. Le peuple monte dans la ville et exécute le jugement depuis si longtemps annoncé. Une maison a échappé à cette destruction générale. C’est la maison de la foi. C’est la maison de Rahab. Le refuge était sûr, la sécurité était absolue, la sûreté était parfaite. Lecteur, êtes-vous à l’abri de la colère de Dieu ? Bientôt les hommes diront : « Paix et sûreté ». Mais, « une subite destruction viendra sur eux ». Avant qu’il ne soit trop tard, faites comme Rahab. Le jugement est à la porte. Un jour terrible pour les hommes va se lever. Le Seigneur Jésus a dit : « Venez à Moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et Moi, je vous donnerai du repos » (Matthieu 11:28). Mettez-vous l’abri dans la maison de la foi. Puissiez-vous aujourd’hui trouver une sûre retraite dans les bras du Sauveur des pécheurs ! Tout le reste croulera : incrédulité, moquerie, raillerie, scepticisme, raisonnements de l’esprit humain. Entrez dans la maison pendant qu’il est temps encore !

Puisse la lecture de ces lignes vous décider maintenant d’accepter Christ comme votre Seigneur personnel.

 

 

3                        UN GARÇON ÉGYPTIEN — 1 Samuel 30

 

(Maurice Capelle – Rayons de lumière n° 3)

 

Il y a dans la Bible des chapitres traitant spécialement certains sujets. C’est ainsi que le chapitre 5 de l’épître aux Romains nous parle de la justification sur le principe de la foi. N’est-ce pas merveilleux, cher lecteur, que Dieu puisse maintenant justifier des coupables ? Dieu justifie des impies, contrairement à ce que nous voyons se passer tous les jours devant les tribunaux humains. Là on justifie les innocents et l’on condamne les coupables. Pourquoi Dieu justifie-t-il des pécheurs ? À cause de l’œuvre de Christ. Le Seigneur Jésus a été sur la croix. Il a souffert pour les péchés. Et Dieu ne demande pas qu’une faute soit expiée deux fois, et par le Seigneur, et par le pécheur. Aussi Dieu justifie ceux qui croient en Jésus et en Son œuvre.

Au chapitre 15 de l’évangile selon Luc il est question de l’activité de l’amour de Dieu à l’égard de l’homme perdu. Le Berger cherche la brebis ; le Saint-Esprit est actif au milieu des ténèbres et de la souillure pour sauver le pécheur. Le Père reçoit le prodigue repentant quand celui-ci tourne sa face vers le foyer paternel.

Le chapitre 30 du premier livre de Samuel nous raconte la touchante histoire d’un garçon égyptien qui fut d’abord abandonné par son ancien maître et qui, rencontré par les serviteurs de David, trouva dans la personne du roi rejeté un nouveau maître. Les premiers versets du chapitre nous entretiennent de la souffrance et de l’humiliation de David, lorsque revenant à Tsiklag, il trouva la ruine et le deuil. « Et il se trouva que lorsque David et ses hommes arrivèrent à Tsiklag, le troisième jour, les Amalékites avaient fait une incursion sur le pays du midi, et sur Tsiklag ; et ILS AVAIENT FRAPPÉ TSIKLAG ET L’AVAIENT BRÛLÉE PAR LE FEU ». Non seulement la ville est dévastée par l’incendie, mais encore l’ennemi a fait des prisonniers. « Ils avaient emmené captives les femmes qui y étaient ; depuis le petit jusqu’au grand, ils n’avaient fait mourir personne mais ils les avaient emmenés et s’en étaient allés leur chemin » (vers. 2). Quelle désolation ! Quel affreux spectacle que celui qui s’offre maintenant aux yeux de David ! Les Amalékites n’aimaient pas David et ils l’ont bien montré. Quand David et ses hommes vinrent à la ville « voici, elle était brûlée par le feu, et leurs femmes, et leurs fils, et leurs filles étaient emmenés captifs ». Tsiklag appartenait à David. Cette ville lui avait été donnée. Mais quand David vint dans sa ville, que trouva-t-il ? Des décombres. Que s’était-il donc passé ? La haine de ses ennemis s’était donné libre cours.

Vous savez peut-être, mon cher lecteur, que David est un type du Seigneur Jésus. Quand Jésus est venu dans ce monde, quel fut le grand motif de la méchanceté des hommes à son égard ? Jésus était Roi. À peine Christ était-il né qu’Hérode chercha à le faire mourir. Il fit tuer tous les enfants de Bethléhem au-dessous de deux ans pour se débarrasser promptement et sûrement de Celui qu’il considérait comme étant un dangereux rival. Mais Dieu veillait sur Son Fils, et Marie, Joseph et le petit enfant prirent le chemin de l’Égypte. Plus tard, dans l’accomplissement de Son ministère, Jésus rencontra l’opposition des hommes. Finalement Il fut iniquement condamné et crucifié. Pourquoi ? Parce qu’Il avait dit : « Je suis Roi ». Pendu entre le ciel et la terre, le Fils de l’homme fut un objet de moquerie pour tous. L’inscription placée au-dessus de sa tête était celle-ci : « Celui-ci est le roi des Juifs ». Pilate fut contraint de reconnaître ainsi la royauté du Sauveur.

Placé dans un tombeau par des mains amies, Jésus fut avec le riche dans sa mort. Le troisième jour le Sauveur ressuscite. Cette nouvelle de la résurrection de Christ sonna comme un glas funèbre aux oreilles de Ses ennemis. Les soldats préposés à la garde du sépulcre racontèrent aux principaux sacrificateurs toutes les choses qui étaient arrivées. Quelle épouvante pour les adversaires du Seigneur ! Et maintenant, où est Jésus ? Il est dans le ciel. Il attend le moment où Ses ennemis seront placés comme marchepied de Ses pieds. Voilà, cher lecteur, ce que le monde a fait au Fils de Dieu, lorsqu’Il est venu dans ce monde. La pensée du cœur naturel de l’homme est toujours ennemie de Christ.

Nous trouvons ensuite dans notre chapitre David disant à Abiathar, le sacrificateur : « Je te prie, apporte-moi l’éphod. Et Abiathar apporta l’éphod à David. Et David interrogea l’Éternel, disant : Poursuivrai-je cette troupe ? L’atteindrai-je ? Et Il lui dit : Poursuis, car tu l’atteindras certainement, et tu recouvreras tout » (vers. 7 et 8). David réapparaît sur la scène après que la violence des Amalékites s’est ainsi manifestée. David est un homme dépendant. L’ennemi a laissé la dévastation et la désolation. Que fera David ? Il interroge l’Éternel. « Poursuivrai-je cette troupe » ? Et si je poursuis, ma campagne sera-t-elle couronnée de succès ou rencontrerai-je une sanglante défaite ? « L’atteindrai-je » ? Dieu répond à David : « Poursuis ».

Vous devez savoir, cher lecteur, que le Seigneur Jésus ressuscité est aussi l’Homme dépendant. En vérité David n’est qu’une faible image de Christ. Jésus attend aussi à la droite de la Majesté le moment où Ses adversaires seront anéantis. Êtes-vous un ennemi ? Ou êtes-vous un ami ? Le Seigneur appelle les siens Ses amis pour deux raisons. La première c’est qu’Il a laissé Sa vie pour eux (Jean 15:13). C’est une bonne chose d’appartenir au Seigneur Jésus et de faire ainsi partie de ceux qu’Il appelle « Ses amis ». C’est une chose affreuse que d’être un « ennemi de la croix de Christ » (Philippiens 3:18) ou « ennemi de Dieu » (Jacques 4:4). Par nature nous sommes tous « ennemis » (Romains 5:10), « étrangers et ennemis » (Colossiens 1:21). Mais votre responsabilité, cher lecteur, est de ne pas demeurer dans cet état, car un jour terrible va se lever pour tous ceux qui se seront opposés à Christ.

Écoutez la réponse qui fut faite à David : « Poursuis, car tu l’atteindras certainement et tu recouvreras tout ». On a dépouillé le Seigneur Jésus-Christ de toutes les prérogatives qui lui appartenaient comme roi d’Israël. Mais bientôt Christ aura non seulement la royauté sur les Juifs mais encore sur les Gentils. Écoutez ce que dit le Livre de la Révélation de Jésus-Christ : « Voici, Il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux qui L’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de Lui. Oui. Amen ».

« Poursuivrai-je cette troupe » ? Faites-vous encore partie de cette armée ? Votre étendard est cravaté de crêpe et je lis sur votre bannière : « Le salaire du péché c’est la mort ». Avec votre drapeau vous allez au-devant d’un écrasement complet. Satan est votre chef. Mais, prenez garde : il est déjà vaincu. Encore un peu de temps, et il sera précipité dans l’étang de feu. Voulez-vous aussi aller avec lui dans les tourments éternels ? Fuyez votre guide maudit. Soyez enrôlé aujourd’hui dans l’armée du Seigneur. Écoutez l’arrêt divin : « Tu l’atteindras CERTAINEMENT ». Certainement Christ sauve le pécheur. Mais certainement aussi les pécheurs sans repentance seront jetés dans l’embrasement du feu préparé pour le diable et pour ses anges. « Certainement » est un mot divin. C’est un mot qui a, pour ainsi dire, déjà fait ses preuves. Dieu a dit autrefois à l’homme en Éden : « Tu mourras certainement ». Personne n’a jamais été oublié par la mort depuis soixante siècles. Et comme le « certainement » de la Genèse s’est accompli, de la même manière le « certainement » de notre chapitre s’accomplira, appliqué aux adversaires de Christ. Comment, dites-moi, pensez-vous échapper ? Le jugement vous saisira. La vengeance du Dieu saint outragé, vous atteindra. Que faire sinon se jeter dans les bras du Sauveur ?

« Et David s’en alla, lui et les six cents hommes qui étaient avec lui, et ils arrivèrent au torrent de Besçor ; et ceux qui restaient en arrière s’arrêtèrent » (vers. 9). Les Amalékites constituaient « une troupe ». Mais il y avait aussi une petite armée avec David. Elle était constituée par des personnes qui apparemment ne semblaient pas avoir de casier judiciaire vierge. C’étaient les légionnaires de David. Ils avaient passé par le bureau de l’enrôlement. Poussés par la misère ils étaient venus se grouper sous la bannière du fils d’Isaï. « Vie — Victoire — Gloire ». Tels sont les mots qui peuvent se lire sur les plis de l’étendard sacré du vrai David. « Sa bannière sur moi, c’est l’amour ». Les soldats d’Adullam constituaient la garde d’honneur du roi.

C’était sa garde du corps. Ils sont quatre cents au chapitre 22 de ce premier livre de Samuel. Ils sont six cents dans notre chapitre. Leur nombre va donc en s’accroissant. Il en est ainsi des rachetés du Seigneur. Faites-vous partie des joyeuses cohortes des rachetés du Seigneur ? Êtes-vous, ami lecteur, un soldat, « un bon soldat de Jésus-Christ » ? Dans quel régiment combattez-vous ? Êtes-vous un ennemi de Christ ? Quel est votre capitaine ? Est-ce le Seigneur Jésus ou est-ce Satan ?

« Et David et quatre cents hommes firent la poursuite, et deux cents hommes s’arrêtèrent qui étaient trop fatigués pour passer le torrent de Besçor ». La poursuite est longue et la fatigue se fait sentir. Ceux qui étaient autrefois avec Gédéon étaient fatigués mais poursuivaient toujours. Ici deux cents hommes sont fatigués et s’arrêtent. Que va-t-il leur arriver ? Soyez sans inquiétude à leur sujet, ils ont à faire avec David et le croyant a à faire avec Christ. Il est bon, juste, équitable et toujours prêt à sympathiser avec nous. Quand on avance sur le chemin de la vie, on sent le poids des années, on est en butte aux infirmités. Il y a des peines, des deuils, des larmes. Que de fatigues dans le chemin ! Que feront les deux cents hommes qui ne peuvent passer le torrent de Besçor ? Ils demeureront « auprès du bagage ». Maintenant aussi tous, même les plus lassés, peuvent à genoux seconder ceux qui s’en vont au combat. Malades, infirmes, frères et sœurs âgés, sourds, aveugles, paralytiques, prenez courage. Notre chef a dit : « Car telle qu’est la part de celui qui descend à la bataille, telle sera la part de celui qui demeure auprès du bagage ».

Voici donc David en route pour tirer vengeance de ceux qui se sont opposés à Lui. Savez-vous quels sont les attributs judiciaires du Juge des vivants et des morts ? « Vêtu d’une robe qui allait jusqu’aux pieds » c’est ainsi que l’apôtre Jean vit le Seigneur. Cette robe représente la dignité du Juge qui n’a jamais été trouvé en défaut et qui ne le sera jamais. Ensuite le Juge est « ceint, aux mamelles, d’une ceinture d’or ». Celle-ci représente la fermeté car la ceinture fortifie. « Sa tête et Ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige ». La tête est le siège de l’intelligence. Tout dans le Fils de l’homme parle de sainteté, de pureté et de justice. En Israël on pouvait corrompre un juge par un présent. Mais ici rien de semblable. Les cheveux blancs nous présentent la plénitude de la sagesse et l’expérience. « Et Ses yeux, comme une flamme de feu ». Le Juge a un regard pénétrant qui sonde les consciences et les cœurs. Ah ! comme tout changerait devant les tribunaux humains si le juge pouvait lire dans le cœur des prévenus. On n’aurait pas besoin alors de témoins à charge ou à décharge, ni d’avocats. « Et Ses pieds semblables à de l’airain brillant, comme embrasés dans une fournaise ». Jésus est Celui qui n’a contracté aucune souillure. Sous Ses pieds meurtris jadis au Calvaire, Il va écraser Ses ennemis. Ses pieds qui l’ont porté de lieu en lieu pour faire du bien le porteront dans un jour très prochain pour exécuter le jugement sur tous ceux qui L’auront méprisé.

« Et Sa voix comme une voix de grandes eaux ». La voix douce et tendre du Sauveur a brisé bien des cœurs rebelles. Elle a calmé bien des angoisses. Mais au jour du Jugement cette voix frappera d’épouvante ceux qui l’entendront. « Et de Sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants ». Sa parole atteint la conscience et réduit au silence les ennemis de la vérité. Elle sort de sa bouche pour exécuter le jugement des rebelles.

« Et Son visage, comme le soleil quand il luit dans sa force ». C’est le signe de la gloire suprême, universelle. C’est la plénitude de son autorité. Vous savez aussi, cher lecteur, que personne ne peut regarder le soleil. Devant la face du Fils de l’homme, autrefois ruisselante de crachats, les fronts les plus révoltés se courberont dans une confusion éternelle. Le Seigneur dit encore : « J’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles ». Les hommes ont mis Jésus à la dernière place mais la victime de toute leur haine est maintenant le Juge qui vengera l’outrage essuyé au sombre lieu du Crâne. Comme un agneau, Il se laissa meurtrir. La gloire du Père est intervenue pour ressusciter Jésus d’entre les morts et maintenant Christ tient « les clefs » de la mort et du hadès. Tous les prisonniers en détention préventive sortiront de prison pour comparaître à la barre de son tribunal.

Mais avant de juger, le Seigneur veut sauver. Et c’est ce que nous allons voir illustré d’une manière frappante dans notre chapitre du premier livre de Samuel. « Et ils trouvèrent dans les champs un homme égyptien, et ils l’amenèrent à David ; et ils lui donnèrent du pain, et il mangea, et ils lui donnèrent de l’eau à boire » (vers. 11). Cet homme trouvé par les serviteurs de David était un fils de cette vieille civilisation qui avait été jadis visitée par Joseph. L’Égypte avait vu des choses extraordinaires et, chose douloureuse à constater, elle n’en avait tenu aucun compte. Cet homme était donc étranger. Et vous, ami lecteur, êtes-vous étranger à la grâce de Dieu qui apporte le salut ? Êtes-vous étranger à la paix avec Dieu ? Êtes-vous étranger à la rémission de vos fautes ? Êtes-vous venu à Christ ? S’il n’en était pas ainsi, combien j’aimerais vous amener aujourd’hui au Sauveur !

Remarquez surtout quelle fut la première chose que les serviteurs de David donnèrent à ce malheureux homme. Ce fut du pain. En cet instant cet affamé reçut ce dont il avait le plus besoin ; on lui offrit ce qui convenait exactement à son état. À présent ce pain n’est qu’une figure du Seigneur Jésus. Lui est le pain de vie. N’a-t-il pas dit : « Moi, je suis le pain de vie ». Lecteur, avez-vous mangé de ce pain-là ? Hélas ! J’ai peur que vous ne soyez comme ce jeune homme égyptien. Écoutez ce que dit un prophète : « Pourquoi dépensez-vous l’argent pour ce qui n’est pas du pain » ? Vous avez dépensé ; —vous avez même « tout dépensé » comme le fils prodigue dans le pays éloigné. Et vous n’êtes pas rassasié. Pourquoi ? Parce que la nourriture de ce monde ne calmera jamais la faim d’un cœur. Le pain que l’Évangile vous offre est : « Le pain qui vient du ciel ». C’est Jésus et Lui seul qui « donne la vie au monde ».

De l’eau fut aussi généreusement offerte à ce moribond. Une outre est apportée. Il faut aller vite. L’instant est critique. Le temps presse. Un délai peut être fatal. Les lèvres du mourant sont humectées du précieux liquide, — lèvres desséchées et brûlantes d’un pauvre abandonné dans les mornes solitudes des champs. Trois jours et trois nuits ce malade avait été sans manger et sans boire. Trois jours et trois nuits complets, étendu sur la terre froide la nuit, et sous les ardeurs d’un soleil brûlant le jour, — on est loin de se sentir frais et dispos. Ah ! combien l’eau fut accueillie avec reconnaissance par ce malheureux ; il nous semble voir son regard de gratitude lorsqu’il ouvrit les yeux. Dois-je vous dire, cher lecteur, que si Jésus est le pain du ciel qui rassasie, Il est aussi l’eau qui désaltère. Les eaux de ce monde n’ont jamais étanché la soif d’aucun humain. Les eaux de ce monde n’ont jamais rafraîchi personne. Je dois même à la vérité de vous rappeler que toutes les sources de joie, de paix, de repos, de bonheur qu’il y a dans ce monde, sont des sources empoisonnées. Ce sont des sources qui tuent. Malheur à celui qui va se désaltérer à ces eaux-là. Une main invisible et criminelle a versé dans les eaux de la terre un poison qui ne pardonne pas. Cette main est celle de Satan, le pire ennemi des humains. Lecteur, le diable vous a voué une haine mortelle. Un poison plus redoutable que le venin d’aspic a été versé au fond de votre breuvage. Il y a aussi sur cette terre ce que la Parole désigne sous cette appellation, oh ! combien juste, « les citernes crevassées ». Elles « ne retiennent pas l’eau ». Ah ! quand la pluie a été abondante l’illusion est parfaite. Réjouissez-vous, la citerne est pleine. Votre joie ne sera pas de longue durée. Vous vous approchez quelques jours après, pâle et mourant de soif vers la citerne de vos rêves. Elle est vide. Il n’y a pas une goutte d’eau. La citerne était crevassée. L’eau a disparu, infiltrée dans les sables du désert. Il ne vous restera plus qu’à mourir après avoir fondé tant d’espérances sur ce qui n’était qu’une « citerne crevassée ».

Ainsi les hommes cherchent le repos la paix dans les plaisirs de ce monde. Pour les uns ce sont les plaisirs des sens ; pour les autres les joies et les satisfactions raffinées de l’esprit. Mais tout cela constitue des joies éphémères. Elles s’évanouissent comme une vapeur légère laissant dans le cœur l’amertume de la déception. Combien n’y a-t-il pas d’hommes qui cherchent une satisfaction dans les honneurs, dans les investigations passionnantes de la science, dans la pratique de vertus ? Combien nombreux sont ceux qui se figurent pouvoir être heureux lorsqu’ils posséderont des biens tels que maisons, vastes étendues de terrain, collections de tableaux ou d’objets rares. Salomon après avoir cherché et trouvé toutes ces choses a dû faire l’aveu que tout n’était que vanité. Lisez pour vous en convaincre le chapitre 2 de son livre intitulé « l’Ecclésiaste ».

Formant un contraste frappant avec les paroles de Salomon nous avons les paroles du Seigneur Jésus : « Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre ». Jésus avait déjà dit à la femme samaritaine : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ». Les serviteurs de David, dans l’histoire qui nous occupe, étaient des porteurs d’eau. Voyez-vous ce pauvre garçon abandonné ? Ah ! comme il a aspiré avec délices cette eau rafraîchissante. Comme il a bu à longs traits de cette eau bienfaisante et vivifiante. Et ce n’est pas tout car « ils lui donnèrent aussi un morceau de gâteau de figues sèches et deux gâteaux de raisins secs, et il mangea » (vers. 12). Cela, cher lecteur, nous suggère « la promesse de la vie présente et celle de la vie qui est à venir » (1 Timothée 4:8). Combien il est triste d’affronter les mille dangers de la vie sans une seule promesse pour soutenir et réconforter le cœur. Il est précieux de savoir que Dieu fait travailler toutes choses « ensemble pour le bien » de ceux qui L’aiment. Vous avez remarqué que ce ne fut qu’un morceau de gâteau que reçut l’égyptien affamé. Le reste du gâteau est resté entre les mains des serviteurs de David. Le Seigneur veut nous enseigner par cela que ce n’est que plus tard, quand nous serons avec Lui que la plénitude de la bénédiction sera réalisée, goûtée, appréciée. Ah ! l’éternité nous réserve de bien douces surprises. Et que nous enseignent les deux gâteaux de raisins, sinon qu’il y une joie profonde, intense dans le cœur lorsque celui-ci reçoit l’évangile. Nous sommes dans un monde de tristesse, mais, lecteur pouvez-vous vous associer au chant de ce cantique: « Je la connais cette joie excellente, — Que ton Esprit Jésus met dans un cœur » ?

« Et l’esprit lui revint, car il n’avait pas mangé de pain et n’avait pas bu d’eau, pendant trois jours et trois nuits » (vers. 12). L’état de ce garçon était des plus alarmants. Un médecin appelé à son chevet aurait manifesté à son égard les plus vives inquiétudes. En tous cas son pronostic eut été réservé. Songez que ce serviteur n’avait absorbé ni nourriture solide, ni liquide depuis trois jours et trois nuits. Il était expirant. Mais, oh ! miracle son « esprit lui revint ». C’est une résurrection. Il y a toutefois cette différence avec un pécheur. Le pécheur est mort. « Mort dans ses fautes et dans ses péchés ». Mais tout ce que l’état du pécheur nécessite, l’évangile le lui offre. Et c’est ainsi que vous pouvez, mon cher lecteur, passer aujourd’hui de la mort à la vie, simplement en acceptant le Seigneur Jésus.

« Et David lui dit : À qui es-tu ? et d’où es-tu ? Et il dit : je suis un garçon égyptien, serviteur d’un homme amalékite ; et mon maître m’a abandonné il y a trois jours, car j’étais malade » (vers. 13). David interroge maintenant ce jeune homme. La première question est celle-ci : « À qui es-tu » ? Nous nous trouvons en présence d’un cœur honnête et bon. Ce jeune homme va répondre très exactement à ce qui lui est demandé. Il faut dire au Seigneur Jésus toute la vérité et rien que la vérité. Alors le coupable apprend qu’il est gracié et pour l’éternité. « À qui es-tu » ? Êtes-vous à Christ ou appartenez-vous encore à Satan ? Dans le Cantique des cantiques la Sulamithe dit : « Je suis à mon Bien-Aimé ». Mais combien triste est votre condition si vous n’êtes pas au Seigneur. Satan est un mauvais maître. Il promet beaucoup mais il ne donne rien. Qui servez-vous ? À qui consacrez-vous votre temps ? À qui donnez-vous votre temps ? À qui donnez-vous votre vigueur et votre jeunesse ? Est-ce à Satan et au péché ? Êtes-vous asservi à vos passions et à vos convoitises ? Servez-vous Christ ou le monde ? La seconde question placée devant ce réchappé est : « D’où es-tu » ? Ah ! on peut être de la terre ou du ciel. On est d’en haut ou l’on est d’en bas. Si vous êtes de la terre vous êtes digne de pitié. La terre qui vous porte est semblable à une mère qui dévorerait ses enfants. Savez-vous que cette terre engloutit chaque jour 140000 de ses enfants ? Et la terre fournit chaque jour tout le bois nécessaire à la confection de ces 140000 cercueils. La terre envoie tous ceux qu’elle a portés sur sa croûte fragile dans l’éternité. Jamais elle n’a pu retenir personne. Et même si vous pouviez vivre toujours sur cette terre il ne faudrait pas que vous perdiez de vue que « les cieux et la terre de maintenant sont réservés... pour le feu, gardés pour le jour du Jugement et de la destruction des hommes impies ». Revenons à notre égyptien. Il entre dans la voie des aveux et je voudrais bien que vous fassiez comme lui. Il dit qui il est. « Je suis un garçon égyptien » c’est-à-dire « je ne suis pas du peuple de Dieu. Je suis étranger aux alliances de la promesse. Je n’ai pas droit de cité en Israël. Je suis un mondain ». Vous le savez, ami lecteur, l’Égypte dans la Parole, c’est le monde. « Serviteur d’un homme Amalékite ». Amalek dans l’Écriture représente la chair ennemie de Dieu, « inimitié contre Dieu », ne se soumettant pas à la loi de Dieu. Voilà donc un homme du monde et qui sert la chair, ses passions et ses convoitises. Est-ce votre cas ? Avez-vous fait cette même confession ? Je vous rappellerai que : « celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption ». Ce n’est pas impunément que l’on suit « la chair dans la convoitise de l’impureté » (2 Pierre 2:10). Chacun de nous est un arbre qui a porté du fruit et il s’agit de le reconnaître. Il n’y a pas de bénédiction pour celui qui ne confesse pas ses fautes.

L’égyptien aurait pu s’arrêter là. Il avait répondu exactement à ce qui lui avait été demandé. Mais cette épave à échoué sur une plage propice et heureuse. Il a trouvé quelqu’un à qui il peut ouvrir son cœur. Aussi d’ajouter : « Mon maître m’a abandonné ». Quelle histoire ! Quelle triste histoire ! Voilà le fait lamentable. Mais le motif de cet abandon le connaissez-vous ? Le voici : « J’étais malade ». C’est l’instant où cet adolescent aurait dû être l’objet de la plus tendre sollicitude. On soigne les malades et on ne les abandonne pas. Oui, mais le maître dont il est parlé ici est une image de Satan. Et c’est exactement de cette manière que le diable traite son personnel. Vous le servez, vous lui consacrez votre force, votre temps, vos biens. C’est très bien, mais il faut que vous sachiez sans plus tarder ce qui vous attend après votre service qui sera plus ou moins long. Satan se sert de vous et il favorisera votre fuite comme il avait favorisé celle de Jonas pour se rendre à Tarsis. Soyez persuadé que s’il n’y avait jamais eu un navire se rendant dans cette dernière ville et partant de Joppé, Satan en aurait eu un le jour où Jonas s’engagea dans la rue qui descendait au port. Le diable facilite l’homme pour s’éloigner de Dieu ; mais il y a un moment où l’homme n’est plus d’aucun profit pour le diable, alors Satan l’abandonne. Voyez-vous ce pauvre malade vaincu par la douleur ? Encore un pas. Il chancelle. Il tombe. Il est là sur le bord de la route implorant la pitié de son maître. L’abandon en un moment aussi critique signifie : la mort. Mais le maître n’a pas de pitié. Son cœur est dur, plus dur que le silex du chemin. Peut-être a-t-il menacé, rudoyé, brutalisé le malade. Puis voyant qu’il n’obtiendrait rien de lui il l’a laissé. Et c’est ainsi que ce jeune garçon attendait la mort. Voilà aussi la récompense pour tous les services que l’on rend à l’ennemi. Réfléchissez. Oui jeunes gens dont le cœur est rempli du monde et de ses vanités, réfléchissez Satan est dur et il n’a compassion de personne. Vous le supplierez et il ne vous répondra pas. Quand les forces vous manqueront, quand votre santé sera ruinée, vous ferez la lugubre expérience de ce que je vous dis dans ce petit traité. Vous connaîtrez l’abandon de vos amis, l’indifférence et l’égoïsme du monde, les terreurs de l’agonie, les angoisses en face de la mort. Le front couvert d’une froide sueur, grelottant, vous implorerez et vous vous souviendrez peut-être de ces lignes que j’ai tracées pour vous ce soir. Certes je ne vous souhaite pas d’en arriver là. Mais je dois vous rapporter fidèlement l’Écriture qui affirme et atteste que l’exultation du méchant est de courte durée. L’heure sonne où immanquablement Dieu laisse l’homme seul, absolument SEUL, avec son maître, avec ses péchés, ET AVEC LA MORT.

« Nous avons fait une incursion au midi des Kéréthiens, et sur ce qui est à Juda, et sur le midi de Caleb, et nous avons brûlé Tsiklag par le feu » (ver. 14). On est étonné d’entendre une semblable confession. Ce jeune homme aurait pu dire : « Mon maître et ses serviteurs ont fait »... Mais non, il veut tout confesser. Le plus grand péché qu’il a commis il le cite le dernier ; c’était aussi la dernière faute commise. C’est comme s’il disait : « Je me suis moi et les autres promené dans la ville avec une torche pour incendier tes maisons, c’est moi qui t’ai fait souffrir, c’est moi qui t’ai fait pleurer, c’est moi qui ai brûlé Tsiklag par le feu ». Ne croyez-vous pas qu’un langage véridique plaît au Seigneur ? Avez-vous confessé vos fautes ? Avez-vous découvert vos péchés devant Dieu ? Oh ! que le Seigneur vous accorde de le faire sans plus tarder car il est écrit : « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera pas, mais celui qui les confesse et les abandonne, obtiendra miséricorde » (Proverbes 28:13). Que va faire David en présence d’un si grand coupable ? Notez bien que c’est un jeune homme étranger et ennemi du peuple de Dieu. David va-t-il donner l’ordre de le transpercer ? Précédemment David avait dit : « Ceignez votre épée ». Va-t-il maintenant commander à un de ses soldats de se jeter sur ce misérable incendiaire ? Oh ! non, ce serait méconnaître le cœur de David. Écoutez plutôt la touchante proposition faite à ce jeune garçon.

« Et David lui dit : Me ferais-tu descendre vers cette troupe ? Et il dit : Jure-moi par Dieu que tu ne me feras pas mourir et que tu ne me livreras pas en la main de mon maître, et je te ferai descendre vers cette troupe » (v. 15). Quelle offre que celle qui est faite au coupable ! « Veux-tu me servir » ? Alors l’Égyptien lève la tête. Il veut des certitudes. C’est lui qui pose ses conditions. N’avez-vous jamais entendu parler d’une chose semblable ? Au bureau de l’enrôlement une nouvelle recrue accepte-t-elle les conditions qui lui sont faites ou est-ce celui qui s’engage qui formule ses exigences ?

« Jure-moi par Dieu que tu ne me feras pas mourir... ».. Le pauvre abandonné veut être assuré d’avoir la vie sauve. Or la vie est, vous le savez, la part du croyant en Jésus. N’est-il pas écrit : « Moi, je suis venu afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance ».

« Et que tu ne me livreras pas en la main de mon maître ». C’est la deuxième condition. Ce jeune garçon veut être assuré de ne pas retomber entre les mains de son ancien maître. C’est comme s’il disait : « Je veux la liberté ». Remarquez que c’est aussi là, la part de celui qui vient au Seigneur. Il est dit aussi : « Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant ». Lisez le dernier paragraphe du chapitre 6 de l’Épître aux Romains, vous verrez qu’il y a six fois le mot « esclave ». Et puis, remarquez bien ceci : « Quel fruit donc aviez-vous alors des choses dont maintenant vous avez honte » ? Quel fruit avait cet égyptien ? La maladie, l’abandon, le jeûne, la soif, la mort devant lui—le jugement si David avait agi à son égard selon ce qu’il méritait.

Étant assuré d’avoir la vie sauve et de ne pas être livré entre les mains de son ancien maître, ce jeune réchappé va pouvoir servir David. Voilà le 601 ème soldat de David et nous le trouvons dans le service d’éclaireur. C’est lui qui va faire descendre David et ses légionnaires vers cette troupe. Il marche en avant. C’est aussi ce que font presque toujours les nouveaux convertis.

Maintenant, occupons-nous encore un instant des rebelles : « Et voici, ils étaient répandus sur la face de tout le pays, mangeant et buvant, et dansant, à cause de tout le grand butin qu’ils avaient enlevé du pays des Philistins et du pays de Juda » (vers. 16). Le monde de nos jours ne fait pas autrement. David était prêt à fondre sur ces Amalékites et ceux-ci livraient leurs cœurs à la joie. Le Seigneur Jésus va aussi exécuter le jugement et le monde agit comme si la juste vengeance du Fils de Dieu était un mythe. Mais n’est-il pas écrit : « Quand ils diront : Paix et sûreté, alors une subite destruction viendra sur eux » ? (1 Thessaloniciens 5:3).

« Et David les frappa depuis le crépuscule jusqu’au soir du lendemain, et aucun d’eux n’échappa, sauf quatre cents jeunes hommes qui s’enfuirent montés sur des chameaux » (vers. 17). Le châtiment des coupables a duré tout un jour. Ce jour nous fait penser au jour du Seigneur qui est aussi un jour de jugement. Sans doute il ne comporte pas vingt-quatre heures comme un jour solaire, car c’est une période qui est désignée par ce terme. Mais c’est la colère et le jugement qui le caractérisent. Ce jugement atteindra tous les ennemis de Christ qu’il s’agisse des Juifs ou des Gentils. Comme David a surpris ces hommes amalékites en flagrant délit d’orgie et de débauche, au moment où l’hilarité, la joie semblaient parvenir à leur paroxysme,—ainsi quand les hommes se croiront en sécurité, l’épée vengeresse transpercera les rebelles. Personne n’échappera. Je vous conseille, cher lecteur, de fuir le courroux divin. Quatre cents jeunes hommes ont jadis fui, montés sur des chameaux. C’était un moyen rapide de locomotion et ils en profitèrent. La civilisation a créé de nos jours des engins qui permettent de voyager sur mer et sous mer. On voyage dans les airs et l’on explore la stratosphère. Malgré les vitesses qui sont réalisées, malgré la rapidité des avions ou des sous-marins, quand le jugement sera là, PERSONNE NE POURRA ÉCHAPPER. C’est l’Écriture qui le déclare. Pesez et méditez la force de ces termes : « ils n’échapperont point ».

Le Seigneur Jésus viendra du ciel « avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus ; lesquels subiront le châtiment d’une destruction éternelle de devant la présence du Seigneur et de devant la gloire de sa force » (2 Thessaloniciens 1:8-9). C’est ainsi que Dieu avertit les hommes car Il avertit toujours avant de juger.

Dans les versets qui suivent l’arrivée de David dans le camp d’Amalek, nous trouvons le grand sujet des récompenses. David vient vers les deux cents hommes qui avaient été trop fatigués pour le suivre et qui étaient restés au torrent des Besçor. Écoutez quels furent le statut et l’ordonnance proclamés en ce jour concernant le butin : « Car telle qu’est la part de celui qui descend à la bataille, telle sera la part de celui qui demeure auprès du bagage : ils partageront ensemble » (vers. 24). Le Seigneur regarde au dévouement. Il regarde aux motifs et aux mobiles du cœur. Il apprécie l’amour d’un cœur pour Lui, la consécration à son service, la fidélité pour le maintien de Ses intérêts. Le dévouement étant le même, la récompense est identique. Saisissez-vous cela ?

Et quelle sera ma conclusion ? Servir Christ est une joie en vérité bien douce pour le cœur. Il vaut la peine de servir le Seigneur car Il est un bon maître. Qu’importe les difficultés, l’opposition que l’on rencontre dans le chemin ! Le chrétien sait qu’il marche sous un étendard qui le conduit de victoire en victoire. Seuls, ceux qui sont du côté du Seigneur se trouvent DU BON CÔTÉ.

Et les autres ? Soldats d’une troupe qui marche à la défaite, fuyez votre bannière. Désertez votre chef. Passez dans les rangs de l’Armée du Seigneur. N’attendez pas plus tard car il se pourrait que cela fut trop tard, si vous hésitiez davantage. Décidez-vous aujourd’hui pour Christ. Recevez toute la bénédiction que le Seigneur veut nous donner et servez-Le, oui, SERVEZ-LE LUI SEUL ET POUR TOUJOURS.

 

Oh ! quand verrons-nous resplendir

Ce jour où doit paraître

Celui qui du ciel va venir,

Jésus-Christ, notre Maître ?

Sainte journée,

Terme de nos travaux.

Foi couronnée,

Délicieux repos.

Chrétiens, encore un peu de temps,

Et le Seigneur de gloire

Viendra donner aux combattants

L’éternelle victoire.

 

 

 

4                        HISTOIRE D’UNE FÊTE — Évangile selon Jean ch. 5

 

(Maurice Capelle – Rayons de lumière n° 4)

 

« Car le Père aime le Fils, et lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même, et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’admiration ».

Quelle belle déclaration que celle-là. Quel travail merveilleux que celui que Dieu poursuit envers des êtres tels que nous. Ce travail est bien de nature à nous remplir d’ « admiration ». La Parole de Dieu déroule devant nous le panorama des opérations sublimes de la destruction des œuvres du diable et de l’entrée finale de l’homme dans la présence de Dieu.

La portion de l’Écriture qui nous occupe maintenant, nous parle d’une fête des juifs. Il y avait autrefois, en effet, un certain nombre de fêtes qui, annuellement étaient célébrées à Jérusalem. Dans un sens, ces fêtes différaient totalement de celles qui étaient célébrées chez les nations, c’est-à-dire chez ceux qui se trouvaient dans les ténèbres du paganisme. Les fêtes des juifs avaient été instituées par ordre divin. Elles devaient glorifier, exalter, magnifier, célébrer le Dieu d’Israël. Chacune d’elles rappelait quelque chose de spécial. Mais toutes commémoraient une délivrance ou une bénédiction de Dieu à l’égard de son peuple. Voyez, par exemple, la Pâque. Le souvenir de la libération du peuple, de sa sortie d’Égypte, était lié à ce jour solennel. La fête des tabernacles, qui comme nous le savons, se célébrait pendant sept jours, quand Israël avait recueilli les produits de son aire et de sa cuve, rappelait, sans doute, l’abondance des récoltes, mais aussi l’introduction dans le pays après le désert brûlant affronté pendant de si longues années. Les fêtes donc, ordonnées par Dieu, revêtaient un éclat incomparable lorsqu’elles se déroulaient selon la stricte observance des oracles divins. Jéhovah donnait à son peuple d’éprouver le sentiment de Sa présence bénie. Israël jouissait d’un bonheur, d’une allégresse inconnus chez les païens.

Ce qui précède, va nous permettre, ami lecteur, de poser déjà un premier jalon. Pour qu’une fête apporte véritablement la joie, il faut que Dieu y trouve Sa place. Il est indispensable que Dieu puisse se trouver dans nos fêtes, qu’il s’agisse de la famille ou d’un cercle de personnes encore plus étendu. Supposons un instant que le Seigneur Jésus soit exclu de nos réjouissances. Y aura-t-il vraiment « réjouissance » ? Pas du tout. La fête est illusoire. L’ennui, la déception, le chagrin, l’anxiété viennent inévitablement troubler nos cœurs et les faire soupirer. Et pourtant, ne voyons-nous pas constamment autour de nous le monde cherchant à se réjouir, le Seigneur Jésus étant absent ? Que dis-je ? Il est même soigneusement écarté, évité, évincé. Ceci n’est pas nouveau. Notre chapitre va nous le prouver. Dois-je parler, ne fût-ce que pour mémoire, des fêtes païennes ? Dans l’antiquité, elles étaient célébrées et on laissait les plus sinistres et les plus viles passions se donner libre cours. La cruauté la plus sauvage, les crimes les plus odieux, les pires folies étaient amenés, introduits par ces soi-disant réjouissances. Tout le monde a entendu parler des cirques romains et de leurs atrocités. Eh ! bien, le monde n’a pas changé, il est exactement le même aujourd’hui qu’autrefois. Si la forme extérieure des fêtes a changé, au fond elles ne sont de nos jours comme dans le passé, que les instruments dont Satan se sert pour assoupir et endormir les consciences.

Certes, la civilisation a exclu des fêtes du 21° siècle le côté barbare et le raffinement de cruauté qui existaient jadis. Mais, la dépravation de l’homme est-elle moindre ? La corruption est-elle moins accentuée ? Le vice est-il moins révoltant ? Lecteur, soyez honnête et reconnaissez qu’en dépit des apparences, l’homme est resté le même. Il se complaît dans les vanités, dans l’orgueil, dans les désirs coupables.

Il y a une chose particulièrement douloureuse à constater : c’est que le monde donne très souvent un caractère religieux à ses réjouissances, fêtes, cérémonies, commémorations, jubilés, centenaires, etc… En réalité, toutes ces choses ne sont que la glorification de l’homme et en même temps, celle de Satan.

Les fêtes des Juifs devaient revêtir un caractère tout à fait différent de celui des fêtes mondaines. Tout devait parler de Dieu et de Son amour. Tout laissait supposer que la joie, le bonheur, l’allégresse seraient intenses. Les fêtes, n’avaient-elles pas, chez les enfants d’Israël une origine divine ? N’était-ce pas l’Éternel Lui-même qui en avait réglé les grandes lignes, les dispositions générales, comme aussi les plus minutieux détails ? C’est à Jérusalem, la métropole du pays que les adorateurs devaient se rendre en de semblables circonstances. Aussi, les personnes affluaient-elles de toutes parts, depuis Dan jusqu’à Beër-Shéba. Les maisons n’étaient pas alors assez vastes, pour loger tous les fidèles venant jouir des bénédictions promises.

Jésus, le Fils de Dieu, le Messie promis se rend aussi à la fête dont il nous est parlé dans ce chapitre 5 de l’évangile selon Jean. C’est pourquoi, au premier abord, il semble que jamais une fête ne s’est présentée sous de plus heureux auspices. Eh ! bien, cher lecteur, cela vous surprendra peut-être, mais c’est précisément à cause même de la présence du Seigneur Jésus à Jérusalem que cette cérémonie juive, fut complètement manquée. N’oublions pas, que Jésus seul peut donner aux réjouissances leur signification véritable. Supposez un instant que Jésus n’eût pas été là. Librement on aurait pu donner le change à ceux qui étaient accourus des confins d’Israël. Souvent, on agit de cette manière. On se réjouit, mais hélas ! c’est extérieurement. On s’enveloppe d’un manteau de formalisme. On célèbre une fête, quand au contraire il faudrait se lamenter, se couvrir d’un sac et s’asseoir dans la cendre. Jésus présent, le masque tombe. Il est, Lui, la vraie lumière. L’homme se sent repris dans sa conscience. La lumière juge tout, manifeste tout. Là, où l’état moral est mauvais, la présence du Fils de Dieu amène la confusion chez ceux qui voulaient, envers et contre tout, célébrer une fête. Les Juifs ne veulent point déroger aux principes établis, à la tradition, aux habitudes, aux coutumes en usage parmi la nation. Mais, je le répète, Jésus étant là, au point de vue humain, tout est gâté.

« Jésus monta à Jérusalem ». Les œuvres mauvaises vont être reprises. Ce qui, selon les apparences est à l’honneur de Jéhovah, en réalité, revêt un caractère de pure forme. Le Seigneur Jésus n’a-t-Il pas dénoncé cet état, quand Il a dit : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi ; ils m’honorent en vain, enseignant, comme doctrines, des commandements d’hommes » (Marc 7:6-7). Aussi, si Jésus monte à Jérusalem, ce n’est certainement pas pour s’associer à la fête, mais bien plutôt pour démasquer les hypocrites et reprendre ceux qui prétendent, malgré leur état de péché et de ténèbres, honorer le Dieu d’Israël. Toutefois Jésus fera plus que cela. Il indiquera la seule manière, le vrai moyen de se réjouir. Et notez que cela est vrai, qu’il s’agisse de la joie dans la partie céleste du royaume, comme aussi de la partie terrestre de ce même royaume.

Ici, je dirai, entre parenthèses qu’il y aura en effet une fête continuelle pendant le règne millénaire du Fils de l’homme. Pour ce qui est de la Jérusalem terrestre, Jésus, le Messie, le Roi des Juifs, régnera sur Son trône au milieu d’un peuple de franche volonté. « À l’accroissement de Son empire, et à la paix, il n’y aura pas de fin… » (Ésaïe 9:6). « Le désert et la terre aride se réjouiront ; le lieu stérile sera dans l’allégresse, et fleurira comme la rose ; il fleurira abondamment… » (Ésaïe 35:1). Telle sera la condition du pays. Celle de ses habitants ne sera pas moins bénie. « Il n’y aura plus, dès lors, ni petit enfant de peu de jours, ni vieillard qui n’ait pas accompli ses jours. Car le jeune homme mourra âgé de cent ans, et le pécheur âgé de cent ans sera maudit » (Ésaïe 65:20). De plus, Jérusalem sera le lieu vers lequel afflueront les richesses des nations. Cette belle fête millénaire est décrite d’une manière admirable dans la Parole. Israël sera béni. Jérusalem sera rebâtie. La terre tout entière participera à cette joie universelle. Satan sera lié. La puissance du mal sera brisée ; le méchant sera retranché chaque matin. La création ne soupirera plus, comme elle l’a fait pendant si longtemps. Mais, il nous faut aussi dire quelques mots au sujet de la Jérusalem céleste. La joie qui débordera sur la terre, l’exultation, l’épanouissement de la félicité, les chants de triomphe ne seront autre chose que l’écho d’une bénédiction autrement profonde : celle des fils de Dieu dans la gloire. La sainte cité, descendant du ciel d’auprès de Dieu aura « la gloire de Dieu ». Et, remarquez-le bien, cher lecteur, il y aura un accord absolu, une harmonie parfaite entre le côté terrestre et le côté céleste du royaume… entre la Jérusalem qui sera édifiée sur la terre et la Jérusalem céleste. De la même manière nous savons qu’il y a maintenant, une concordance admirable entre le travail du Père et le travail du Fils. Ne lisons-nous pas : « le Fils ne peut rien faire de Lui-même, à moins qu’Il ne voie faire une chose au Père… » ? Quel travail ! Quel amour ! Quel unité de pensées ! Quelle communion !

Revenons à notre chapitre. Donc, « Jésus monta à Jérusalem ». Cette ville n’est pas la Jérusalem terrestre future, ni la Jérusalem céleste dont nous venons de parler il y a un instant. Nous ne sommes pas encore au moment où le travail de Dieu est achevé. Le Seigneur ne se repose pas encore dans Son amour. Au contraire, le travail divin se poursuit, se développe et le Seigneur, dans la portion de l’Écriture qui nous occupe, va poser les principes fondamentaux qui permettront l’épanouissement complet de toute joie, qu’il s’agisse du ciel ou de la terre. Le Seigneur Jésus est vu dans ce chapitre 5 de l’évangile selon Jean sous trois différents aspects. À considérer ces choses, ces trois positions successives du Fils de Dieu, il découle pour nous une immense bénédiction. Puisse l’Auteur de toute grâce excellente nous accorder de suivre attentivement ce sujet et de recueillir les paroles du Sauveur adorable, afin que nous soyons « dans l’admiration ». Ah ! le Fils de Dieu est venu dans l’abaissement, mais, s’Il a pris cette place, c’est afin de nous faire don de la grâce de Dieu. Bientôt, Il sera vu, Lui le Fils de l’homme, le Sauveur des pécheurs dans les splendeurs de la gloire qui Le couronnera. Que notre ardent désir, le soupir profond et continuel de nos âmes soit de le suivre et d’obéir à Sa voix. Alors, il nous sera donné, cher ami lecteur, de faire la fête avec Lui. Ce sera une fête que rien jamais ne troublera. Elle ira s’amplifiant toujours plus, dans cet infini que l’Écriture appelle le « jour d’éternité ».

Nous ignorons quelle était la fête des Juifs qui se célébrait au moment où Jésus est allé à Jérusalem. D’autres fêtes sont mentionnées par Jean, l’évangéliste. C’est ainsi que nous trouvons la Pâque, la fête des Tabernacles. Nous ignorons, je le répète quelle était la fête qui a motivé le voyage de Jésus à Jérusalem. De plus nous ne savons pas, si le Seigneur était seul ou si d’autres personnes sont allées en Sa compagnie. Une chose est certaine : dans l’état de péché où se trouvait le peuple, aucune cérémonie ne pouvait avoir la sanction, l’approbation, le sceau du Seigneur. Ce dernier ne pouvait en aucune manière s’associer à ce qui, au fond, n’était que ritualisme, superstition, ténèbres et incrédulité. Et malgré ces choses, en dépit de toute cette hypocrisie, on avait la haute prétention d’honorer et de glorifier, de vénérer et d’adorer Jéhovah.

Non. Pour le Seigneur Jésus, monter à Jérusalem est tout autre chose que prêter Son concours à une nouvelle démonstration d’apparences sans vérité et de profession sans vie. Pour le Fils de Dieu se diriger vers la ville coupable, c’est accomplir un lugubre voyage et je m’en vais vous dire tout de suite pourquoi. Ce voyage n’est que le prélude d’une marche suprême que Jésus effectuera bientôt et où les ombres de la croix se changeront en de terrifiantes réalités. Vous avez peut-être remarqué que plusieurs fois dans la Parole de Dieu, nous avons des détails concernant le dernier voyage du Sauveur. « Voici, nous montons à Jérusalem, et toutes les choses qui sont écrites par les prophètes touchant le fils de l’homme seront accomplies : car il sera livré aux nations ; on se moquera de lui, et on l’injuriera, et on crachera contre lui ; et après qu’ils l’auront fouetté, ils le mettront à mort ; et le troisième jour il ressuscitera » (Luc 18:31-33). Il est donc plus qu’évident que ce n’est pas pour s’associer à une joie artificielle, que Jésus est monté à Jérusalem. C’est bien plutôt pour mettre au grand jour le dernier voyage qu’Il entreprendrait ayant devant Lui la croix et son infamie, le péché et son abjection, les pécheurs et leur contradiction, la coupe avec la colère du Dieu saint offensé, la justice divine avec son glaive redoutable dirigé contre Lui, la sainte et glorieuse Victime. Voilà quelles sont les choses que le Seigneur Jésus entrevoyait en montant à Jérusalem.

Le Fils bien aimé du Père ne pouvait sanctionner de Son approbation une fête où chacun cherchait sa propre gloire et où, par contre, la gloire de Dieu était foulée aux pieds. Il ne pouvait aucunement célébrer publiquement un jour solennel quand le péché s’étalait dans toute sa laideur, quand l’hypocrisie se montrait comme aussi l’incrédulité. L’amour de Dieu n’était ni chez les pharisiens, ni chez les sadducéens, ni chez les hérodiens. Aussi longtemps que la question du péché ne sera pas résolue, il n’y a pas, pour le Seigneur Jésus, de fête possible. Il faut que la Parole de Dieu manifeste tout… que les rayons de l’amour de Dieu pénètrent dans les cœurs. Mais pour l’instant, que voyait le Fils de Dieu ? Des cœurs égoïstes, haineux, rusés et désespérément malins, haïssant Dieu et se haïssant l’un l’autre. L’homme est en effet souillé de la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête. Au lieu de la foi, qui croit Dieu sur parole, les Juifs orgueilleux se berçaient de vaines illusions et se reposaient sur de vagues espérances. Mais Celui qui a les yeux trop purs pour voir le mal, monte à Jérusalem en grâce. Il va sonder les cœurs et les reins. N’est-Il pas venu pour faire la volonté de Son Père ? Pour amener des enfants à la gloire ? Il est venu s’offrir en sacrifice. Il a été manifesté pour ôter le péché du monde. C’est pour accomplir cette œuvre qu’Il montera à Jérusalem ? Il dressera résolument Sa face vers cette ville où Il fera par Lui-même la purification de nos péchés. C’est là qu’Il répandra Son sang précieux. Lecteur, aimez-vous à contempler ce cher Sauveur allant ainsi pour nous au devant du jugement d’un Dieu irrité à cause du péché ? Quelle abnégation chez le Seigneur. Quel renoncement sublime. Quel amour insondable. Oui, Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures… Il a été livré pour nos offenses. Voilà la signification exacte, véritable, du voyage suprême que le Seigneur de gloire entreprendra vers Jérusalem. Il est bon de nous souvenir de ces choses. Saisir ces vérités par la foi, est le point de départ d’une vraie délivrance de Satan, de la mort, du péché. Le premier acte qui nous prépare pour une fête éternelle est la croix.

Dans la portion de l’Écriture que nous considérons plus spécialement maintenant, l’heure de la croix n’a, sans doute, pas encore sonné. Mais cette heure s’approche et c’est pour ce moment unique que le Fils du Père est venu sur la terre. En attendant, la haine des hommes doit être pleinement mise en évidence. Les âmes qui soupirent doivent être visitées en grâce. Tout ce que nous avons dit précédemment prouve surabondamment ce que j’ai déjà exprimé, savoir que Jésus ne montait pas à Jérusalem comme les autres, pour célébrer une fête des Juifs mais pour tout mettre en lumière. Aussi nous lisons qu’Il se rendît en un point de la ville le moins apte, le moins favorable, le moins propice pour mettre de la joie et de l’allégresse dans le cœur. Jésus porta ses pas vers la porte des brebis où il y avait un réservoir d’eau appelé en hébreu Béthesda. La porte des brebis nous rappelle que le Sauveur a dit : « En vérité, en vérité, je vous dis que moi je suis la porte des brebis » (Jean 10:7). Quant au réservoir de Béthesda rien ne saurait montrer davantage combien l’homme naturel a besoin de recevoir la grâce. Les cinq portiques abritaient, couchés, une multitude d’infirmes, d’aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs. Les malheureux qui étaient là attendaient le moment convenable pour être plongés dans l’eau et être ainsi guéris. Ils ne devaient pas s’absenter. Ils ne devaient pas se décourager. Bien au contraire, ils devaient manifester une attention soutenue. Ils attendaient tout de Dieu et apprenaient à dépendre de Lui seul. Considérez un instant, cher lecteur, ce tableau affreux. Les cinq portiques regorgeaient de malades. Parmi ceux-ci il y en avait un surtout qui, au point de vue humain, présentait l’état le plus misérable. « Or il y avait là un homme infirme depuis trente-huit ans » (Jean 5:5). À cause de son impuissance complète, plusieurs fois il avait manqué l’occasion d’être guéri. Trois mots pouvaient définir sa position critique : attente, impuissance, déception.

C’est ce malheureux homme que Jésus aborde par ces mots : « Veux-tu être guéri ? » Quel moment sans pareil pour cette pauvre épave. Chez lui, toute illusion s’était à jamais évanouie. Aussi nous entendons cette confession sortir de sa bouche : « Seigneur, je n’ai personne qui, lorsque l’eau a été agitée, me jette dans le réservoir ; et, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi ». Seule la grâce peut former dans un cœur une semblable réponse : « Je n’ai personne. Et moi je suis incapable de faire le chemin ». Mais Jésus a dit : « Moi, je suis le Chemin ». L’âme peut expérimenter ainsi ce qu’est la délivrance. Oui, le paralytique n’entretient plus dans les retraites cachées de son cœur de vains espoirs. C’est pourquoi Jésus peut lui dire : « Lève-toi, prends ton petit lit, et marche ». Quel tableau que celui qui s’offre à présent à nos yeux. « Et aussitôt l’homme fut guéri, et il prit son petit lit, et marcha ». Un homme qui a été couché si longtemps sur un lit de souffrance porte maintenant son lit sur ses épaules et quitte définitivement Béthesda et toutes ses douleurs.

Il est vrai que l’on arrête le paralytique guéri : « C’est un jour de sabbat ; il ne t’est pas permis de prendre ton petit lit ». Que peut l’homme lorsque la puissance de Dieu se déploie ? Rien. Toutefois il y a quelque chose qui ne peut être contesté. Le Fils de Dieu est l’Auteur d’une guérison miraculeuse. Quelle dureté de cœur cependant chez les hommes les plus religieux, mais qui ne sont jamais encore entrés en contact avec la grâce ! Quelle froideur ! Quel formalisme ! Et n’est-il pas frappant de constater que l’activité de l’amour met tout de suite en mouvement l’égoïsme, la jalousie, la partialité, l’orgueil, toutes ces choses viles et basses qui sont à l’état latent dans le cœur naturel et qui s’agitent et se soulèvent comme les vagues de la mer, à la première occasion ?

Et voilà les personnes qui prétendent célébrer une fête selon Dieu, se réjouir en Sa présence. Certes, l’amour est absent et on ne trouve que des pensées humaines au lieu de la Parole divine. Malgré toute cette opposition des Juifs, celui qui a été guéri montre publiquement le lit sur lequel il était autrefois couché. N’en est-il pas exactement de même aujourd’hui du pécheur délivré par l’œuvre de la croix. Il confesse désormais que Jésus l’a sauvé. Il a recouvré la vie. Il marche au milieu du monde avec l’assurance de sa délivrance. Ainsi en est-il du pécheur converti. La guérison du paralytique illustre ces vérités d’une manière saisissante.

Plus tard, Israël sera restauré comme nation. Les membres secs, les os répandus dans une plaine immense seront arrosés, vivifiés, fécondés par l’Esprit de Dieu. Ce qui n’exprime actuellement que la mort, reprendra vie et ainsi s’accomplira l’Écriture qui dit : « Tout Israël sera sauvé ». Les infirmités disparaîtront. Ceux qui s’opposent à la bénédiction apportée par Jésus ici-bas, seront jugulés ; le jugement précédera le règne glorieux et bienheureux du Seigneur Jésus-Christ.

Ah ! combien l’homme est malheureux quand il est étranger à la vie de Dieu ! Mais voici la plénitude de la grâce souveraine : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie ». La vie éternelle ! Telle est la part du croyant. La question du péché a été examinée et résolue en dehors de toute participation humaine. L’œuvre étant accomplie, le pécheur est invité à jouir pleinement de la victoire remportée par Christ à la croix. « Le Fils vivifie ceux qu’Il veut » : c’est à dire tous ceux qui consentent à reconnaître qu’en eux-mêmes ils sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés. Moyennant l’acceptation de cette vérité, Dieu nous comble de toutes Ses faveurs et nos cœurs débordent de louanges.

« Après ces choses, Jésus le trouva dans le temple… » Voici la troisième étape du paralytique. Après la délivrance, le salut, on confesse de sa bouche. Puis, ce sont les actions de grâce, les cantiques d’allégresse, les accents de reconnaissance. Sans doute, nous examinons ici une scène qui se déroule à une époque précédant le déploiement de la grâce dans sa plénitude. Mais les principes sont là, et maintenant, avec la lumière du Saint-Esprit, nous pouvons considérer ces choses de plus près. Le temple est un endroit qui correspond pour nous aux lieux célestes. Le temple avait été bâti au commencement, selon les données et les plans fournis par la sagesse divine. Pour un vrai israélite, c’est dans le temple que les louanges revêtaient leur véritable caractère. Ne lisons-nous pas que lorsque le roi Ézéchias fut guéri de son ulcère il dit : « Nous jouerons de mes instruments à corde tous les jours de notre vie, dans la maison de l’Éternel ». Si le paralytique est au temple, le Seigneur y est aussi. Jésus lui dit : « Voici, tu es guéri ; ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive ». Il est question désormais d’une marche entièrement en rapport avec la position nouvelle. Les effets du péché ont été détruits par le Seigneur Jésus, de sorte que maintenant le chrétien doit avoir horreur du péché. Il doit vivre uniquement pour Dieu. Tel est l’enseignement que nous retirons du Seigneur : Ne pèche plus. Ce même principe se retrouve dans toute la Parole de Dieu : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père… »

Portons, encore un instant, nos regards en avant et considérons les radieuses beautés du jour millénaire. Tous monteront au temple où brilleront et rayonneront les splendeurs du Fils de l’homme glorifié. Les rois de la terre reconnaîtront la seigneurie de Jésus. Toute trace de péché aura disparu ou du moins ne sera pas tolérée.

Le paralytique connaît Celui qui l’a guéri. Il quitte le temple. Il sort. « L’homme s’en alla et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri ». Il y a là une vraie reconnaissance chez cet homme. Il dit en substance : « C’est Jésus qui m’a guéri. Il m’a délivré. J’étais infirme mais maintenant j’ai le libre usage de mes membres. C’est à Jésus que je dois cela ». L’épître aux Romains nous dit : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé ». « Car du cœur on croit à justice et de la bouche on fait confession à salut ».

L’homme guéri rend de son Maître un vrai témoignage. Quel ordre moral sublime nous avons en tout cela ! D’abord, c’est la guérison. Ensuite, il nous faut quitter le lieu où le péché nous retenait : abandonner les associations anciennes, laisser les vieilles habitudes, déserter les compagnies que nous fréquentions autrefois. Puis, nous devons montrer aux yeux du monde, dans le cercle de nos relations, parmi nos voisins et nos proches, que par les meurtrissures du Sauveur nous sommes guéris. Cela en adorant et en bénissant le Seigneur qui a eu compassion de nous. Quelle joie de pouvoir encore rendre un témoignage public à la puissance, et à l’amour qui nous a cherchés et trouvés. Tout est là : guérison, séparation, adoration, confession. Quel beau tableau de la vie d’un pécheur sauvé par Jésus des eaux profondes du péché et de la mort. Cette œuvre est celle de Dieu dans une âme. Puis-je vous demander, cher lecteur, si une œuvre semblable s’est jamais opérée dans votre cœur ? Avez-vous la guérison ? Mais d’abord avez-vous réalisé votre misère, votre incapacité comme le paralytique du portique de Béthesda ? Avez-vous la guérison de ce mal affreux qui vous ronge et qui vous entraîne rapidement vers l’éternel malheur ? Savez-vous ce que c’est que de marcher dans une sainte séparation et du mal et du monde ? Êtes-vous un adorateur ? Confessez-vous Jésus ? Rendez-vous témoignage ? Le paralytique a passé par ce chemin-là. Sa conduite constitue un saisissant contraste avec celle des foules qui n’avaient point dans leur cœur la lumière de l’amour de Dieu, mais qui, en réalité, n’avaient que de la méchanceté et de la haine.

« Et à cause de cela les Juifs persécutaient Jésus et cherchaient à le faire mourir, parce qu’il avait fait ces choses en un jour de sabbat ». La grâce excite l’animosité des Juifs. Mais Jésus va s’occuper des foules. « Mais Jésus leur répondit : Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille ». Le Seigneur est accusé de violer le sabbat. Il est monté à Jérusalem. Il est allé au réservoir de Béthesda, aux portiques encombrés de malades. Il a guéri un infirme. Il l’a rencontré dans le temple. Les foules sont au comble de la surexcitation à cause du miracle lui-même et à cause du témoignage irrécusable que celui qui a été l’heureux bénéficiaire de la grâce, a rendu à Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur des pécheurs.

De plus le Seigneur Jésus est accusé de se faire égal à Dieu. C’est ce que nous lisons au verset 18 : « À cause de cela donc, les Juifs cherchaient d’autant plus à le faire mourir, parce que non seulement il violait le sabbat, mais aussi parce qu’Il disait que Dieu était Son propre Père, se faisant égal à Dieu ». Le Seigneur Jésus a dit il y a un instant : « Mais Jésus leur répondit : Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille ». Le travail de l’homme est vain. Seul le travail du Père et du Fils subsistera à toujours. Mais à présent Jésus ajoute : « Le Fils ne peut rien faire de Lui-même, à moins qu’Il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que Celui-ci fasse, cela, le Fils aussi de même le fait ». Dans le ciel et sur la terre l’accord est parfait entre le Père et le Fils. Que c’est grand ! Que c’est beau ! Quel spectacle que celui-là, lecteur ! Tout ce qui se fait dans le ciel est reproduit sur la terre. De plus, « comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’Il veut ». Mais je vous demanderai : « Jésus veut-Il vraiment vivifier » ? Son désir, Son désir intense, Son suprême désir est que « la vie » soit le partage non pas de quelques-uns, mais de tous les pécheurs. Y a-t-il de l’indifférence ou de la dureté de cœur chez le Sauveur ? Certainement non ! Écoutez plutôt : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit Celui qui m’a envoyé a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie ». Ce verset nous montre que celui qui met sa confiance dans le Seigneur Jésus possède trois choses. D’abord, entendre et croire mettent en possession de la vie éternelle. C’est bien plus que notre vie brève, fragile, précaire et périssable. Ensuite, le croyant ne vient pas en jugement, Jésus ayant pris sa place sous le jugement de Dieu. Enfin, en dernier lieu, le croyant est passé de la mort à la vie. Ainsi la vie éternelle est offerte à tous sans exception. Combien tout ceci est propre à remplir nos cœurs de louanges. Quel amour chez le Seigneur qui est venu annoncer et accomplir, dire et faire des choses semblables, avec l’approbation de Son Père. N’est-ce pas merveilleux ? Oui, nous pouvons bien être dans l’admiration. Si Jésus déclare d’une part que l’homme naturel est mort quant à Dieu, Il affirme d’autre part, que celui qui vient à Lui, le Fils Bien-Aimé du Père, trouve la vie. Voilà ce qu’obtient la foi.

Mais comment ces choses peuvent-elles avoir lieu ? Voici la réponse : « L’heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront ». Cette heure dont il est question ici est actuelle. C’est l’heure de la grâce. Elle dure encore mais elle peut prendre fin d’un instant à l’autre.

Au verset 28 il est question d’une autre heure : « Ne vous étonnez pas de cela : car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront Sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie ; et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement ». Ainsi, après l’heure de la grâce qui est l’heure du salut, l’heure du pardon, l’heure de la conversion, vient une autre heure : c’est celle de la résurrection. La résurrection divisera les hommes en deux classes. Jésus dit : « tous ceux qui sont dans les sépulcres ». Dans l’heure de la grâce, il s’agit des hommes morts dans leurs fautes et dans leurs péchés mais qui reçoivent la Parole de Dieu. À la résurrection, les hommes sont dans les sépulcres. Premièrement il y aura une résurrection de vie. Ceux qui auront fait le bien, pratiqué le bien auront part à cette résurrection. C’est la première résurrection dont Christ Lui-même est les prémices : « Mais maintenant Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis » (1 Corinthiens 15:20). La résurrection de Christ est le premier acte de la première résurrection. Le second acte aura lieu lorsqu’à la venue de Christ « les morts seront ressuscités incorruptibles », « les morts en Christ ressusciteront premièrement ». Le livre de l’Apocalypse nous parle de personnes qui auront aussi part à la première résurrection : « et ils vécurent et régnèrent avec le Christ mille ans… c’est ici la première résurrection. Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection : sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir » (Apocalypse 20:4-6). Mais n’oublions pas, cher lecteur, que pratiquer le bien est autre chose que les supposées bonnes œuvres des hommes. Il faut la vie de Dieu, il faut la conversion, il faut la nouvelle naissance. D’autre part ceux qui auront fait le mal sortiront « en résurrection de jugement ». Le jugement atteindra tous ceux qui ont résisté aux appels du Sauveur. Pour échapper à ce jugement, dont le chapitre 20 du livre de l’Apocalypse nous entretient, il faut aller à Jésus. Le croyant reçoit, comme nous l’avons vu, la vie éternelle. Il recevra aussi un corps glorieux, car il est dit que Christ « transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de s’assujettir même toutes choses » (Philippiens 3:21). L’enfant de Dieu aura une double conformité avec Christ. Une conformité morale : « car ceux qu’Il a préconnus, Il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, pour qu’Il soit premier-né entre plusieurs frères » (Romains 8:29). Une conformité corporelle : « nous savons que quand Il sera manifesté, nous Lui serons semblables, car nous Le verrons comme Il est ».

Ceux qui n’ont pas cru n’ont pas de part à la première résurrection. Ils restent dans les sépulcres jusqu’au moment du grand Trône blanc, après le règne millénaire. « Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le Trône » (Apocalypse 20:12). Quel moment solennel ! Comment échapper ? Il n’y aura aucun moyen d’échapper. Pour une âme simple, il n’y a toutefois dans le salut qui abrite, qui délivre, rien d’obscur et de difficile. La Parole de Dieu est précieuse pour les cœurs fatigués et chargés, faibles et sans ressources : Dieu offre la vie à tous.

Au verset 31 le Seigneur dit encore : « Si moi je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai ». Sous la loi, « un seul témoin » ne devait pas rendre témoignage. « Sur la déposition de deux ou trois témoins… » lisons-nous au chapitre 17 du livre du Deutéronome. D’ailleurs au chapitre 8 de ce même évangile selon Jean le Seigneur dit : « Et il écrit aussi dans votre loi, que le témoignage de deux hommes est vrai ». Jésus invoque non pas deux mais quatre témoignages rendus à Sa Personne : celui de Jean le Baptiseur, celui de Ses œuvres, celui du Père, celui des Écritures. Et puis le Seigneur de dire : « Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ». Les Juifs estimaient avoir dans les Écritures la vie éternelle. « Estimer avoir », n’est pas « avoir », croyez-le bien cher lecteur. De plus Jésus dit : « Il y en a un qui vous accuse, Moïse en qui vous espérez ». Le fait d’espérer en Moïse, comme le fait d’estimer avoir la vie éternelle, ne sauve pas. Nous avons tous une espérance quelconque et tous nous estimons avoir droit à quelque chose. Cela n’est pas la foi. Il faut la foi avant l’espérance. Le croyant a : « une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce » (2 Thessaloniciens 2:16). Toute espérance qui ne repose pas sur l’œuvre de Christ est une fausse espérance, une dangereuse espérance.

Lecteur, la foi nous fait un avec Christ. Jamais nous n’aurions eu de place dans le ciel si Christ ne nous y avait introduits. Comme le paralytique était voué à l’inaction la plus complète, ainsi tous nos efforts auraient été vains sur le chemin de la gloire. Christ seul pouvait nous prendre sur Ses épaules et, bien joyeux, nous introduire dans les demeures d’En Haut. Que Dieu veuille que nous fassions tous l’expérience de notre misère, pour jouir de la miséricorde.

« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de Son grand amour dont Il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce), et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, afin qu’Il montrât dans les siècles à venir les immenses richesses de Sa grâce, dans Sa bonté envers nous dans le christ Jésus » (Éphésiens 2:4-7).

 

 

 

5                        IL N’Y A RIEN DE NOUVEAU SOUS LE CIEL — Job ch. 14 v. 1 à 14

 

(Maurice Capelle – Rayons de lumière n° 5)

 

« L’homme né de femme est de peu de jours… ». C’est ainsi que s’est exprimé, il y a fort longtemps, un homme remarquable ; j’ai nommé Job. Celui-ci était sans doute contemporain de Jacob. La déclaration de Job, parfaitement véridique au temps où elle fut faite, l’est encore de nos jours. Les siècles ont vu éclore un grand nombre de choses nouvelles, et peut-être le dix-neuvième et le vingtième siècle occupent-ils une place toute spéciale dans les productions de l’esprit humain. Le siècle dernier a vu naître de merveilleuses inventions et de géniales découvertes. Je citerai : la puissance de la vapeur, l’électricité avec ses nombreuses applications, le moteur à échappement qui a permis à l’homme de construire les automobiles, les dirigeables, les aéroplanes, pour citer seulement ces choses-là. En 1927 le monde tout entier a admiré le courage extraordinaire d’un aviateur, qui, ayant quitté New York seul sur son appareil, a atterri en France, au Bourget, ayant effectué un trajet de 5.809 kilomètres en 32 heures de vol. Cet homme, jeune encore, a reçu le titre justement mérité de « Vainqueur de l’océan ». Cet  exploit a rempli les hommes d’étonnement et de plus il reste riche en promesses pour un avenir prochain. Dans le domaine de l’électricité, les progrès ont été littéralement gigantesques. Nous voulons toutefois dans cette très brève énumération de découvertes, inventions et travaux, réserver un reconnaissant hommage aux savants qui, dans leurs laboratoires, se sont penchés sur leurs microscopes pour essayer d’enrayer les ravages des plaies modernes : la tuberculose et le cancer. Nous avons conscience, en payant ce tribut de gratitude aux chercheurs, de répondre aux enseignements de l’Écriture qui nous dit : « Quant à l’honneur, étant les premiers à le rendre aux autres » (Romains 12:10). Et encore : « Rendez à tous ce qui leur est dû… à qui l’honneur, l’honneur » (Romains 13:7). Le Seigneur Jésus Lui-même aussi ayant dit : « Rendez donc les choses de César à César » (Matthieu 22:21). Cependant, malgré tout ce que nous venons de dire en fait de découvertes, la première ligne qui figure en tête de cet écrit, malgré son ancienneté, n’a pas subi une nuance de variation. « L’homme né de femme est de peu de jours ». Remarquez, cher lecteur, la précision et la justesse des expressions qui sont employées dans les Saintes Écritures. Il n’est pas dit : « peu d’années » ou « peu de mois » ou encore « peu de semaines », mais il est écrit : « peu de jours ». Vous qui parcourez ces lignes, arrêtez-vous un instant et réfléchissez. Qu’est-ce que l’histoire d’un jour ? Un jour,… c’est une pensée furtive, c’est un minuscule grain de sable sur le rivage du temps. L’histoire d’un jour ne se renouvellera pas pour aucun d’entre nous un très grand nombre de fois. Entre notre lever et notre coucher comme aussi dans les veilles de la nuit, un rien peut rompre le fil fragile de notre existence. Interrogez, je vous prie, ceux qui ont vieilli et blanchi sur la route de la vie. Demandez à un vieillard : « Y a-t-il longtemps que tu es en route, tenant dans ta main le bâton du voyageur » ? Je suis absolument certain de la réponse qui vous sera faite. J’entends le vieillard dire : « Je suis parti hier, je voyage aujourd’hui et j’arriverai… demain ». Jetez vous-même un regard en arrière et revoyez l’histoire de votre enfance. Pensez à votre adolescence. Beaucoup n’atteignent pas l’âge mûr et un nombre tout à fait restreint de personnes parvient jusqu’à la blanche vieillesse. Aussi, comme moi, vous serez contraint et obligé d’avouer, malgré la prévention qui pourrait peut-être se trouver dans votre cœur à l’égard des Saintes Écritures, vous serez contraint, dis-je, de reconnaître : « Ce livre si ancien exprime la vérité, l’homme né de femme est de peu de jours ».

Pourtant, cher lecteur, quand le livre de Job fut écrit, la durée de la vie n’était pas la même que dans les jours où nous sommes. Nous pouvons penser que Job a vécu environ deux siècles et demi. Si donc le patriarche dit : « L’homme né de femme est de peu de jours », ayant vécu lui-même approximativement deux cent cinquante ans, que dire maintenant, alors que la durée moyenne de la vie a baissé considérablement ? Certes, nous ne voudrions pas ajouter un seul mot aux lignes sacrées. Mais ne peut-on pas dire, en considérant la brièveté de l’existence de nos contemporains, que l’homme né de femme est de très peu de jours ? Et comment se répartissent les années d’un mortel sur la terre ? C’est bien simple ; dix ans absorbent l’enfance ; ensuite au nombre d’années qui restent, enlevez le temps passé dans le sommeil,—et vous verrez combien sont brefs les moments que l’homme vit réellement sur la terre. Pourquoi ai-je dit tout cela ? Uniquement pour vous montrer combien rapidement nous nous envolons et partant, combien vite chacun de nous se trouvera sur le bord de l’éternité.

Mais je voudrais poursuivre et, si Job déclare que : « L’homme né de femme est de peu de jours », il ajoute immédiatement cette saisissante parole : « et rassasié de trouble ». Non ! L’homme n’est pas rassasié de plaisirs, de joie, de bonheur, de repos, de satisfaction. Ce n’est pas cela qu’affirme le patriarche. Nous avons bien lu : « rassasié de trouble ». Quelqu’un pourrait tout de suite objecter ceci : le livre d’où vous avez tiré cette citation est très ancien et les conditions de la vie moderne sont bien différentes que celles de ces âges perdus dans la nuit des temps. C’est ainsi, continuez-vous, que dans ce livre de Job il est écrit : « Comme l’esclave soupire après l’ombre, et comme le mercenaire attend son salaire… », ce qui nous montre qu’autrefois on travaillait depuis l’aube jusqu’à la nuit… tandis qu’actuellement des réformes sociales ont accordé aux travailleurs huit heures de repos et de distraction, —huit heures de sommeil,—s’il est aussi astreint à fournir huit heures de labeur ! Lecteur ! Vous venez de parler de repos et de distraction, et à mon tour je vous dirai : « Le bonheur se trouve-t-il dans les plaisirs, dans les amusements et les distractions toujours nouvelles que le monde offre aux pauvres humains ? ». Sans crainte d’être contredit je réponds : Non ! Il nous faut faire preuve de la plus élémentaire logique et vraiment, si le bonheur se trouvait dans les lieux de plaisir, dans les frivolités et les divertissements tapageusement annoncés par voie d’affiches sur les murs des villes et des villages, alors, oui alors ceux qui sont les organisateurs ou les acteurs de ces spectacles, devraient être suprêmement heureux. Or la réalité est tout autre. Voilà donc des personnes qui prétendent procurer de la joie et du bonheur à autrui. Appelez-les, étoiles, vedettes, acteurs ou artistes, cela n’a aucune importance. Croyez-vous oui ou non, cher lecteur, qu’il soit possible de donner aux autres ce que l’on ne possède pas soi-même ? Je ne le pense pas. Mais si votre raisonnement était vrai, les personnes que je viens de mentionner devraient vivre une vie pleine de charmes et de douce satisfaction, sans que jamais aucune ride de chagrin et de mécontentement vienne plisser leur front. Hélas ! l’expérience nous apprend qu’il est loin d’en être ainsi. Chaque jour, les journaux apprennent à leurs lecteurs comment misérablement finissent ceux qui, précisément, s’étaient donné pour tâche de faire rire ou d’égayer leurs semblables. Loin de nous la pensée de juger et de condamner ces pauvres victimes ; bien au contraire, nous sympathisons de tout cœur avec elles. Tout ce que nous désirons établir c’est que ces acteurs n’échappent nullement à la règle commune à tous. Pour eux comme pour le reste des humains se vérifie cette solennelle déclaration de l’Écriture : « L’homme né de femme est de peu de jours et RASSASIÉ DE TROUBLE ».

Oui ! Ceux qui s’ingénient à divertir les autres, qui mettent tout en œuvre pour procurer la gaieté et l’hilarité, ce sont ceux qui souvent, très souvent, pendant la nuit, arrosent abondamment leurs oreillers de larmes. N’est-il pas écrit aussi : « Même dans le rire le cœur est triste » (Proverbes 14:13). Avant de passer plus loin, je voudrais vous citer deux exemples pour illustrer ces vérités. Il n’y a pas très longtemps en Amérique, deux « comiques » devaient amuser un soir de nombreux spectateurs. Le sujet qui figurait à leur programme était : la Mort. Au moment d’entrer en scène, ces malheureux recevaient un câblogramme d’Europe, laconiquement conçu. Voici d’ailleurs quelle en était la teneur : « Mère décédée ». Savez-vous ce que ces hommes ont dit plus tard parlant de cette soirée mémorable ? « Cette soirée-là, nous avons véritablement pleuré, et le public n’a jamais autant ri ». Voici ma deuxième histoire. Un jeune chrétien en voyage, se trouva un jour à l’hôtel, à table d’hôte, où un monsieur d’un certain âge vint lui-même un instant après, prendre place. Aussitôt installé, cet homme commença à provoquer les rires de tous les convives par sa conversation. Quand cet homme si exubérant, quitta la salle, le jeune chrétien le suivit et l’ayant rejoint lui adressa ainsi la parole : « Monsieur, voulez-vous me permettre un mot ? Il faut que vous soyez bien profondément triste pour paraître si gai ». « Jeune homme, répliqua-t-il, qui vous a permis de sonder les cœurs » ? Et puis cet homme d’ajouter : « Oui je suis triste, profondément triste et, sans y parvenir, je cherche à oublier en riant et faisant rire les autres. Mais ensuite je retombe plus bas encore dans les profondeurs de mon chagrin ». En lisant ces choses et en constatant journellement ce qui se passe sous nos yeux, n’est-il pas bien vrai, cher lecteur, que « l’homme né de femme est de peu de jours et rassasié de trouble » ?

Nous devons toutefois convenir que, pour l’homme, le plus grand sujet de trouble est incontestablement l’Au-delà. Sans doute, chaque jour amène son contingent de peines, mais n’y a-t-il pas aussi et surtout l’avenir… et la Mort ? Il y a les redoutables conséquences du péché. Il y a les gages du péché. Il y a la mort. Il y a le jugement. Quitter la scène de ce monde est pour l’homme un sujet de terreur et d’épouvante. Et que dire des horizons des peuples plus que jamais assombris par de lourds et effrayants nuages ? Partout on constate un déséquilibre absolu, un bouleversement profond, une inquiétude indéfinissable, une angoisse générale. Il semble que les nations sont toutes submergées par une marée montante de trouble et d’anxiété. Aussi, cher lecteur, ayant reconnu il y a un instant, la véracité de l’Écriture qui déclare que « l’homme né de femme est de peu de jours », vous devez maintenant convenir que la seconde pensée est non moins juste que la première, l’homme est véritablement « rassasié de trouble ».

L’écrivain inspiré c’est-à-dire Job continue, disant : « Il sort comme une fleur… ». Ah ! c’est bien ainsi que l’histoire de l’homme sur la terre commence. « Il sort comme une fleur ». La fleur est par excellence la fidèle expression de la fragilité. Elle est frêle et délicate. Un souffle passe, et rien ne subsiste de la beauté et de la fraîcheur de la fleur la plus recherchée. Quelle image nous avons là de la toute première enfance ! Avez-vous vu quelque chose de plus attrayant et de plus captivant que ces petits berceaux préparés avec goût et avec une exquise tendresse, et dans lesquels reposent de petits êtres sur qui on fonde tant d’espoirs ? Là, une petite créature commence son histoire. Souvent hélas ! cette histoire est bien vite terminée. Ne semble-t-il pas qu’au-dessus de ces nids douillets et moelleux, plane un aigle qui, dans ses serres puissantes, voudrait emporter le trésor ? L’aigle dont je veux parler, c’est la Mort qui frôle si souvent le petit enfant de son aile. Aussi, avec quel amour la mère, ce rempart de tout être humain, se penche sur le petit qui dort dans le berceau ! Inquiète et sentant son nourrisson menacé, la mère veille. Quelle fragilité chez ce cher petit être. Pensez à cela ! Un courant d’air pourrait suffire ; un changement brusque de température ; un mouvement inconscient de cette petite main rose et blanche, pour se découvrir, — et voilà la Mort qui étend aussitôt sa main à elle, pour cueillir rapidement et brusquement cette fleur qui n’a vu qu’un matin. Et l’on dirait que la mort prend plaisir à froisser dans ses doigts glacés cette fleur si jolie, si fraîche, déjà si parfumée qui vient d’éclore dans le jardin de la vie

Job l’a bien dit : « Il sort comme une fleur, et il est fauché ». Quelle beauté et quelle précision dans le texte sacré ! À peine est-il parlé du printemps, qu’aussitôt nous trouvons la moisson. N’est-ce pas ainsi, cher lecteur, que les choses se passent sous nos yeux attristés ? J’en appelle à vous ! Y a-t-il une grande distance entre le berceau et le cercueil ? Entre la naissance et le tombeau ? Les heures sont-elles donc bien nombreuses entre l’aurore et le crépuscule de la vie ? Le sentier est-il long entre le point de départ et la borne qui marque l’arrivée ? La Parole de Dieu sépare par une simple virgule ces deux extrêmes. « Il sort comme une fleur » et puis « il est fauché ». Or, vous le savez, lorsqu’on apprend à lire à un enfant, on ne manque pas de lui faire remarquer que pour bien observer les virgules, il suffit de respirer, lorsque dans une phrase on rencontre l’une d’entre elles. Une inspiration, une virgule, et c’est ainsi que dans les versets que nous considérons, l’Esprit de Dieu sépare le matin et le soir, la grâce de la jeunesse et la décrépitude de la vieillesse, le commencement et la fin. Un poète chrétien s’est exprimé ainsi :

 

« Du berceau de l’enfant où tant d’espoir se fonde

Jusques au froid cercueil, c’est l’histoire du monde,

Il n’est qu’un court chemin, oh ! bien vite franchi,

Le jour à peine est là, qu’il est déjà fini.

C’est un rêve très court, une vapeur légère

Qui paraît pour un temps puis s’en va passagère… ».

 

Mais poursuivons. « Il s’enfuit comme une ombre, et il ne dure pas ». Qui s’enfuit ? L’homme s’enfuit… comme une ombre ! Or, il est complètement impossible d’arrêter la course de l’ombre. On ne peut pas même retarder sa marche, ne fût-ce que pour un instant. Ainsi les humains sont poursuivis par le temps dont le cours est impitoyable. Combien auraient aimé suspendre cette avance constante du temps ! Vaine illusion ! Et pourtant nous aimerions tellement conserver auprès de nous ceux que nous aimons. Nous mettrions volontiers à contribution, lorsque nos êtres chers sont malades, toutes les ressources de la médecine et de la chirurgie. Mais, en dépit de tout, l’ombre s’avance sur le cadran de la vie. La divine Parole le déclare, et nous le constatons à chaque minute, « il s’enfuit comme une ombre ». L’homme passe. Il ne dure pas. Depuis qu’il a été chassé de la terre d’Éden à cause de sa désobéissance, l’homme est poursuivi par le temps. Poursuivi où ? direz-vous. Poursuivi dans l’ÉTERNITÉ !

Toutefois si les humains sont chassés comme une feuille morte, comme du chaume, par le souffle du temps, Dieu n’a pas abandonné Sa créature. Il aurait pu le faire. Il aurait pu laisser les hommes se débattre désespérément dans la nuit de la misère, de la honte et du péché, sans intervenir. Mais non ; Dieu a voulu déverser sur les hommes les flots de Sa lumière, qui seule dissipe les ombres profondes de la mort, faisant luire dans l’âme « la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (2 Timothée 1:10). Et ceci nous amène un peu plus avant, dans cette portion du livre de Job.

« Pourtant, sur lui Tu ouvres tes yeux, et Tu me fais venir en jugement avec Toi ». L’homme est en effet responsable devant Dieu et c’est une chose bien solennelle à considérer. Sur la route de l’existence, l’homme a des témoins oculaires de sa manière de penser, de parler et d’agir. C’est ainsi que chaque pensée, chaque parole ou chaque action est soigneusement contrôlée et enregistrée. Pourquoi, pouvons-nous nous demander, pourquoi ce minutieux contrôle de chaque instant ? Il a lieu en vue du jugement. Chaque homme devra comparaître devant Dieu, et qui dit jugement dit aussi condamnation. Occupons-nous, si vous le voulez bien, des témoins à charge qui, au jour où l’homme se tiendra à la barre du tribunal suprême, viendront apporter leur accablante déposition. Nous comprendrons clairement ainsi ce que Job voulait dire par ces paroles : « sur lui Tu ouvres tes yeux ». Les yeux de Dieu sont ouverts sur chaque homme, alors que dans ce monde on parle si souvent de « fermer les yeux », pour ne pas voir ce que font les autres. En agissant de cette manière, on peut feindre de tout ignorer. Fermer les yeux est ce que Dieu ne fera jamais !

Le premier témoin se nomme la conscience et elle est un témoin fidèle. On peut discuter avec sa conscience, on peut lui imposer le silence, on peut étouffer sa voix ; il n’en demeure pas moins vrai que jamais la conscience ne nous donne raison lorsque nous avons mal agi (Romains 2:15). La conscience avertit les uns et les autres, à toute heure du jour et de la nuit. Elle dit : « Ceci est bien et cela est mal ».

Le second témoin s’appelle la Parole de Dieu. C’est un volume merveilleux que la Bible. On peut dire en parlant de ce livre unique : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait » (Jean 4:29). Dresser le bilan des transformations opérées par le Livre est une chose impossible. N’a-t-il pas changé complètement la face de l’Europe païenne, dotant celle-ci d’une civilisation à nulle autre comparable ? D’autre part nous constatons que là où la Bible n’a pas pénétré, tout est demeuré dans son état primitif. Quand, par contre, la Parole de Dieu est reçue dans le cœur, qu’il s’agisse des habitants d’un palais ou de déshérités demeurant sous un toit de chaume,—voilà la paix et le bonheur, le repos et la joie, au lieu du trouble et du tumulte de l’anxiété ! La conscience a le repos. L’âme est sereine. Le cœur goûte la paix que procure l’efficace du précieux sang de Christ répandu sur la croix du Calvaire. Quels effets, quels changements, quels résultats quand la Parole divine est reçue avec foi ! L’époux est rendu à son épouse et le fils débauché et corrompu retourne vers sa mère. Les foyers sont illuminés du rayonnement d’En Haut. Avez-vous jamais songé, mon cher lecteur, à ceux qui consacrent leur vie tout entière à répandre les Saintes Écritures et à les faire pénétrer dans les régions les plus reculées, où règne encore l’esclavage et où se trouvent, à côté du fétichisme le plus grossier, les mœurs les plus dissolues ? Connaissez-vous beaucoup de « sceptiques » de personnes faisant profession d’ « athéisme », des « esprits forts » qui, renonçant à tout, sont allés porter leur incrédulité et leurs mensonges, aux tribus anthropophages perdues sur quelque île du Pacifique ? Mais Dieu dans ses compassions infinies à l’égard des enfants des hommes, a permis et permet chaque jour encore, que Ses serviteurs portent Sa Parole dans les recoins les plus inaccessibles des deux hémisphères. La Bible a été traduite en plus de 1000 langues ou dialectes différents. À quel prix peut-on se procurer un exemplaires des Saintes Écritures ? À un prix tellement modique que les plus pauvres sont à même d’acquérir le trésor et par sa lecture passer des ténèbres à la merveilleuse lumière et de la puissance de Satan à Dieu (Actes 26:18).

Oui, Dieu « ouvre Ses yeux » sur l’homme. Puis-je vous demander, ami lecteur, quel cas vous avez fait jusqu’à ce jour de la Parole de Dieu ? Sachez ceci : ce Livre merveilleux sera votre salut ou il sera votre perte. Il sera votre bénédiction ou il sera votre condamnation. Certes, ce n’est pas en vain que la voix de l’Écriture se sera fait entendre. Si vous ne recevez pas ce que Dieu dit dans Sa Parole, son témoignage touchant Son Fils, alors cette Parole se dressera plus tard contre vous, en jugement.

Passons au troisième témoin qui, à son tour, viendra déposer contre l’homme au jour du grand règlement des comptes. Dans chaque pays il y a des lois qui assurent l’ordre. Ces lois doivent être respectées. Mais, s’il y a des lois humaines, il y a aussi ce que j’appellerai le Code divin. Le premier article de la loi divine est : « Tu aimeras l’Éternel ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force » (Deutéronome 6:5 ; Luc 10:27). Le second article est celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19:18 ; Luc 10:27). Et voici le dernier commandement : « Tu ne convoiteras point… » (Exode 20:17 ; Deutéronome 5:21). Or, ce que la loi de Dieu commande, l’homme ne le fait pas. Par contre ce qu’elle défend, c’est précisément ce que l’homme s’empresse d’accomplir. Et exactement, comme dans la société actuelle, « nul n’est censé ignorer la loi », de même l’ignorance ne pourra aucunement être invoquée au tribunal du grand trône blanc.

Enfin, il y a cette merveilleuse création dont le psalmiste David a parlé en ces termes : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue annonce l’ouvrage de Ses mains » (Psaume 19:1). L’épître aux Romains nous dit : « Sa puissance éternelle et sa divinité, se discernent par le moyen de l’intelligence par les choses qui sont faites, de manière à les rendre (les hommes) inexcusables » (Romains 1:20).

Que de témoins à charge, mon cher lecteur ! Que de témoins pour déposer contre l’homme, au jour où Dieu jugera chacun selon ses œuvres : la conscience, l’Écriture, la Loi divine, la Création ! Voulez-vous ne pas venir en jugement ? Cela est possible et je dirai même que cela est pour vous facile. Écoutez cette parole du Seigneur Jésus Lui-même : « Celui qui entend Ma parole, et qui croit Celui qui M’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement » (Jean 5:24).

J’ai dit que le salut était pour le pécheur, facile à obtenir. Souvenez-vous toutefois, qu’il ne fût pas facile au Seigneur de gloire de nous l’acquérir. Son agonie et Sa mort ont été nécessaires pour qu’une pleine et entière délivrance nous soit maintenant offerte.

« Qui est-ce qui tirera de l’impur un homme pur ? Pas un » ! Cette même question se trouve encore un peu plus loin dans ce livre de Job (15:14). Il n’est au pouvoir d’aucun être humain de purifier son semblable. De plus, il est totalement impossible à l’homme de se purifier lui-même. C’est du cœur de l’homme que viennent les mauvaises pensées (Matthieu 15:19) et, la déclaration divine au sujet du cœur de l’homme est absolument irréfutable : « Toute l’imagination des pensées de son cœur n’est que méchanceté en tout temps » (Genèse 6:5). Mais, alors que du côté de la créature tout était irrémédiablement perdu, Dieu a envoyé Son Fils dans ce monde. Jésus est venu ici-bas. Il est « la semence de la femme » (Genèse 3:15). L’ange Gabriel dit à la vierge Marie : « La sainte chose qui naîtra sera appelée : Fils de Dieu » (Luc 1:35). L’apôtre Paul nous présente cette glorieuse Personne et nous dit, profond et saisissant mystère : « Celui qui n’a pas connu le péché, Il l’a fait péché pour nous » (2 Corinthiens 5:21). Le sacrifice du Seigneur sur la croix a répondu aux droits de Dieu et à toutes les exigences de la misère de l’homme coupable et corrompu. Jésus est « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs » (Hébreux 7:26). Jésus fut la victime expiatoire approuvée de Dieu alors que l’homme était totalement incapable de faire quoi que ce soit pour se débarrasser de sa souillure. Le prophète Jérémie n’a-t-il pas dit : « Quand tu te laverais avec du nitre et que tu emploierais beaucoup de potasse, ton iniquité reste marquée devant moi, dit le Seigneur, l’Éternel » (Jérémie 2:22). Que faire puisque les moyens humains sont inefficaces et qu’il est écrit toutefois, dans ce même prophète : « Ne te purifieras-tu pas, … après combien de temps encore » (Jérémie 13:27) ? Le moyen de se purifier réside tout entier dans la Personne et dans l’œuvre du Seigneur Jésus Christ dont je viens de parler il y a un instant. « Le sang de Jésus-Christ Son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7). Mais il y a une condition requise pour bénéficier de ce moyen divin de purification. Cette condition, cher lecteur, est celle-ci : « Si nous confessons nos péchés… » (1 Jean 1:9). Il est indispensable que nous confessions nos péchés. Si nous le faisons, l’Écriture déclare que Jésus : « est fidèle et juste pour nous pardonner … et nous purifier » (1 Jean 1:9). Ces deux termes, pardonner et purifier, ne sont pas synonymes. D’ailleurs dans la Parole de Dieu, nous trouvons une grande richesse d’expressions employées par le Saint-Esprit pour nous dire ce qu’il est advenu des péchés du croyant. David a dit : « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée… » (Psaume 32:1). L’apôtre Paul s’exprime ainsi dans la lettre qu’il adresse aux Colossiens : « nous ayant pardonné toutes nos fautes » (Colossiens 2:13). Le roi Ézéchias avait déjà dit : « Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos » (Ésaïe 38:17). Le prophète Ésaïe déclare : « Ton iniquité est acquittée » (Ésaïe 40:2) et encore : « J’ai effacé comme un nuage épais tes transgressions et comme une nuée tes péchés » (Ésaïe 44:22). Le prophète Jérémie n’est pas moins affirmatif : « Je ne me souviendrai plus de leurs péchés » (Jérémie 31:34). Ce verset de l’Écriture sainte est cité dans l’épître aux Hébreux de la manière suivante : « et, je ne me souviendrai plus jamais (ou : absolument plus) de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Hébreux 8:12). Nos péchés ! quel fardeau accablant ils constituent pour nous, lorsque nous ne connaissons pas encore Jésus comme notre Sauveur personnel ! Mais, le chrétien peut dire (et quand je parle de chrétien je parle de celui qui par la foi, a un lien vivant avec Christ), le chrétien peut dire que ses péchés ont été « lavés » (Apocalypse 1:5), « éloignés » (Psaume 103:12), « remis » (Matthieu 26:28). Christ, « a porté nos péchés en Son corps sur le bois » (1 Pierre 2:24). « Le Christ aussi, ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs… » (Hébreux 9:28). Ce poids insupportable ne repose plus sur la conscience du croyant car Jésus est « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1:29).

Il y a toutefois une différence entre les termes variés que je viens de citer : pardonner, acquitter, effacer, laver, porter, ôter, purifier. Je vous raconterai une petite histoire, pour que vous saisissiez bien la grande pensée renfermée dans ce mot : « Purifier ». Un père avait un fils indocile. Chaque fois que ce dernier commettait une action répréhensible, son père enfonçait un clou dans le tronc d’un arbre du jardin. Un jour, le fils regrettant sa mauvaise conduite, implora le pardon de son père pour chacune de ses fautes. Celui-ci lui dit : « Mon fils, à partir d’aujourd’hui, chaque fois que tu feras quelques chose de méritoire, nous arracherons un clou du tronc de l’arbre ». Au bout d’un certain temps, le fils vint près de l’arbre et eut l’extrême douleur de constater que les clous autrefois plantés avaient bien été enlevés, mais que tous les trous demeuraient, — témoins de son inconduite. Le père s’était bien acquitté de sa promesse mais, il n’avait pu bannir le triste souvenir des fautes du passé. Il en est autrement du sang de Christ, cher lecteur. « Le sang de Jésus Christ Son Fils nous purifie de tout péché » ou « de chaque péché ». Aussi le thème de la louange des rachetés sera : « À Celui qui nous aime… (voilà ce que le Seigneur Jésus est : Celui qui nous aime) … et qui nous a lavés de nos péchés dans Son sang… (voilà ce qu’Il a fait pour nous) … et Il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour Son Dieu et Père… (voilà ce qu’Il a fait de nous)… à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen » ! (cette gloire est celle que les croyants rendront à leur Sauveur et à leur Seigneur, pendant le grand jour d’éternité) .

« Si ses jours sont déterminés, si le nombre de ses mois est par devers toi, si tu lui as posé ses limites, qu’il ne doit pas dépasser, détourne de lui Ton regard, et il aura du repos… ». Les jours de l’homme sont déterminés. Sa vie est comme un livre dont quotidiennement, il doit tourner un feuillet. Ces pages, si rapidement tournées les unes après les autres, ne sont pas cependant vierges de fautes, de manquements, de péchés, quand sur chacune d’elles est venu régulièrement s’inscrire l’histoire d’une journée. Chaque péché commis est inscrit. Chaque désobéissance est constatée. Chaque infraction à la Loi divine est soigneusement contrôlée. Un rapport de toutes ces choses est immédiatement rédigé dans les livres du ciel. Si toutefois le nombre des fautes, errements, iniquités, souillures est considérable,—le nombre des feuillets de notre livre individuel, n’est pas, lui, considérable du tout. « Le nombre de ses mois est par devers Toi » dit Job en s’adressant à Dieu. Il est par devers Dieu, mais il n’est point par devers vous, lecteur de ces lignes. Dois-je vous dire que si Dieu vous conserve la vie, s’Il vous laisse sur cette terre un nombre de jours « déterminé », ce n’est nullement afin que vous ajoutiez encore à la somme déjà si grande de vos péchés, mais bien afin que vous mettiez à profit le temps précieux que Dieu dans Ses compassions infinies vous accorde pour passer condamnation sur vous-même et vous repentir ?

Où est située votre limite ? Je m’en vais faire une petite comparaison. Sur votre chemin il y a un câble électrique transportant un courant à haute tension. Ce câble est sur votre route et il est impossible que vous l’évitiez. Tôt ou tard vous devez le rencontrer, y poser le pied et tomber… c’est la limite que vous ne pouvez franchir ! Il en est ainsi de vos jours. Vous ne dépasserez pas d’une seconde la durée qui vous est assignée par votre Créateur.

« Mais l’homme meurt et gît là ; l’homme expire, et où est-il » ? L’homme meurt et son cadavre est là immobile et glacé. Toute son activité a cessé, son labeur et ses agitations ont désormais pris fin. Cependant, avec la mort, tout n’est pas terminé et lorsque la course ici-bas est achevée, voilà que l’éternité commence ! L’homme, à la mort, ne cesse pas d’exister ! « Où est-il » ? dit Job. Il n’y a que deux lieux où vont les humains en quittant cette terre : le ciel et l’enfer. Affectueusement je vous demande : « Vers quel lieu portez-vous vos pas » ?

« Ainsi l’homme se couche et ne se relève pas : jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cieux, ils ne s’éveillent pas, et ils ne se réveillent pas de leur sommeil ». Remarquez cette expression si juste : « L’homme se couche et ne se relève pas ». L’homme ne peut se soustraire à cette loi. Il faut qu’il se couche dans la poussière. Mais hélas ! combien sont nombreux ceux qui se couchent, c’est-à-dire qui meurent dans leurs péchés ! « Ils ne se relèvent pas jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cieux ». L’incrédule dit pourtant : « Quand on est mort, tout est mort ». L’Écriture déclare toutefois : « Pour Dieu, tous vivent ».

À quelle classe de personnes appartenez-vous ? L’incrédulité et la moquerie ne vous donneront jamais la paix de la conscience et la paix du cœur. Tout ce que l’on peut dire, c’est que l’incrédulité est pour la conscience terrifiée comme une piqûre de morphine qui assoupit momentanément le pauvre incurable. Son mal se réveille au bout de peu de temps plus atroce que jamais. Je termine ces lignes en attirant votre attention sur ces solennelles paroles du Seigneur Jésus : « Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront Sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie ; et ceux qui auront fait le mal en résurrection de jugement » (Jean 5:28-29).

Venez au Sauveur aujourd’hui ! Il a dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie » (Jean 11:25). Croyant en Lui, vous aurez le pardon de vos péchés et vous vous réjouirez dans l’espérance de la gloire. Puisse cela être, mon cher lecteur, et dès maintenant, votre bienheureux partage !

 

 

6                        ONÉSIME L’ESCLAVE FUGITIF — Épître à Philémon et Colossiens ch. 4 v. 9

 

Épître à Philémon — « Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, qui est des vôtres » Colossiens 4:9.

 

(Maurice Capelle – Rayons de lumière n° 6)

 

Dans le Nouveau Testament plusieurs écrits sont adressés à des individus. L’évangile selon Luc est dédié au « très excellent Théophile ». Le but de ce récit est que ce personnage connaisse la certitude des choses dont il a été instruit. Luc raconte, avec beaucoup de détails, l’histoire merveilleuse du Seigneur Jésus. Il s’agit dans cet évangile d’une succession de choses arrivées. C’est ainsi que nous lisons : « Or il arriva, en ces jours-là, qu’un décret fut rendu de la part de César Auguste… » (chap. 2:1) ; « Et il arriva que, comme tout le peuple était baptisé… » (chap. 3:21), « Et il arriva qu’en les bénissant… » (chap. 24:51). On pourrait ainsi multiplier les exemples. La naissance du Seigneur Jésus nous est rapportée, comment Il n’eut pas de berceau mais fut simplement emmailloté et couché dans une crèche (chap. 2:7). Pendant l’accomplissement de Son ministère, Jésus n’eut pas non plus « de lieu où reposer Sa tête » (Matthieu 8:20). Pour mourir le Fils de l’homme n’eut pas un lit ; Il a expiré entre le ciel et la terre, sur une croix. Quel amour !

Le livre des Actes des Apôtres est aussi écrit par Luc, le médecin bien-aimé. Ce livre est comme le précédent adressé à Théophile. Mais ici nous devons remarquer, que le « très excellent Théophile » après avoir lu tout ce que le Seigneur Jésus « commença de faire et d’enseigner », n’a plus voulu qu’on lui donnât son titre. Il avait par conséquent bien compris l’enseignement contenu dans le premier traité. Aussi Luc l’appelle-t-il « Théophile » tout simplement.

Les épîtres à Timothée sont aussi adressées à un individu. Timothée allait être laissé seul. Paul allait quitter cette terre. La deuxième épître constitue une lettre d’adieu excessivement touchante. Timothée était jeune, timide. Il avait une santé assez précaire. Les encouragements que l’apôtre prodigue à son enfant dans la foi sont des plus précieux. Paul rappelle que Dieu « ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de conseil », (2 Timothée 1:7). Ces trois choses, la puissance, l’amour et le conseil (ou sobre bon sens) nous font penser aux vêtements du souverain sacrificateur, si minutieusement décrits dans le Livre de l’Exode. À l’amour correspond le pectoral. Au conseil répondent les urim et les thummin. À la puissance se rattachent les épaulières.

L’épître à Tite est aussi de l’apôtre Paul. Elle a pour but l’encouragement de Tite, comme aussi il s’agit de l’ordre et de la saine doctrine.

La deuxième épître de Jean est écrite à une femme, « la dame élue ». Mais ici il est toutefois ajouté « et à ses enfants ». Qui était cette femme ? C’est ce que nous ignorons. Peut-être était-elle une de ces femmes « de premier rang » dont il est parlé ailleurs. De toute manière cette dame élue était une personne hospitalière. À cause même de cela elle devait être mise en garde. Dans la première épître de Jean, nous voyons que « plusieurs antichrists sont sortis » (1 Jean 2:18). Aussi, avant d’ouvrir sa porte et de recevoir quelqu’un chez elle, la dame élue doit exiger la présentation d’un passeport parfaitement en règle. « Apportes-tu la doctrine de Christ » ? S’il en est ainsi le visiteur peut entrer. S’il n’en est pas ainsi, la porte doit être résolument fermée. N’oublions pas que dans une maison, une visite peut faire beaucoup de bien, mais aussi beaucoup de mal. La maison du chrétien est un endroit privilégié et béni où Satan désire ardemment avoir une place. Cher lecteur ne vaut-il pas la peine de penser à cela ?

La troisième épître de Jean est adressée à Gaïus. Peut-être celui-ci était-il malade. Aussi l’apôtre de lui dire : « Bien-aimé, je souhaite qu’à tous égards tu prospères et que tu sois en bonne santé, comme ton âme prospère ».

Mais parlons de l’épître de Paul à Philémon. Elle est individuelle, dans ce sens que les exhortations qu’elle renferme sont adressées à un individu. Dieu s’est occupé dans les différents écrits que nous venons d’examiner de ce que l’on pourrait appeler la classe élevée de la société, les grands de la terre. Avec l’épître à Philémon Dieu va s’occuper non point d’un « très excellent », d’une « dame élue », mais d’un pauvre esclave fugitif, d’un esclave en rupture de ban. Le soleil qui fait mûrir la moisson, caresse aussi de ses rayons bienfaisants l’humble fleurette dissimulée derrière le brin d’herbe. Car pour Dieu il n’y a pas de différence. Le même Seigneur est riche envers tous ceux qui l’invoquent.

Paul était un prisonnier de Jésus Christ. Il s’adresse à Philémon qu’il appelle : « le bien-aimé et notre compagnon d’œuvre ». Philémon habitait Colosses. C’était un homme remarquable. L’apôtre l’appelle un bien-aimé. Ah ! comme il faisait bon vivre dans sa compagnie, sous son influence. Il était compagnon d’œuvre avec Paul et le frère Timothée et cela est plein de signification quand nous pensons au labeur du grand apôtre des Gentils.

Philémon ne se trouvait pas placé sous un joug mal assorti. Il y a tant de personnes qui, hélas ! se trouvent dans ce cas. La sœur Apphie était la compagne de Philémon et c’est une bonne chose d’avoir une même pensée et un même sentiment pour faire ensemble le voyage de la vie. Que de ménages malheureux nous voyons autour de nous ! Notez-le bien, ici rien d’analogue. Philémon le bien-aimé marchait la main dans la main avec la sœur Apphie. Il est ensuite question d’Archippe. C’est un compagnon d’armes. D’ailleurs, vous le remarquerez, dans cette très courte lettre il est question de compagnons d’œuvre (v. 1 et 24), de compagnon d’armes (v. 2), et de compagnon de captivité (v. 23). Archippe était un frère qui combattait le bon combat. Tout combat n’est pas le bon combat. Mais voyez ce que dit l’Écriture à ce sujet. Elle parle des « armes de la justice de la main droite et de la main gauche ». « Nous ne combattons pas selon la chair, car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles ». L’apôtre Paul lui-même a pu dire : « J’ai combattu le bon combat ». Eh ! bien, Archippe était un compagnon d’armes avec l’apôtre. C’était un homme qui ne s’embarrassait pas « dans les affaires de la vie afin qu’il plaise à Celui qui l’a enrôlé pour la guerre ».

Enfin la lettre est destinée « à l’assemblée qui se réunit dans sa maison ». Quelle était cette assemblée ? Philémon comme nous l’avons dit habitait à Colosses. Et l’assemblée dont il est parlé est l’assemblée de Dieu dans cette ville. Nous lisons en effet ailleurs : « Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, QUI EST DES VÔTRES » (Colossiens 4:9). C’était un immense privilège pour Philémon de recevoir l’assemblée dans sa maison. À quoi bon posséder une maison richement meublée si on ne la met pas à la disposition du Seigneur et de ceux qu’Il envoie ? Quelqu’un dira peut-être : « Je suis très limité dans l’exercice de l’hospitalité ». Mais, la question est celle-ci : Aimons-nous recevoir les frères ? Philémon avait ouvert sa maison à l’assemblée et nous verrons plus loin que Paul lui demande de lui préparer un logement. C’est ainsi, que de temps en temps on voyait des personnes se diriger vers cette demeure. De quelles personnes s’agissait-il ? De celles qui composaient l’assemblée. Le premier jour de la semaine, on entendait chanter « des hymnes, des cantiques spirituels ». Ces gens chantaient de leur cœur à Dieu dans un esprit de grâce. Il y avait la fraction du pain, car si l’assemblée se réunit pour rendre culte à Dieu, elle se réunit aussi « pour rompre le pain » (Actes 20:7). C’est ainsi que les croyants se souviennent du Seigneur Jésus dans Ses souffrances et dans Sa mort. Il y avait aussi la prière… la prière avec des actions de grâces. Ah ! quelle maison que celle de Philémon. Oui, quel privilège que de se trouver placé sous une influence si heureuse et si bénie.

Aussi l’apôtre Paul adresse à Philémon, à la sœur Apphie, à Archippe et à l’assemblée la salutation et du Père et du Fils : « Grâce et paix à vous de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ». L’apôtre dit ensuite : « Je rends grâces à mon Dieu, faisant toujours mention de toi dans mes prières, apprenant l’amour et la foi que tu as envers le Seigneur Jésus et pour tous les saints » (v. 4 et 5) ; Paul priait pour Philémon non pas de loin en loin, mais avec cette assiduité que seul donne l’amour. Sommes-nous constants dans nos prières ? Pouvons-nous dire que nous faisons dans nos prières, toujours mention des bien-aimés du Seigneur ? Cela nous rappelle l’exhortation de l’épître aux Éphésiens : « Priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints ». Ce qui réjouissait le cœur de Paul c’était l’amour et la foi que Philémon avait « envers le Seigneur Jésus et pour tous les saints ». Qui sont les saints ? Écoutez ce que dit un disciple, nommé Ananias, au Seigneur, au sujet de Saul de Tarse : « Seigneur, j’ai entendu parler à plusieurs de cet homme, combien de maux il a faits à tes saints » (Actes 9:13). Les croyants sont « les saints ». Quel titre ! D’autres Écritures nous disent que les croyants sont des « chrétiens », ou des « enfants de Dieu ». Mais souvenons-nous que Dieu appelle « les saints » ceux qui ont placé leur confiance dans le Sauveur. Mais pourquoi ceux qui sont à Christ sont-ils des « frères saints » ? Parce que « Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un ».

Philémon aimait donc Christ et il aimait les frères. D’ailleurs les deux choses vont toujours ensemble. Aimer Christ c’est toujours aimer les frères. L’amour fraternel est inséparable du premier amour. De plus, l’amour pour le prochain ne faisait nullement défaut chez Philémon. Nous avons vu que Paul l’appelle son compagnon d’œuvre. Comme tel Philémon aimait les pécheurs. Il avait pour eux un intérêt vrai, profond, réel.

Aussi au verset 7 l’apôtre parle d’une « grande joie » et d’une « grande consolation ». Le fait que « les entrailles des saints » étaient « rafraîchies » nous fait penser à toute la bénédiction que Philémon apportait à l’assemblée. Peut-être exerçait-il un ministère particulièrement béni ? De toute manière les affections des saints étaient réveillées pour le Seigneur. Vous remarquerez, cher lecteur, qu’il est trois fois fait mention des entrailles dans cette courte lettre (v. 7, 12 et 20). Or, nous savons, que dans la Parole de Dieu, les entrailles nous parlent d’amour. Voyez au chapitre 1er de l’évangile selon Luc : « les entrailles de miséricorde de notre Dieu » (v. 78). Écrivant encore aux chers Colossiens, l’apôtre Paul les exhorte à se revêtir « comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté… » (chap. 3:12). Cette épître à Philémon porte donc un cachet délicieux d’amour ; elle respire les affections les plus tendres et les plus délicates. Ah ! que le Seigneur nous accorde d’être, comme autrefois Philémon, en bénédiction pour ceux avec lesquels nous partageons l’opprobre de Christ. Souvenons-nous toujours que nous sommes pour les hommes soit une aide, soit une entrave.

Il y avait toutefois dans la maison de Philémon un homme qui n’était pas heureux. C’était un esclave. Son nom était Onésime. Vous savez ce que ce nom veut dire ? Il signifie « utile » ou « profitable ». Onésime aurait dû être cela pour son maître. Nous allons voir qu’il n’en a pas été du tout ainsi. Quelle joie cela aurait dû être pour Onésime d’appartenir à Philémon. Ce dernier devait traiter ses esclaves avec bonté. N’avons-nous pas lu qu’il était « compagnon d’œuvre » avec l’apôtre ? C’est d’une manière digne du Seigneur que ce maître devait agir à l’égard de ceux de sa maison. Oui, Dieu nous a enseigné à aimer notre prochain ; et je ne doute pas un instant que Philémon réalisait cela. Si Philémon avait des droits incontestables sur Onésime, il le traitait, non pas comme les païens traitaient leurs esclaves, mais avec douceur, ayant renoncé aux menaces, comme un homme qui sait que « leur maître » et le sien, « est dans les cieux, et qu’il n’y a pas d’acception de personnes auprès de Lui » (Éphésiens 6:9).

Arrêtons-nous ici un instant, cher lecteur. Avez-vous jamais pensé que Dieu a des droits sur vous ? Quels droits ? dites-vous. Des droits, en premier lieu comme Créateur. C’est Dieu qui vous a fait et non pas vous. De plus, Dieu vous conserve car Il est le Conservateur de tous les hommes. Vous êtes chaque jour l’objet de la fidèle bonté de Dieu. Vous recevez tout de Sa main. Peut-être que vous ne le réalisez pas et que vous ne Lui rendez pas grâces pour la nourriture, ni pour le vêtement, mais cela ne change rien à la chose. Vous n’avez rien apporté en venant dans ce monde et vous recevez tout journellement de Sa bonté. Aussi, ami lecteur, si vous n’aviez pas encore reconnu les droits que Dieu a sur vous, n’attendez pas, je vous en prie, pour le faire.

Mais poursuivons notre sujet. Onésime reconnaissait-il qu’il avait à faire à un bon maître ? Appréciait-il sa douceur ? Jouissait-il de sa bienveillance, de son équité ? Non ! Onésime ne réalisait ces choses en aucune manière. Et même je crois pouvoir vous dire qu’Onésime était profondément malheureux dans la maison de Philémon. Le monde n’aime pas la piété. Eh ! quoi ? Vivre toujours dans la compagnie de gens qui ne jurent pas, ne menacent pas, ne blasphèment pas ! Jamais de colère, ni de courroux ! Point de malices, d’injures et de paroles honteuses ! Pas de crierie ni d’amertume ni de paroles folles ! Pas de plaisanterie ! Mais au contraire dans la maison de Philémon on chantait des cantiques, on priait, on louait Dieu. Chacun sera obligé de reconnaître que ce que ce monde aime ne se trouvait pas chez Philémon. Par contre ce que le monde n’aime pas s’y trouvait abondamment.

Il y avait, je crois, un jour de la semaine où l’esclave Onésime se trouvait particulièrement malheureux chez son maître. Ce jour, vous l’avez pensé, c’était celui que nous appelons le dimanche — le premier jour de la semaine — la journée dominicale. Ah ! si seulement le travail s’était poursuivi ce jour-là ! Mais non ! Les possesseurs d’esclaves qui étaient païens ne tenaient aucun compte du jour du Seigneur. Jamais ils n’accordaient un jour de repos à leurs serviteurs. Mais il n’en allait pas ainsi chez Philémon. Nous avons vu que l’assemblée des Colossiens se réunissait dans la maison de Philémon. Alors c’était la célébration de la Cène. Le souvenir du Seigneur, le rappel des immenses bénédictions que Sa mort apporte aux croyants, l’annonce à la face du monde du crime des hommes et de la défaite de Satan, la proclamation du prochain retour du Sauveur glorifié. Oui, Onésime n’aimait pas du tout cela. Le premier jour de la semaine est souvent, très souvent pour les « Onésime », c’est-à-dire pour ceux qui ne connaissent pas le Seigneur Jésus, le jour le plus triste et le plus misérable.

Aussi cet esclave de Philémon n’eut plus qu’une pensée : celle de fuir. Fuir où ? Loin, bien loin de cette maison et de ces gens dont la piété réelle et vivante était pour Onésime un fardeau absolument insupportable. Quelqu’un est-il venu chez Philémon et a-t-il parlé de Rome avec Onésime ? Peut-être. Rome était une ville grandiose. C’est la ville aux sept collines. La cité aux monuments imposants, magnifiques. Tout concourait à Rome aux plaisirs des yeux. Il y avait aussi les jeux du cirque, les combats de gladiateurs. Tout cela a produit sur l’esprit de l’esclave un effet prodigieux. Et un jour Onésime est parti. Beaucoup de jeunes gens sont ainsi allés dans le monde. Ils ont porté leurs pas vers la grande ville. Hélas ! combien souvent on va cacher sa misère morale dans le gouffre des capitales. On échappe de cette manière à la honte du village. Un jour on s’enquiert au sujet de tel jeune homme ou de telle jeune fille. La réponse est : « Il est parti » ou « Elle est partie ». Très souvent, on n’entendra plus jamais parler d’eux. Que dites-vous, lecteur, de cette noire ingratitude à l’égard des parents éplorés ?

Ainsi aussi les hommes, tous les hommes se sont éloignés de Dieu, de Celui qui a de justes droits sur chacun de nous et qui a toujours usé envers nous d’une si merveilleuse bonté. Adam, le premier, a quitté cette position heureuse dans laquelle Dieu l’avait placé. Caïn, son fils, a inauguré ce que dans le langage chrétien on appelle « le monde ». Adam a préféré aux beautés de l’innocence, la convoitise des yeux, celle de la chair et l’orgueil de la vie. Et, je m’empresse de le dire, toute l’immense famille humaine a marché sur les traces de son chef. De sorte que par nature, vous et moi, mon cher lecteur, nous nous sommes éloignés de Dieu. À moins que la grâce de Dieu ne nous rencontre, nous sommes destinés à périr misérablement dans le pays éloigné.

Pour aller à Rome, il fallait des ressources. Rome était fort éloignée de Colosses. Le seul désir de se trouver au sein des joies coupables de cette cité infâme ne suffisait pas. Comment aller dans une ville si distante si l’on ne dispose pas d’argent ? C’est impossible. Alors, Onésime a fait une chose : il a pris ce qui appartenait à son maître. Il est devenu voleur. Quand on aime le mal, on se trouve placé sur une pente étrangement glissante. On ne recule bientôt plus devant aucun moyen pour satisfaire ses désirs insensés. Combien sont devenus voleurs pour satisfaire leurs passions du jeu, l’amour des cartes, ou du champ de courses, le goût de la boisson. Il y a peut-être un déserteur comme Onésime parmi ceux qui liront cet écrit. Onésime pensait qu’il se trouverait tellement plus à l’aise, tellement plus libre dans l’air vicié de Rome que dans la maison de Philémon,—que, pour mettre à exécution son projet, il n’a pas hésité à s’emparer du bien de celui qui pourtant avait été toujours pour lui si juste et si bon.

Savez-vous, lecteur, que les hommes aussi partent dans le monde emportant avec eux de précieux trésors. Ils partent avec des choses excessivement précieuses et qui ne leur appartiennent en aucune manière. Que sont ces trésors ? La vie, la santé, la jeunesse, sont autant de biens que l’homme s’en va gaspiller, disperser, dilapider dans le sombre pays du péché.

Je pense à la douleur réelle de Philémon le soir du jour mémorable où la disparition d’Onésime a été constatée. « Il est parti », lui aura-t-on dit. Quelle peine pour un maître si équitable. Je suis absolument certain que Philémon n’a pas été insensible à cette perte. Croyez-vous que Dieu a été insensible au fait que les hommes se sont éloignés de Lui ? Non. Dieu n’a pas été indifférent à cela. « Cieux, soyez étonnés de ceci, frissonnez, et soyez extrêmement confondus, dit l’Éternel. Car Mon peuple a fait deux maux : ils M’ont abandonné, Moi, la Source des eaux vives… ». Est-ce là le langage de quelqu’un qui est insensible ou indifférent ? Dieu s’intéresse profondément à chaque homme. La preuve que Dieu s’intéresse au pécheur et qu’Il a mesuré toute la distance qui le séparait, désormais de Sa créature, c’est qu’Il a donné Son Fils unique. Il en a beaucoup coûté à Dieu de nous donner Son Fils, mais, lecteur, c’est parce qu’IL VOUS AIMAIT

Philémon a prié pour son fugitif. Chers parents chrétiens, prenez courage. Ne cessez pas de prier pour vos déserteurs. « La fervente supplication du juste peut beaucoup ». Prions pour ceux qui ont déserté les réunions et qui sont partis dans le monde. Dans l’immense foule qui composait la population de la capitale romaine, Dieu voyait Onésime et Il entendait les prières des siens qui de Colosses, montaient vers Lui, en faveur du coupable.

Onésime a rencontré Paul. Nous ignorons les circonstances qui ont amené cette rencontre. Paul était un prisonnier de Jésus-Christ. Nous voyons, à la fin du livre des Actes, comment Paul « demeura deux ans entiers dans un logement qu’il avait loué pour lui, et il recevait tous ceux qui venaient vers lui ». Il demeurait gardé par un soldat. C’est à ce moment-là que l’apôtre écrivait l’épître aux Philippiens et plus tard celle aux Colossiens. Dans la première il a parlé fréquemment de ses liens (voir chap. 1:7, 13, 14, 17). Dans l’épître aux Colossiens Paul écrira parlant du mystère du Christ : « …mystère pour lequel aussi je suis lié » (chap. 4:3) et encore : « …Souvenez-vous de mes liens » (chap. 4:18). Paul était un « vieillard ». Quelle scène touchante a dû se dérouler à Rome lorsqu’eut lieu la rencontre d’Onésime le fugitif et de Paul le prisonnier de Jésus-Christ. Voilà l’homme Paul, qui a pu dire écrivant aux Corinthiens : « car l’amour du Christ nous étreint… nous sommes donc ambassadeurs pour Christ… nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ». Onésime est maintenant en présence de cet ambassadeur de Christ. Au chapitre 11 de la deuxième épître aux Corinthiens nous voyons que l’apôtre Paul a souvent été en prison : « Dans les prisons surabondamment » écrit-il. À Philippes se trouvant avec Silas : « Sur le minuit, Paul et Silas en priant, chantaient les louanges de Dieu ». Ces deux serviteurs de l’Évangile étaient dans la prison intérieure « leurs pieds fixés sûrement dans le bois » (Actes 16:24-25). Mais le Seigneur était le sujet des louanges de Paul et de son compagnon, comme aussi l’objet de leurs conversations. Paul a su parler de son Sauveur en termes touchants, au malheureux Onésime. Il est là celui qui a pu dire, s’adressant aux Galates : « …vous devant les yeux de qui Jésus-Christ a été dépeint, crucifié » (chap. 3:1). Paul a montré au pécheur le Seigneur mourant sur la croix, la face couverte de crachats, la tête couronnée d’épines et, par-dessus tout, rencontrant la colère de Dieu à l’égard du péché.

L’esclave Onésime écoute et regarde. Bientôt il entre dans la voie des aveux. Il confesse ses fautes. Alors Paul lui montre que Christ a pris sa place sous les ardeurs du courroux divin. Et c’est l’heure de la conversion du fugitif. Heure bénie entre toutes. Heure du salut qui met le ciel en joie. Et cette joie du ciel, Onésime pouvait en contempler le reflet sur les traits de l’apôtre, le prisonnier de Rome, le vieillard en captivité.

Maintenant Onésime doit retourner chez Philémon à Colosses. Le chemin pour lui est clairement tracé. Il doit revenir là d’où il est parti… chez ce maître qui ne lui a jamais fait que du bien et qu’il a, lui Onésime, méconnu et affligé si douloureusement. Comment Onésime reparaîtra-t-il chez Philémon qu’il a offensé ? Toute la question est là. CETTE COURTE HISTOIRE D’UN ESCLAVE COUPABLE ILLUSTRE LA GRÂCE DONT LE CROYANT EN JÉSUS EST À PRÉSENT L’HEUREUX OBJET. Onésime ira à Colosses mais il paraîtra là avec un titre nouveau. Laissons toutefois parler l’Écriture. Écoutez ce que dit Paul : « Je te prie pour mon enfant que j’ai engendré dans les liens » (v. 10). Onésime emportera avec lui une lettre. Appelez-la, si vous voulez, « une lettre de recommandation ». Cette lettre lui assurera, à son retour, une cordiale et heureuse réception. Paul appelle le nouveau converti « mon enfant ». Or vous savez, mon cher lecteur, comment nous devons accueillir les enfants de ceux que nous aimons… exactement comme nous recevrions les parents eux-mêmes. Ce que l’on fait en effet à un enfant, c’est comme si on le faisait aussi à ses parents. Philémon recevra Onésime comme il recevrait le grand apôtre des Gentils lui-même. Et ne croyez-vous pas, que lorsque Philémon, lisant et relisant la lettre apportée par Onésime, arrivera à cette expression : « que j’ai engendra dans les liens »,—ne croyez-vous pas qu’il verra là-bas, loin, bien loin, à Rome le détenu, le prisonnier de l’Évangile ?

Il faut nous arrêter ici un instant. Quand le pécheur arrive devant Dieu, après avoir passé à la croix du Calvaire, il a une lettre de recommandation écrite par le Seigneur Jésus Lui-même. Alors, le cœur de Dieu se trouve placé en face de la croix où Son Fils a tellement souffert pour le coupable. Et Dieu doit à Christ de recevoir le pécheur repentant.

« …Onésime, qui t’a été autrefois inutile, mais qui maintenant est utile à toi et à moi, lequel je t’ai renvoyé,—lui, mes propres entrailles » (v. 11 et 12). Onésime veut dire « utile ». L’esclave dont nous parlons n’avait pas été cela pour son maître. De la même manière le péché nous avait rendus inutiles. Voyez ce que dit l’apôtre dans l’épître aux Romains : « Ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles » (chap. 3:12). Mais, remarquez, cher lecteur, ces deux petits mots : « autrefois » et « aujourd’hui » ou « maintenant ». N’est-ce pas merveilleux de pouvoir être utile et à Christ et à Dieu ? Un esclave de Satan devient par grâce un esclave de Jésus-Christ ; un émissaire de Satan devient un messager de Dieu. L’homme est ainsi renvoyé à Dieu pour Le servir, L’adorer, Le glorifier, Lui rendre témoignage. Onésime de retour chez Philémon a été utile comme nous le voyons dans l’épître de Paul aux Colossiens. « Le fidèle et bien-aimé frère qui est des vôtres » : c’est ainsi que s’exprime l’apôtre. Onésime a pu dire à Colosses tout ce que le Seigneur avait fait pour son âme. Il a marché dans l’amour et a été manifesté comme étant fidèle.

« Moi, j’aurais voulu le retenir auprès de moi, afin qu’il me servit pour toi dans les liens de l’évangile ; mais je n’ai rien voulu faire sans ton avis afin que le bien que tu fais ne fût pas l’effet de la contrainte, mais qu’il fût volontaire » (v. 13 et 14). Ici, nous remarquerons, que c’est une chose agréable à Dieu de recevoir le pécheur qui est passé par la croix du Calvaire. N’est-il pas dit : « Voici, c’est maintenant le temps agréable » ? Pour Dieu c’est une chose agréable que de bénir un pécheur. Le père, dans la parabole du chapitre 15 de l’évangile selon Luc, ne courut-il pas à la rencontre du fils prodigue ? Oui, le bien que Dieu fait est volontaire et non pas l’effet de la contrainte. « C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés… »

« Car c’est peut-être pour cette raison qu’il a été séparé de toi pour un temps, afin que tu le possèdes pour toujours » (v. 15). Ah ! Satan, dans la terre d’Éden a ravi l’homme à Dieu. Il a voulu priver le Créateur de Sa créature. De nos jours Satan ravit les enfants quand ils parviennent à l’adolescence. Il les entraîne dans l’incrédulité et les plaisirs mondains. Mais la conversion rend ces malheureux captifs de Satan à Dieu. L’œuvre de Christ les rend au Père pour toujours et : « personne ne peut les ravir » de la main du Père. Ici nous trouvons donc encore un frappant contraste : « pour un temps » est mis en opposition avec « pour toujours ».

« …Non plus comme un esclave, mais au-dessus d’un esclave, comme un frère bien-aimé, spécialement de moi, et combien plus de toi, soit dans la chair, soit dans le Seigneur » (v. 16). Si l’homme est tombé dans le péché, maintenant sauvé par grâce il est revêtu des vêtements du salut. Il est couvert de la robe de la justice. Onésime était parti comme un esclave. Sa réception dans la maison de Philémon sera celle d’un frère. L’homme est sauvé et il est introduit devant Dieu avec un titre nouveau ; c’est un enfant de Dieu. Il est héritier de Dieu et cohéritier de Christ.

« Si donc tu me tiens pour associé à toi, reçois-le comme moi-même » (v. 17). Dieu le Père et notre Sauveur Jésus-Christ ont toujours été « un » dans cette grande entreprise que constitue le salut d’un pécheur perdu. Un poète a dit parlant de cette unité du Père et du Fils dans la poursuite de leurs desseins de grâce à l’égard de l’homme déchu : « Un avec Lui dans Sa puissance—un avec Lui dans Son amour ». Lisez, cher lecteur, le psaume 40 : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir ». Encore le Seigneur Jésus a pu dire : « Ma viande est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé ». Le pécheur lavé dans le sang de l’Agneau est reçu par Dieu comme Christ Lui-même. Avez-vous pensé à la manière dont Philémon aurait reçu Paul ? Sans aucun doute il l’aurait fait d’une manière digne de Christ. Voyez-vous la scène ! Le fondateur de tant d’assemblées est là, et Philémon avec émotion dépose sur le front du vieillard un saint baiser. Comment Dieu a-t-il reçu le Sauveur après le triomphe de la croix ? Le ciel écarte ses voiles pour nous montrer la réception qui fut faite au Vainqueur du lieu du Crâne. Christ a été « salué par Dieu souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec ». Onésime l’ingrat, le fugitif, l’indélicat, l’esclave sans conscience et sans cœur doit être traité comme l’aurait été Paul lui-même. Écoutez la prière du Seigneur : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis ils y soient aussi avec moi… ». Christ n’a pas désiré moins que cela pour les siens. Nous serons avec le Seigneur dans la lumière de la Maison du Père. Le Père et le Fils sont pleinement d’accord pour nous donner une telle part.

« Mais, s’il t’a fait quelque tort ou s’il te doit quelque chose, mets-le moi en compte » (v. 18). L’esclave avait fait un tort évident à Philémon. Qui réglera le dommage ? Qui répondra pour le fugitif insolvable ? Onésime a tout dépensé à Rome. Maintenant il est totalement incapable d’indemniser son maître pour le préjudice réel qu’il lui a causé. Paul s’engage à payer pour Onésime qu’il a engendré dans les liens. Eh ! bien, ici encore nous avons l’évangile. Le grand prisonnier de l’amour c’est Jésus. Voyez-Le les mains liées, voyez-Le les mains percées. Il a porté nos péchés en Son corps sur le bois. Dieu a fait venir sur Lui les iniquités de nous tous. Christ a payé la dette que nous avions contractée envers Dieu par nos transgressions et notre impiété. Comme Onésime nous étions insolvables. Comme le fils prodigue nous avions tout dépensé dans le pays éloigné. Nous étions incapables de verser le plus modique acompte. Et à combien plus forte raison nous ne pouvions solder notre compte. Christ a été sur la croix notre divin répondant et voilà pourquoi Il fut abandonné de Dieu. Pendant les trois heures d’obscures ténèbres mon compte était examiné à la lumière scrutatrice de la justice et de la sainteté de Dieu. Rien n’était omis. Rien n’était diminué, amoindri. Et ma dette fut soldée jusqu’à la dernière pite. Ce que je devais à Dieu a été entièrement réglé. Les comptes des hommes portent parfois cette mention : « sauf erreur ou omission ». Si devant Dieu il n’y eut rien qui soit oublié, il n’y eut rien non plus qui ne fût entièrement payé. Aussi, éternellement, j’adorerai Celui qui fut mon garant dans cette sombre journée du Mont Calvaire.

« Moi Paul, je l’ai écrit de ma propre main ; moi, je payerai, pour ne pas te dire que tu te dois toi-même aussi à moi » (v. 19). Paul n’a pas dicté cette lettre à son secrétaire se contentant de la signer. Il l’a écrite de sa propre main comme l’épître aux Galates. L’affaire était importante. Onésime devait être bien reçu à Colosses. Qu’a dû penser Philémon quand il a lu l’écriture de l’apôtre lui-même ? Qu’a-t-il pensé lorsqu’il a lu ces mots : « moi je payerai » ? Je suis persuadé que Philémon a dû essuyer ses larmes. C’est vrai, dit Paul, c’est un coupable, mais je prends toutes ses fautes, tous ses crimes entièrement à ma charge. Mais Philémon ne devait pas oublier qu’il se devait lui-même à Paul. Sans doute Philémon fut-il converti par le moyen de l’apôtre et c’est ainsi qu’il se devait à lui. Sur le Calvaire le Seigneur Jésus a réglé la question de mes péchés. Mais il a aussi sauvé la gloire de Dieu. L’œuvre de la croix a pleinement glorifié Dieu qui est lumière, justice et sainteté. Aussi Dieu doit tout à Christ. Il était juste que Jésus fut élevé au-dessus de tout nom qui se nomme. Le Seigneur a dit : « Le Fils de l’homme est glorifié et Dieu est glorifié en Lui. Si Dieu est glorifié en Lui, Dieu aussi Le glorifiera en Lui-même ».

« Ayant de la confiance dans ton obéissance, je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne dis » (v. 21). Onésime trouvera un bon accueil, une cordiale réception auprès de Philémon. L’apôtre Paul savait même que le maître offensé ferait plus que cela pour son esclave. Onésime sera affranchi. Il sera reçu comme serait reçu Paul lui-même. Philémon ne parlera pas du vol, du préjudice, du tort qui lui a été fait. Il ne fera pas même mention de la dette. Et l’esclave sera reçu à la table du Seigneur. Il servira l’assemblée. Quelle grâce ! Lecteur, que dites-vous de cela ? N’est-ce pas assez d’avoir le pardon de ses péchés, la dette acquittée ? Vous et moi aurions pensé que c’était assez de ne pas être jeté en enfer. Dieu en a jugé autrement. Il a voulu nous ouvrir le ciel. Et Jésus est au ciel : là où Il est je serai aussi. Et puis il y aura d’heureuses surprises : les couronnes, les récompenses. Il est écrit : « Il recevra une récompense », et encore « Ma récompense est avec Moi ».

« Mais, en même temps, prépare-moi aussi un logement, car j’espère que, par vos prières, je vous serai donné » (v. 22). Cette petite lettre en main, Onésime allait prendre le chemin de Colosses. Qu’était-il écrit dans cette missive ? « J’espère que, par vos prières, je vous serai donné ». C’est le retour du prisonnier. Onésime caressait l’espoir de voir bientôt l’homme qu’il avait rencontré à Rome et qui l’avait conduit au Seigneur. Il n’avait vu l’apôtre que dans son logement gardé continuellement à vue par un soldat romain. Il attendait maintenant un changement complet de lieu et de circonstances pour celui qui l’avait engendré dans les liens. Ah ! quel contraste entre le logis préparé par les soins du très pieux Philémon et le logement qu’il avait loué pour lui (Actes 28:30) dans cette Rome de toutes les infamies.

C’est ainsi que nous attendons le Seigneur. Jésus revient pour chercher les Siens. Il vient sur la nuée et le désir ardent du cœur de Ses bien-aimés est qu’Il ne tarde pas. Alors nous verrons, revêtu de majesté, Celui qui fut outragé et maltraité par ce monde. Nous verrons, cher ami croyant, le Sauveur ressuscité et glorifié. Quand, à la réunion de prières à Colosses, on faisait mention de l’apôtre, Onésime disait un fervent : Amen. Maintenant l’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ». Et nous avons la certitude que « Celui qui vient viendra, et Il ne tardera pas ». « Épaphras, mon compagnon de captivité dans le Christ Jésus, Marc, Aristarque, Démas et Luc mes compagnons d’œuvre, te saluent. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit » (v. 23-25). L’énumération de ces noms constitue ce que l’on pourrait appeler un petit échantillon du Livre de vie. Puis-je vous demander, cher lecteur, si votre nom est écrit dans le Livre de vie ? Si votre nom figure dans ce livre, vous êtes heureux. Le Seigneur a dit : « Réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux » (Luc 10:20). Mais si votre nom n’est pas inscrit, je dois vous avertir que vous serez éternellement perdu.

 

Pécheurs perdus qui dans votre misère

Vers un Dieu saint n’osez lever les yeux,

Venez à Christ : Il révèle le Père,

Le Dieu d’amour qui l’envoya des cieux.