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DEUX PROMENADES

 

Table des matières :

1     Arrêté sur le chemin du suicide

2     Un insouciant ramené aux réalités divines

 

 

« Je sais, Éternel, que la voie de l’homme n’est pas à lui, qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme qui marche de diriger ses pas » (Jér. 10:23). Quoique ces paroles ne veuillent pas seulement dire que nos pas sont toujours dirigés par une volonté et une puissance supérieures, et qu’elles aient une signification plus profonde, et plus étendue, il n’en est pas moins vrai que l’œil de Dieu nous suit dans nos plus petites circonstances journalières. « Tu connais quand je m’assieds et quand je me lève, tu discernes de loin ma pensée ; tu connais mon sentier et mon coucher, et tu es au fait de toutes mes voies » (Ps. 139:2 et 3).

Les deux exemples suivants, prouvant la vérité de ce qui précède, ont été racontés à l’écrivain de ces lignes par les personnes mêmes qui les ont fournis. Que tout incrédule les explique, s’il le peut !

 

1                        Arrêté sur le chemin du suicide

 

C’était un beau matin ensoleillé ; le calme du dimanche était répandu sur la nature. Les cloches de la petite église avaient invité les villageois à venir au sermon du matin ; ils s’y étaient rendus en grand nombre. Le village était plongé dans une tranquillité extraordinaire. À ce moment un jeune homme suivait la rue principale, dirigeant ses pas vers le cimetière qui de trois côtés entourait l’église. Quelle était son intention ? Se rendre à l’église ? Non. Se promener ? Pas davantage. Ses traits exprimaient une sombre résolution. Il se rendait vers une gorge isolée, qui se trouve derrière l’église et le cimetière, pour mettre fin à ses jours. Ses parents étaient chrétiens et lui avaient donné une éducation religieuse, mais il s’était écarté du droit chemin pour suivre celui du péché. Il avait quitté la maison paternelle depuis quelques années, et la boisson, le jeu, la débauche l’avaient ruiné de corps et d’âme. Il avait honte et peur de retourner chez ses parents ; il ne croyait plus en Dieu ; il en avait assez de sa misérable vie, et pensait que la mort mettrait fin à sa misère.

On n’arrivait à la gorge qu’en traversant le cimetière et en longeant l’église jusqu’à une porte percée dans le mur de clôture. Le jeune homme marcha très vite jusqu’à ce qu’il eut atteint le cimetière. Encore quelques pas et tout sera fini ! Il avançait, les yeux fixés sur le sentier. Il se disait qu’il voyait pour la dernière fois cette belle nature souriante dans sa beauté printanière : tout allait être fini ! C’était une affreuse pensée ! Il accéléra le pas, comme s’il eût craint de ne pouvoir accomplir son dessein. À son grand étonnement il s’aperçut qu’il marchait sur des dalles et leva les yeux. Qui pourrait dire son effroi de se trouver au milieu de l’église au lieu d’être dans le ravin. Là où le chemin de la gorge tournait à gauche, il avait continué de marcher droit devant lui et était entré dans l’église par la porte ouverte ! Les villageois le regardaient avec étonnement et curiosité, car le service était commencé depuis longtemps ; on avait chanté le cantique ; la prière était terminée et le pasteur avait déjà lu son texte et commencé son sermon. Le jeune homme regardait autour de lui tout troublé, mais sa confusion atteignit le plus haut degré quand du haut de la chaire retentirent ces paroles

« Le suicide est l’acte le plus présomptueux d’incrédulité et de péché, qu’un homme puisse commettre. Pour se soustraire à sa misère ici-bas, il va se livrer à la condamnation éternelle, à laquelle il n’y a pas espoir d’échapper. Il dispose de la vie que Dieu lui a donnée et dont il est responsable, il la rejette pour apparaître devant le Dieu saint, son juge ».

Le jeune homme resta comme pétrifié jusqu’à la fin du sermon. Le pasteur, un homme vraiment chrétien, montra quel est le seul moyen d’échapper non seulement à la condamnation éternelle, mais aussi à la misère actuelle du péché. Il annonça avec beaucoup d’amour et de puissance la bonne nouvelle de la purification de tout péché par le sang de Jésus Christ ; mais, ce qui frappa surtout l’auditoire, il s’adressa ce matin-là tout spécialement à chaque âme qui se sentait trop coupable, trop misérable, trop malheureuse pour porter plus longtemps son fardeau, — à chaque âme que Satan poussait à commettre le terrible péché du suicide, pour se délivrer de ses souffrances physiques et morales. « C’est Jésus, le Sauveur, » répéta-t-il plusieurs fois, « et non Satan, le Destructeur, qui seul peut donner le repos et la paix, maintenant et pour l’éternité, à l’homme que sa conscience tourmente. Jésus vous invite à venir : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes! » (Matth. 11:28-30).

Lorsque le sermon fut terminé et que l’auditoire se fut dispersé, le jeune homme se rendit dans la sacristie auprès du pasteur et lui raconta ce qui lui était arrivé. Il ne lui cacha rien, ni la triste vie qu’il avait menée, ni son projet de suicide échoué. Il dit en terminant : « Je remercie Dieu de ce qu’Il n’a pas permis que j’exécute ce projet ! Je sais maintenant qu’il reste encore de l’espoir pour un homme tel que moi ».

Le pasteur écoutait ce récit sans cacher son étonnement et sa joie. Alors il raconta de son côté qu’il avait été prié de parler ce jour-là sur le suicide. Un jeune officier d’une caserne voisine avait menacé de se tuer. Les officiers et soldats de la caserne assistaient chaque dimanche au sermon dans la petite église et l’un d’eux, un chrétien, était venu le jour précédent prier instamment le pasteur de prêcher spécialement en vue du jeune officier. Il évitait intentionnellement tous ceux qui auraient pu lui parler de son âme, et son camarade espérait qu’il entendrait à l’église un mot sérieux sans pouvoir s’y soustraire.

Le pasteur fut très embarrassé de voir que cet officier manquait dans les rangs des soldats, mais il avait ardemment supplié Dieu de lui donner une parole pour ce jeune homme, et avait le sentiment que Dieu l’exauçait et lui donnait ce qu’il devait dire. C’est pour cela qu’il n’avait pas osé supprimer ces paroles, quoique l’homme auquel elles étaient destinées ne fût pas présent. Maintenant il savait pourquoi le Seigneur l’avait dirigé. C’était à cause de son grand amour pour cet étranger, fils de parents qui craignaient Dieu, brebis perdue que le bon Berger cherchait depuis longtemps et avait enfin trouvée.

Le fils prodigue fut converti. Il retourna à la maison paternelle, et quand j’appris son histoire, il servait fidèlement depuis plusieurs années son nouveau Maître. Il était marié, très heureux avec sa femme, et ses affaires étaient prospères ; mais son bonheur reposait réellement sur la certitude qu’il faisait partie de la foule de « ceux qui ont passé de la mort à la vie ». Il appartenait au Seigneur avec tout ce qu’il possédait et désirait ardemment être conduit en toutes choses par la main qui l’avait guidé une fois à travers le cimetière dans un sentier qu’il ne connaissait ni ne cherchait, et qui l’avait amené à la source de la vie éternelle, au lieu de l’avoir laissé descendre dans la vallée de la mort et de la perdition.

 

2                        Un insouciant ramené aux réalités divines

 

De nouveau un dimanche matin, quelques années plus tard, un homme, d’âge mûr, suit lentement la rue, une pipe à la bouche, les mains dans ses poches. Tandis que d’autres se préparent à se rendre à l’église, lui veut profiter de ce beau jour d’été pour faire une promenade. Il a tout l’air de quelqu’un qui n’a aucun souci de son âme. Mais l’apparence extérieure n’est pas toujours le reflet de ce qui se passe au dedans. Que de fois la bouche sourit quand le cœur soupire ; que de fois elle prononce des paroles légères qui, quand l’âme est troublée, cherchent à en cacher le vide et le mécontentement !

Tel était le cas de cet homme. Si quelqu’un avait pu lire dans cette âme en apparence insouciante et de bonne humeur, il y aurait découvert un désir presque désespéré de paix et de repos, un désir de connaître ce Dieu, dont il avait souvent entendu parler, ce Dieu qu’il cherchait sans espoir de le trouver. — Vous me direz qu’il est écrit : « Il n’y a personne qui cherche Dieu ? » En effet, ces paroles sont vraies pour tout homme et décrivent l’état de chacun de nous aussi longtemps que Dieu n’a pas commencé à travailler par sa grâce dans notre cœur. S’Il n’était pas occupé continuellement à attirer le pécheur à Lui, personne ne s’enquerrait de Lui, personne ne viendrait à Lui. Mais Dieu soit loué ! Il se manifeste à tous, et Il avait déjà commencé à attirer ce pauvre pécheur avec des cordeaux d’amour. C’est à cause de cela qu’il ne pouvait plus continuer son chemin dans l’indifférence, mais était sérieusement occupé de la question du salut de son âme.

Mais, dira l’un de mes lecteurs, sa promenade le dimanche matin, quand d’autres allaient à l’église pour entendre la parole de Dieu, ne dénotait guère une préoccupation aussi sérieuse. Écoutez d’abord son histoire. Quelques mois auparavant, il s’était laissé persuader d’assister à une prédication. Il s’y était rendu malgré lui, pour céder aux prières instantes d’un ami chrétien. Il était très distrait et s’ennuya tout le long de la méditation. Il résolut de ne plus y retourner. Pourtant une phrase qu’il avait entendue ce soir-là le harcelait sans qu’il pût s’en défaire et le rendait profondément malheureux. Ce n’étaient que quelques mots et encore ces quelques mots ne paraissaient guère capables de réveiller un pécheur indifférent ou de l’inquiéter. Voici cette phrase : « Les choses dans lesquelles les anges désirent de regarder de près » (1 Pierre 1:12).

Notre ami avait passé sa vie dans la plus grande indifférence quant aux choses de Dieu. Il ne s’était jamais soucié de Lui ni de sa Parole ; il était donc aussi ignorant qu’indifférent et insouciant aux choses divines. Seulement, lors de cette méditation il avait entendu que les Écritures contenaient des choses si grandes, si magnifiques, que même les anges désiraient les regarder de près. Outre cela il avait appris ce soir-là dans la conversation qui suivit la lecture, que des personnes, hommes et femmes, des gens semblables à lui, connaissaient ces choses admirables. Ils en avaient parlé avec tant de confiance et de joie, qu’ils paraissaient y vivre habituellement.

« Qu’est-ce que cela pouvait être ? » « Quant à moi », se disait-il « je n’en sais rien. Je ne connais que mes relations et les choses de la vie journalière. Je n’ai pas même un soupçon de ce qui peut rendre heureux un homme intelligent, encore moins de ce qui peut être une joie pour les anges. Qu’est-ce que cela signifie, et comment le saurai-je ? »

Ne pouvait-il pas assister encore une fois à cette méditation biblique, qui avait lieu régulièrement chaque semaine ? Ne pouvait-il pas s’en informer auprès de ses amis chrétiens ? Certainement ; mais il était trop fier pour le faire. Personne ne devait savoir que cette réunion l’avait bouleversé, plus qu’aucune autre chose dans sa vie. Il avait résolu de découvrir ce secret, mais ne voulait pas que personne pût deviner son angoisse ni sa détresse. C’est pourquoi il continuait sa vie habituelle, se tenant éloigné de tout endroit, où il aurait pu entendre quelque chose de la parole de Dieu.

Plus il désirait connaître ce grand secret, plus il avait à cœur de cacher son état intérieur. Un jour il découvrit dans la devanture d’un libraire un gros livre, qui avait pour titre : « La vie du Christ ». Il l’acheta de suite, l’emporta à la maison et passa chaque moment de loisir à en dévorer le contenu. Il le lut du commencement à la fin, espérant à chaque page trouver la réponse aux questions qu’il se posait. En vain. Arrivé à la dernière page du livre, il ne savait rien de plus sur le mystère qui le préoccupait. Découragé, il mit le livre de côté. Le contenu en était ennuyeux et sec, et il était terriblement désappointé. Désormais il préférait éloigner de ses pensées ce sujet, et dans ce but, il avait quitté sa demeure ce certain dimanche matin, pour se distraire devant la nature, et sous le ciel radieux. Il n’était pas encore bien loin qu’il entendit au dedans de lui une voix qui disait : « Les choses, dans lesquelles les anges désirent de regarder de près ». Il chercha des yeux quelque objet qui pût donner une autre direction à ses pensées. Peine perdue ! Il ne pouvait pas oublier ! Toujours de nouveau ces paroles résonnaient à son oreille : « Les choses, dans lesquelles les anges désirent de regarder de près ».

 

 

Il continua sa promenade. Un peu à l’écart du chemin, il aperçut un petit bâtiment très simple couvert d’un toit en tôle. Il se souvint tout à coup que ce bâtiment avait été construit par une de ses connaissances, et que ce monsieur lui avait dit : « Si jamais vous passez par là, allez donc examiner cette maison construite en fer. L’entrée en est libre ».

« Eh ! se dit notre ami, c’est une bonne occasion pour voir de près ce curieux bâtiment ».

Il se dirigea vers la maison, l’examina de tous côtés, en fit le tour et s’arrêta finalement devant la porte entr’ouverte. Il put jeter un coup d’œil dans l’intérieur sans être aperçu. La maison à un étage n’avait qu’un seul local rempli de bancs et de chaises. Des hommes et des femmes étaient assis et semblaient écouter très attentivement ce que disait quelqu’un qu’il ne pouvait voir. Il s’avança doucement, essayant de comprendre quelques paroles de l’orateur. Soudain il s’arrêta comme frappé de la foudre et resta quelques minutes rivé au sol. Qu’avait-il donc entendu ? Qu’est-ce qui l’avait effrayé si fort ? L’orateur avait lu d’une voix distincte le texte de sa méditation, qui finissait par ces mots : « Les choses dans lesquelles les anges désirent de regarder de près ».

Dieu avait parlé Lui-même. N’a-t-il pas dit : « Ma parole n’est-elle pas comme un feu, — et comme un marteau qui brise le roc ? » (Jér. 23:29).

Le pauvre homme était très ébranlé. Dès qu’il se fut remis de sa première émotion, il éteignit sa pipe, ôta son chapeau et entra dans la salle. Il s’assit sur un des bancs et écouta, comme s’il s’agissait de sa vie. Au bout de quelques moments de grosses larmes coulaient sur ses joues ; lui-même n’en savait rien ; car ses yeux ne quittaient pas les lèvres du prédicateur, dont il dévorait les paroles. Le discours était terminé, trop vite pour lui, car il aurait écouté des heures entières. Ces paroles, d’un côté, le courbaient dans la poussière, de l’autre, le remplissaient d’une joie inexprimable. Son âme angoissée fut éclairée par les rayons de la lumière divine et il but à longs traits l’eau de la vie.

Lorsqu’il retourna chez lui, en compagnie du prédicateur, ce même monsieur qui jadis l’avait invité à visiter sa maison construite en fer, il lui dit :

« Maintenant je connais aussi quelque peu ces choses, dans lesquelles les anges désirent de regarder de près ». Combien l’amour de Dieu révélé en Jésus Christ est grand et merveilleux ! Quel bonheur de connaître Celui qui est venu pour sauver de pauvres pécheurs malheureux comme moi! » Son visage rayonnant témoignait de la vérité de ses paroles.

Que dites-vous de ces choses, cher lecteur ? N’est-il pas clair qu’une main divine dirigeait les pas de ces deux hommes et les faisait sortir du large chemin de la perdition pour les conduire dans le chemin étroit qui mène à la vie éternelle ? Cette même main divine vous dirige aussi. Dieu désire exécuter ses intentions d’amour envers vous ? Il ne veut pas qu’aucun périsse, mais que tous arrivent à la connaissance de la vérité. Il ne veut pas la mort du pécheur, il veut qu’il se convertisse et qu’il vive. Il se manifeste à chaque cœur humain. Peut-être pourriez-vous aussi parler de plus d’une circonstance merveilleuse de votre vie. Mais les conseils d’amour de Dieu se sont-ils déjà réalisés à votre égard ? Ou bien vivez-vous encore loin de Lui, suivant votre propre chemin ?

Nous sommes tous, par nature, sur le chemin large qui conduit à la perdition, et nous avons tous besoin d’être convertis, d’être sauvés. S’il y a de grandes différences parmi les hommes quant à la position sociale, l’éducation, l’instruction, les occupations, il n’y en a aucune relativement à la vie éternelle. Nous nous sommes tous détournés du droit chemin. « Il n’y a point de juste, non, pas même un seul... il n’y en a aucun qui exerce la bonté ! ». Tous se sont rendus inutiles devant Dieu, haïssables, et seule la grâce de Dieu peut rendre un homme capable d’entrer clans le ciel. Comment cela ? Par le sang de Jésus Christ, le Fils de Dieu, qui nous purifie de tout péché. La justice de Dieu est manifestée « par la foi en Jésus Christ envers tous, et sur tous ceux qui croient. Car il n’y a pas de différence, car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu, — étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » (Rom. 3:22-24).

Justifiés gratuitement ! Entendez-vous cette parole, cher lecteur ? Détournez-vous de votre chemin ; allez à Celui, qui seul peut vous sauver et vous rendre heureux dès maintenant et pour l’éternité ! « Qui croit au Fils (de Dieu) a la vie éternelle ; mais qui ne croit pas (désobéit) au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3:36).